mardi, 17 septembre 2024
L'Aveyron fictif de France 2
France 2 est sur le point d'achever la diffusion d'une mini-série (en six épisodes) intitulée L'Éclipse. Elle a été majoritairement tournée en Aveyron, sur l'Aubrac et dans la commune de Bozouls (célèbre pour son canyon, que la plupart des locaux et quelques esprits égrillards persistent à nommer « le trou »).
Le premier problème est que les auteurs du scénario ont choisi de localiser la cité du Causse Comtal (marquée par les roches calcaires) sur l'Aubrac (à soubassement partiellement volcanique). Vu de Paris (voire de Montpellier), cela peut sembler identique, mais, localement, on fait bigrement la différence entre les deux territoires (l'Aubrac étant grossièrement paré de vert ci-dessous).
De surcroît, à part quelques vues aériennes "décoratives", le réalisateur ne fait rien de ce cadre splendide, autour duquel il aurait pourtant été possible de bâtir une histoire sur fond de légende...
Un troisième élément m'a fait tiquer (toujours dès le premier épisode, censé planter le cadre avec un minimum de rigueur...). On voit deux des jeunes protagonistes prendre un bus, supposé relier l'Aubrac à Rodez :
Il s'agit d'un bus ruthénois, plus précisément de la communauté d'agglomération de Rodez... donc un véhicule qui ne circule que dans les huit communes membres. Bozouls n'en fait pas partie, mais elle est bien située sur une ligne qui relie l'Aubrac à Rodez, la ligne 201, dont les bus (financés par le Conseil régional) sont... rouges :
Tel n'est pas le véhicule qu'on voit circuler dans la série, peut-être en raison du manque de disponibilité, peut-être parce que la production a signé un partenariat uniquement avec les collectivités les plus locales : le générique de fin remercie (entre autres) la commune de Bozouls, la communauté de Rodez et le département de l'Aveyron (le conseil départemental ayant sans doute participé au financement... mais pour quelle somme, mystère).
J'en profite pour signaler que ce générique de fin comporte une erreur (ou maladresse). Tel qu'il est présenté, il sous-entend que la commune de Marchastel est située dans l'Aveyron, alors qu'elle est en Lozère (une commune portant le même nom se trouvant dans le Cantal).
On pourrait m'opposer la "licence poétique", qui permet aux créateurs de s'émanciper du contexte réel, pour mieux porter leur œuvre. Si encore celle-ci était emballante... Les jeunes personnages de la série n'ont pas grand chose à voir avec les habitants du cru. Le plus mal caractérisé est le fils de l'une des gendarmes, un fumeur de joint qui écoute du rock, coiffé et habillé plutôt comme un citadin. J'ai de plus été sidéré par le laxisme des parents représentés dans la série, sans parler des interférences entre leur vie privée et l'enquête en cours. Dans la vraie vie, celle-ci leur aurait été rapidement retirée, pour être confiée à une Section de recherches (par exemple celle de Montpellier).
Je pourrais m'acharner davantage, relever d'autres incohérences (comme l'absence de réseau, moins répandue qu'on ne le croit, ou encore le fait que, pour écouter de la musique, les jeunes soient limités à un auto-radio... on connaît les enceintes connectées, sur l'Aubrac !)... Je pourrais aussi mettre en valeur les qualités de la série (qui n'est pas totalement nulle), notamment les vues paysagères et certaines scènes d'intérieur pas trop mal réussies.
D'un point de vue scénaristique, le dernier épisode n'est pas le plus mauvais : il permet de revoir (sous un autre angle) certaines scènes du début. C'est assez saisissant, mais pas suffisant pour faire de l'ensemble de la série une œuvre de référence.
21:07 Publié dans Aveyron, mon amour, Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, télé, actu, actualité, actualités, actualite, actualites, médias
mardi, 13 août 2024
Joséphine Baker
On reparle de l'artiste engagée à l'occasion du 80e anniversaire du débarquement de Provence, au cours duquel, rappelons-le, les troupes anglo-américaines ont été épaulées par la nouvelle armée française, issue de la fusion de plusieurs unités de résistants (à divers degrés). Membre de la France Libre, Joséphine Baker a accompagné ces troupes et a même chanté pour elles, comme à Belfort (dans le nord-est de la France métropolitaine), comme le rappelle un récent article du quotidien L'Est Républicain, illustré par une photographie dont voici un détail :
(Outre la présence des drapeaux, à l'arrière-plan, vous noterez, au premier plan, celle d'une floppée de bouteilles d'un liquide sans doute alcoolisé, signe que la soirée avait été placée sous le signe de la détente festive.)
