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mercredi, 04 décembre 2013

Young Perez champion

   Sous ce titre est réédité le livre Quatre boules de cuir, écrit par André Nahum et racontant la vie de Victor Younki, l'ancien champion du monde de boxe auquel un film vient d'être consacré.

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   Même si elle reconnaît le bien-fondé du choix de Brahim Asloum pour incarner le boxeur, la fille du biographe n'a pas trop apprécié le film, qui s'écarte trop, pour elle, de la véritable vie de Perez, telle qu'elle est décrite dans l'ouvrage de son père (qui lui est d'ailleurs dédié).

   Celui-ci n'est pas un livre d'histoire "classique". Il n'est pas fardé de notes de bas de page et contient beaucoup de séquences de dialogues reconstituées, ce que l'on peut apprécier... ou pas. En tout cas, cela rend le livre vivant et sa lecture aisée.

   Il a le grand avantage de nous faire toucher du doigt la vie du ghetto juif de la Hara. On y découvre plusieurs figures sympathiques, au premier rang desquelles le cordonnier Léon Benamou, originaire d'Algérie, ancien combattant qui possède la nationalité française, contrairement à la majorité des juifs tunisiens de l'époque. On croise aussi l'avocat Fernand Mossé, qui a découvert Perez. Dans le film, son personnage est fusionné avec celui du manager parisien Bellières, incarné par Patrick Bouchitey.

   J'ai particulièrement aimé les passages qui évoquent le retour de Perez en Tunisie, où il distribue généreusement son argent. Il paie une maison neuve à ses parents et finance l'installation de douches publiques dans son quartier d'origine.

   La partie parisienne de la vie de Perez est intéressante. Il fut employé chez un vendeur de chaussures (et non dans un bar de luxe, contrairement à ce que l'on voit dans le film). Lorsqu'il découvre la gloire, ce sont deux actrices qui ont attiré son attention, une Américaine et la fameuse Mireille Balin, avec laquelle André Nahum est plus indulgent que les auteurs du film.

   Petite déception : le livre s'attarde peu sur la déportation du boxeur. Il révèle qu'il a été arrêté par la Milice française, sur dénonciation... On découvre aussi que le frère du héros ne fut pas déporté à Auschwitz, puisqu'il était rentré en Tunisie. D'autres personnes ont été proches de lui dans ces moments difficiles, notamment un certain Bibi Burah, lui aussi boxeur.

   Sur les pages 2 et 3 de couverture ont été imprimés des documents d'époque. On trouve deux extraits du Miroir des sports (un hebdomadaire spécialisé aujourd'hui disparu) qui évoquent des moments-clés de la carrière du boxeur, ainsi que des photographies du jeune homme (et une de l'actrice).

   C'est donc un petit livre intéressant, sur un sujet méconnu.

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