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lundi, 22 février 2021

Atomique Morse

   France 3 achève la rediffusion des anciens épisodes de la série Les Enquêtes de Morse. Parmi les derniers reprogrammés, je signale "Les Cartes en main", un petit bijou de polar, qui fait dialoguer les années 1960 avec notre époque.

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   Les scénaristes ont quelque peu tordu la réalité pour intégrer tous les éléments de l'intrigue. Ainsi, les policiers d'Oxford (ville située au nord-ouest de Londres) récupèrent une affaire située à Bramford (à proximité d'Ipswich), affaire qui va les amener à s'intéresser à la centrale nucléaire de Bradwell, proche de la côte Sud-Est.

   Pour la petite histoire, je signale que cette centrale (aujourd'hui hors service) était (comme toutes les "vieilles" centrales britanniques... et certaines françaises) de type "magnox" (le nom vient de l'alliage dans lequel était fabriquée la tuyauterie).

   L'ambiance des années soixante est ressuscitée à l'aide des voitures, des coiffures et des tenues, celles des femmes étant choisies avec soin. C'est l'occasion de parler de deux personnages féminins, l'agent Trewlove et Joan Thursday.

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   La première, interprétée par la (ravissante) Dakota Blue Richards, est une policière de base, toujours sur le terrain, reléguée à des tâches ingrates. Pourtant, à plusieurs reprises, elle a prouvé qu'elle était observatrice et capable de prendre de bonnes initiatives. Mais, à l'époque, surtout si elle était belle, une femme n'était pas considérée comme un véritable enquêteur de police. Je trouve aussi intéressant que les scénaristes ne la montrent pas succombant au charme de Morse. Elle apprécie le héros, qui respecte les femmes, mais n'est pas attirée par lui.

   La seconde, incarnée par Sara Vickers, est une adolescente puis une jeune femme de son temps, qui a envie de sortir, de rencontrer du monde, de se "lâcher". Pas facile quand on est la fille de l'inspecteur principal du poste de police... et qu'on a un petit faible pour le nouvel assistant de papa. À travers elle, les scénaristes illustrent les problèmes personnels des jeunes femmes, leur difficulté à s'affranchir de la domination masculine, tout en cherchant le rapprochement avec certains membres du sexe opposé.

   Outre le statut des femmes, l'épisode aborde l'opposition au nucléaire civil, ici à l'extension de la centrale... ce qui fait écho à l'époque contemporaine et au projet d'un nouvel équipement, baptisé Bradwell B.

   Pour le côté "vintage", je signale aussi une référence culturelle, qui intervient au cours d'un dialogue entre Morse et l'épouse de l'un des suspects. Le jour de la disparition du militant antinucléaire, elle dit être allée au cinéma, en ville, et avoir vu le film "sur le prisonnier qui devient coureur de fond". Il s'agit de La Solitude du coureur de fond. Je laisse à chacun le soin de découvrir quel lien il peut exister entre son intrigue et celle de cet épisode.

   P.S.

   France 3 a diffusé en janvier dernier les épisodes de la saison 7. Il y aura bien une huitième et ultime saison, qui verra le retour de Sara Vickers. Celle-ci a été absente de la saison 7 en raison d'un "heureux évènement", comme on dit pudiquement.