Pour en savoir plus sur cette grande dame (dont l'action ne s'est pas limitée à la Seconde Guerre mondiale), on peut profiter de la diffusion, cet été, sur France Inter, d'une série (en neuf épisodes) consacrée à la chanteuse-résistante-militante des droits humains.
Si l'on manque de temps, on peut se contenter d'un documentaire, Joséphine Baker, première icône noire, qu'Arte rediffuse bientôt et qui est déjà disponible sur son site internet et ce jusqu'au 31 août prochain.
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jeudi, 08 août 2024
Largo Winch (film et BD)
Sans doute inspiré par la récente sortie en salles de la troisième adaptation cinématographique (Le Prix de l'argent), le service de programmation de la chaîne TMC a eu la bonne idée de rediffuser le premier film issu de la célèbre bande dessinée, lundi dernier. (Il est encore visible en séance de rattrapage pendant quelques jours, sur la plateforme TF1+.)
Pour moi, ce fut une découverte, qui m'incita à lire aussi le diptyque d'origine, les deux premiers volumes de la série, intitulés L'Héritier et Le Groupe W.
On a parfois accusé Jérôme Salle (réalisateur) et Julien Rappeneau (co-scénariste) d'avoir trahi l’œuvre de Jean Van Hamme et Philippe Francq. En effet, le film s'émancipe quelque peu des deux tomes de la bande dessinée... mais ce n'est pas forcément un mal.
Les grands traits de l'intrigue n'ont pas été modifiés. Le PDG multi-milliardaire est, dans les deux cas, mort apparemment de manière non suspecte, avant qu'on ne découvre un assassinat masqué. Largo est bien son fils adoptif caché, originaire des Balkans. Il a reçu une éducation soignée, avant de se rebeller contre son pygmalion de père. Il finit par accepter son héritage et rencontre de fortes oppositions, qui vont jusqu'à des tentatives de meurtre. Un complot est à l’œuvre pour lui faire perdre les parts du groupe W qu'il possède. Enfin, s'il convient de se méfier de presque tout le monde, Largo va quand même pouvoir s'appuyer sur de rares personnes de confiance, pour déjouer le complot.
Les modifications interviennent à trois niveaux : l'époque des faits, les lieux de l'action et certains personnages.
Commençons par l'époque... ou plutôt LES époques. Si les deux tomes ont été publiés respectivement en 1990 et 1991, le film lui date de 2008. Entre la fin de la Guerre froide et la période de guerre civile irakienne, post 11 septembre, les contextes ne sont pas les mêmes.
Voilà qui explique sans doute le changement des lieux. En 1990, l'empire de Nerio Winch est centralisé à New York, cœur du capitalisme mondial triomphant. Dix-huit ans plus tard, l'émergence de l'Asie orientale (et, peut-être, le fait que le film soit une coproduction hongkongaise...) explique la localisation à Hong Kong.
L'autre grand changement géographique porte sur l'espace où évolue Largo avant d'apprendre le décès de son père. Dans la bande dessinée, il s'agit d'Istanbul, où se déroule d'ailleurs une grande partie de l'action du volume 1. Dans le film, on découvre Tomer Sisley au Brésil, où il fait la rencontre fortuite (croit-il) d'une charmante permanente d'ONG (incarnée par la délicieuse Mélanie Thierry).
Or, ce personnage-ci est absent de la bande dessinée, dans laquelle le héros se frotte principalement à des hommes. Il fait bien la rencontre de deux (ravissantes) jeunes femmes, à Istanbul, mais il s'agit de filles de diplomates (l'une britannique, l'autre états-unienne), qui elles sont absentes du film. Cela m'amène tout naturellement à la vision des femmes. De ce point de vue, la BD est clairement datée : à l'exception d'une assistante de direction âgée (mais qui a dû être très belle), elle ne met en scène que des "bombasses", dans des rôles subalternes (employées, secrétaires, rencontres d'un soir), même si la volontaire Charity sort un peu du lot. En revanche, Marilyn Apfelmond est une caricature de "poupée" : mince, blonde à forte poitrine, court-vêtue, un peu naïve, que l'un des personnages masculins fait boire avec la claire intention de la mettre dans son lit.
Au contraire, dans le film, plusieurs personnages de femme forte nous sont proposés : outre Naomi la traîtresse (qui n'est pas sans cœur), on croise notamment Ann Ferguson, le bras droit de Nerio, interprétée par Kristin Scott Thomas.
