Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 15 septembre 2012

La Dette

   Il ne va pas être question de la B.C.E., ni de la Grèce, ni de l'Espagne... un peu de la France... mais parce qu'il s'agit d'un film franco-polonais, dont l'action se déroule de nos jours, avec des références au passé communiste du pays (la Pologne), 30 ans auparavant.

   On met du temps à comprendre ce à quoi fait allusion le titre français, alors que le titre polonais, Kret ("la taupe"), est plus explicite... mais un autre film, dont l'action se situe pendant la Guerre froide, porte déjà ce titre, en français.

   A l'image des deux personnages principaux (le père et le fils), on navigue entre la France et la Pologne, entre l'euro et le zloty. Les deux hommes mènent un petit commerce illicite de vêtements de récupération. Leur fournisseur est un Arabe français, leurs clients des connaissances polonaises, dans le Sud du pays, la Silésie :

cinéma,cinema,film

   En France, le duo s'appuie sur un neveu de Zygmunt : la communauté polonaise est importante dans le Nord-Pas-de-Calais et la solidarité n'est pas un vain mot.

   "Solidarité" est justement l'un des mots-clés : Zygmunt (qui fut ouvrier) est un ancien militant du syndicat Solidarnosc, avec lequel il semble avoir pris ses distances. Il en fut pourtant une figure emblématique, au plan local. Il a fait de la prison sous le régime communiste et semble vivre avec une pension de retraite assez modeste.

   Le film nous présente d'abord le contexte économique et familial : le fils de Zygmunt est marié à la fille d'un autre ancien mineur, qui fut tué lors d'une grève qui défraya la chronique au début des années 1980.

   Dans le contexte de "lustration", certaines affaires remontent à la surface. On apprend que la police politique aurait disposé d'un agent au comité directeur de la section de Solidarnosc. Zygmunt est soupçonné... et le film prend une autre dimension.

   Le réalisateur a su (en s'appuyant sur d'excellents comédiens) restituer plusieurs ambiances troublées. La relation père-fils est perturbée, même si Pawel veut engager la défense de l'honneur de son père. Cela se complique avec sa femme et sa belle-mère, même si les liens affectifs demeurent forts. C'est plus dur avec les contacts professionnels. Paradoxalement, la solution pourrait venir de la communauté émigrée.

   La dernière demi-heure est particulièrement réussie. A plusieurs reprises, on est amené à changer d'opinion, à propos de Zygmunt principalement. Le suspense est prenant, alors que l'action ne suit pas un rythme trépidant.

   Un film à découvrir.

Les commentaires sont fermés.