jeudi, 05 décembre 2013
Last Vegas
Faut-il fuir ce qui ressemble à un gros attrape-nigaud cinématographique, un "machin" qui tente de recycler le film de "murge" à la sauce troisième âge ? La réponse n'est pas évidente.
Notons que cela part bien. Les quatre potes sont présentés dans l'enfance à l'aide de photographies, principalement sorties d'un photomaton. Les gamins sont marrants et l'aspect sépia colore la séquence d'une pointe de nostalgie pas déplaisante.
Ensuite, retour sur terre avec nos septuagénaires pas bien vaillants. On reste dans la comédie bon enfant avec le vieux beau qui va convoler avec une jeunette (Michael Douglas, nouvelle victime expiatoire de la chirurgie esthétique), le toutou à sa mémère qui rêve de tirer un bon coup en toute liberté (Kevin Kline, qui en fait des tonnes), le papy gâteau au bord de l'arrêt cardiaque (Morgan Freeman, très bon)... et le veuf inconsolable (Robert de Niro, sobre, efficace... cela nous change de ses rôles de beauf), harcelé par une voisine pleine de bonnes intentions... mais vraiment casse-couilles.
On rit de bon coeur et certaines situations comme certaines répliques font mouche. Ainsi, chaque coup de fil est interprété par les membres du quatuor comme l'annonce d'une mauvaise nouvelle : décès d'une connaissance, déclaration d'une maladie incurable etc. L'annonce du mariage de Billy/Douglas fait l'effet d'une bombe. Quand il apprend l'âge de la future (31 ou 32 ans), Archie/Freeman ne peut s'empêcher de faire remarquer que son hémorroïde est de la même année...
Plus subtile est la manière dont deux des compères vont convaincre Paddy/De Niro de les accompagner à Las Vegas (mention spéciale à Morgan Freeman). C'est sur place que cela se gâte.
Pour appâter les (jeunes) mâles hétérosexuels, on a peuplé les séquences suivantes d'une foule de "bombasses" d'origines diverses, mais toutes à la poitrine opulente (et vaguement dissimulée). Les dialogues sont tout à coup moins réussis. Alors qu'auparavant, l'histoire jouait habilement avec les clichés, désormais elle s'y enlise. J'ai quand même savouré l'élection des miss, qui surnage dans un océan de médiocrité.
C'est la découverte progressive d'une partie du passé qui relance l'intérêt du film. On apprend que derrière l'animosité que Paddy éprouve pour Billy, il y a une histoire d'amour un peu complexe. De Niro m'a particulièrement touché dans le rôle de l'homme d'une seule femme, à qui certaines choses ont échappé.
Se greffe là-dessus une idylle avec une ancienne experte-comptable, devenue chanteuse de cabaret... qui a elle aussi sacrifié au dieu bistouri (de manière heureusement moins ravageuse que Michael Douglas).
Je pense ne rien dévoiler d'essentiel en affirmant que cela se finit bien pour les quatre lascars. C'est sympathique, sans plus. N'y allez pas en croyant profiter d'une super comédie régressive, politiquement incorrecte.
20:46 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film
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