Le film est dynamisé par ses scènes d'action et des vues paysagères dans l'ensemble réussies. Mais, au niveau du scénario, clairement, la BD est plus forte. Du coup, je trouve que les deux se complètent bien.
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dimanche, 02 juin 2024
La reine du crime présente : invitation à un meurtre
Ce dimanche soir, France 3 interrompt la diffusion de la série McDonald's & Dodds pour nous proposer un nouvel épisode d'une franchise télévisuelle britannique "à la manière" d'Agatha Christie.
Les trois premiers, qui présentaient une Agatha Christie enquêtrice (et prise dans les tourments de sa vie affective), ont été diffusés en 2021. L'un d'entre eux, La Malédiction d'Ishtar, est reprogrammé aujourd'hui en deuxième partie de soirée.
Mais concentrons-nous sur l'inédit, inaugurant semble-t-il une nouvelle trilogie, dans laquelle ne figure plus le personnage fictif d'Agatha, mais un substitut de ses héros... ici une héroïne, la fleuriste Miranda (interprétée par Mischa Barton) :
Sans surprise, cette célibataire est une fan des romans policiers écrits par Agatha. Elle se pique aussi de criminologie et dévore tout ce qui concerne les enquêtes policières. Enfin, elle semble dotée d'un sens aigu de l'observation et d'une mémoire impressionnante.
Sur le plan physique, en revanche, on en a fait une Anglaise plutôt quelconque, un peu enveloppée et habillée comme une grand-mère, alors qu'elle n'a que 25-30 ans.
Elle est donc visiblement un mélange de Miss Marple, Hercule Poirot et Sherlock Holmes. Comment donc un meurtre mystérieux pourrait-il échapper à sa sagacité ?
On est encore plus en terrain connu quand on découvre qu'en ce jour de 1934, en plus de l'héroïne, cinq personnes qu'elle ne connaît pas sont invitées pour le week-end dans le manoir d'un riche industriel. Très vite, une personne va décéder, alors que l'un des six lapins de la cabane de jardin a disparu... Cela ne vous rappelle rien ? Mais, si, bien sûr, Dix Petits Nègres, dont la BBC nous a naguère gratifié d'une adaptation politiquement correcte.
J'ai été pris par cette intrigue à double détente. Le jeu consiste évidemment à deviner pourquoi ces six personnes ont été invitées... mais aussi à démasquer l'assassin, dont le meurtre n'était au départ pas prévu au programme !
La distribution comprend plusieurs visages connus des téléspectateurs (anglo-saxons), comme Chris Browning, Seamus Dever (un des policiers de Castle) ou encore James Urbaniak.
Pendant 1h15 environ, on est tenu en haleine, jusqu'à la découverte finale... décevante. Finalement, tout ça pour ça ! De plus, pour une raison que je ne peux révéler, les dernières scènes entre les personnages principaux sont trop sirupeuses à mon goût. Dommage, parce que le côté polar était bien fichu.
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dimanche, 12 mai 2024
McDonald & Dodds, force 3
Ce soir, France 3 commence à diffuser la troisième saison des enquêtes du duo de policiers les plus mal assortis de toute l'Angleterre, à savoir le pantouflard Dodds (Jason Watkins, toujours aussi épatant) et la dynamiteuse McDonald (Tala Gouveia, parfaite dans le rôle).
Un seul épisode inédit nous est offert : « Belvedere ». Il commence par une course-poursuite dans les rues du centre-ville de Bath, qui illustre bien la différence de tempéraments entre les deux principaux enquêteurs. Mais, une fois leur malfrat coffré, ils sont confrontés à une tout autre affaire : le meurtre d'une jeune femme, survenu en public, dans un parc, la victime étant décédée curieusement souriante...
L'intrigue est très bien écrite, sinueuse à souhait, faisant intervenir l'Irlande, des secrets de famille, un témoin sous protection... et les différences d'accent anglais. Voilà pourquoi je recommande de visionner cet épisode dans sa version originale sous-titrée, les principaux personnages parlant presque tous un anglais légèrement différent de celui de leurs interlocuteurs : oxfordien, anglais du sud-est, anglais du sud-ouest, manchestérien, londonien bourgeois ou populaire...
C'est à la foi énigmatique et drôle, avec des rebondissements. J'ai beaucoup aimé.
P.S.
En deuxième partie de soirée est rediffusé Le Petit Homme qui n'était pas là, dont j'avais parlé l'an dernier.
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dimanche, 31 mars 2024
Haut l'aisselle !
C'est ce que j'ai pensé aujourd'hui en regardant en avant-première (avant sa diffusion ce soir, sur France 3) « Effet domino », le quatrième et dernier épisode de la vingt-troisième saison de la série Midsomer Murders, autrement dit Inspecteur Barnaby.
La personne ci-dessus, au bras droit levé, est une drag-queen (prénommée Malik à l’État civil). Elle (Il ?) et ses copines sont l'atout dépaysant de l'épisode qui, au-delà d'une énième peinture des tourments de la vie provinciale anglaise, vise à valoriser une minorité sexuelle qui cherche à gagner en visibilité.
Le scénario est plutôt bien écrit, avec une intrigue sinueuse, même si cette fois-ci j'ai deviné assez vite qui avait commis les meurtres. Le (faussement) débonnaire inspecteur-chef fait de nouveau preuve de toute sa sagacité, face à une galerie de personnages finalement assez antipathiques (sauf les travestis...). Cependant, le dynamisme des débuts n'est plus là. On sent que Neil Dudgeon, en dépit de ses qualités, n'est plus très loin de la sortie. (Rassurons toutefois les fans français : il est présent dans la vingt-quatrième saison, déjà diffusée outre-Manche.)
Les épisodes se laissent voir sans déplaisir, notamment par leur sens du détail cocasse, comme cette scène de crime qui se révèlera plus compliquée à analyser qu'il n'y paraît :
A voir aussi, les précédents épisodes de la saison. Le premier (disponible comme les autres sur le site de France Télévisions) s'intitule « La Fin du monde ». On y trouve une peinture ironique des survivalistes, sur fond de vengeance familiale. Le titre français du deuxième épisode (« Secrets et mensonges ») fait référence à un film de Mike Leigh (de 1996). Les secrets de famille s'entremêlent avec une vieille affaire de vol, le tout dans le cadre d'une maison de retraite pour anciens officiers de police. Enfin, la semaine dernière a été diffusé « Qui sème le vent », un épisode dans lequel le décès d'un jeune homme, mal élucidé, a un impact sur le fonctionnement actuel d'une boulangerie bio. Le schéma récurrent des scénarios de cette saison semble donc être le télescopage d'une mort (plus ou moins) ancienne avec les aigreurs et les jalousies du temps présent.
La semaine prochaine, France 3 enchaîne avec les nouvelles aventures de Rex, chien policier... sans intérêt pour moi.
20:01 Publié dans Société, Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, télé, actu, actualite, actualites, actualité, actualités, société, série télé, séries télévisées, médias
samedi, 24 février 2024
Petits meurtres opiacés
Le programme le plus intéressant à voir, ce vendredi soir, à la télévision française, était sans conteste le nouvel épisode inédit des « Petits Meurtres d'Agatha Christie », intitulé Mortel Karma. C'est hélas l'avant-dernier de la série. (L'ultime doit être diffusé le 8 mars.)
C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé la fine équipe évoluant dans la troisième époque des histoires, au début des années 1970. De gauche à droite (ci-dessus), nous avons la ravissante Chloé Chaudoye (Rose Bellecour, une psy moins futile qu'elle n'en a l'air), Émilie Gavois-Kahn (Annie Gréco, une commissaire moins soupe-au-lait qu'elle veut le faire croire) et Arthur Dupont (Max Beretta, un inspecteur plus subtil que ce qu'il laisse paraître).
Le point de repère historique est la référence à un éphémère ministre de l'Intérieur, un certain Jacques Chirac.
Dans cet épisode, l'enquête policière va croiser la vie personnelle de la commissaire, plus précisément son ancienne vie, celle de l'adolescente qu'elle fut, lorsqu'elle abandonna le bébé dont elle venait d'accoucher. A sa grande surprise, elle se retrouve face à sa fille biologique, devenue suspecte dans son enquête sur un meurtre. Au départ, cette Jade Baldini ignore qui est vraiment pour elle cette commissaire acariâtre et mal fagotée, qui met cependant tout en œuvre pour la protéger. Les dialogues entre les deux femmes sont souvent à double-sens...
Plusieurs ingrédients supplémentaires viennent pimenter l'enquête. Suite à un choc, l'inspecteur Beretta perd la mémoire et voit sa personnalité transformée, adoucie... ce qui perturbe fortement sa collègue psy, qui le trouve soudain très attachant, voire séduisant. Arthur Dupont joue très bien le contre-emploi.
A cela s'ajoute la présence de substances hallucinogènes, qui vont jouer un double rôle dans l'intrigue. Tout d'abord, on sent qu'elles circulent abondamment chez l'industriel où se sont réunis des baba-cools, parmi lesquels se trouve l'inénarrable Bob (Nicolas Lumbreras, excellent), gérant de l'hôtel où la commissaire a trouvé refuge.
Ensuite, on devine assez vite qu'une partie de ces substances se retrouve au commissariat... sans que tout le monde ne soit au courant. Cela plonge le commissaire divisionnaire Legoff dans des situations aussi réjouissantes qu'inconfortables. (Là encore, la distribution est au niveau, avec l'excellent Quentin Baillot.)
L'intrigue est fouillée, sinueuse. Les interprètes sont très bons, les dialogues ciselés. la musique d'accompagnement est toujours aussi pertinente, à la fois légère et rythmée. J'ai passé un très bon moment.
00:40 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, télé, actu, actualité, actualités, actualite, actualites, médias
mercredi, 17 janvier 2024
Marianne (saison 2)
C'est mon petit plaisir coupable du moment. Il y a un peu plus d'un an, à l'occasion de la sortie du documentaire Poulet frites, j'avais signalé la diffusion de la première saison de cette comédie policière franco-belge, qui s'appuie sur un duo d'acteurs détonnant : Marilou Berry (en virago au grand cœur) et Alexandre Steiger (en policier faussement terne).
France 2 a commencé la diffusion de la deuxième saison mercredi dernier, avec deux épisodes d'intérêt inégal (rattrapables sur le site de la chaîne).
L'intrigue de « Boules de nerfs » se situe dans le milieu de la pétanque. J'ai été à moitié convaincu par la principale enquête policière de cet épisode. J'ai été plus intéressé par le fil rouge, qui porte sur l'assassinat de la mère d'un gamin que la juge accepte finalement de recueillir (temporairement). Les fils de cette intrigue vont s'entrecroiser tout au long de cette saison.
J'ai beaucoup plus apprécié le deuxième épisode, intitulé « Détox ». C'est vif, truculent, macabre et joyeux, avec des comédiens qui ont visiblement pris plaisir à jouer dans cette demi-farce policière. J'ajoute qu'aux deux enquêtes de chaque épisode (le fil rouge de la saison et le cas criminel particulier) s'ajoutent toujours quelques scènes montrant la magistrate dans son bureau, entre son greffier dépressif et des justiciables empêtrés dans des histoires souvent cocasses.
Ce soir sont au programme deux inédits supplémentaires. « Courage et dévouement » a pour cadre une unité de pompiers... et les péripéties de la vie personnelle du capitaine Pastor, pas aussi coincé qu'il en a l'air. A ce sujet, j'apprécie que les scénaristes aient un peu creusé leurs personnages. Celui qui apparaissait de prime abord comme un policier austère, un brin ennuyeux, se révèle plus taquin que prévu. En face, on découvre petit à petit une juge, certes toujours vibrionnante, au verbe haut, mais aux convictions profondément enracinées.
La soirée se poursuit avec « Fin de partie », à l'intrigue complexe, originale (dans le monde des escape games). On sourit toujours aux soubresauts de la vie personnelle des protagonistes.
La semaine prochaine seront diffusés les deux derniers épisodes de la saison. « Les Filles de l'ovalie » nous transporte dans l'univers du rugby féminin... et voit débarquer la mère de la juge, qui va l'aider à s'occuper du jeune Zacharie, pendant que l'enquête sur la mort la maman du garçon prend un tour inattendu. Je signale que, dans cet épisode, l'intrigue secondaire, qui porte sur l'affaire que la juge règle dans son bureau, est particulièrement savoureuse. (Il est question de femmes âgées et d'un auxiliaire de vie...)
La conclusion est apportée par le sixième épisode, « Le fric, c'est chic ». Le meurtre de la mère de Zacharie va être élucidé, tout comme celui de la gouvernante d'une richissime famille, dont les membres semblent plus odieux les uns que les autres. Face à eux, Marianne est une quasi-gauchiste.
La fin, assez consensuelle, annonce peut-être un nouveau départ, pour une nouvelle saison. En ce qui me concerne, ce sera avec plaisir, tant je me suis régalé au jeu des acteurs, servis par des dialogues excellents.
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mardi, 02 janvier 2024
Tandem - Retour vers le passé
C'était annoncé et on l'attendait de pied ferme. Les créateurs de la comédie policière Tandem, dont la septième et dernière saison a été diffusée le printemps dernier, ont mis le point final à cette aventure par un épisode spécial, presque deux fois plus long qu'un épisode traditionnel. Il est diffusé ce soir sur France 3. Il est disponible en ligne depuis ce matin.
C'est une affaire vieille d'une vingtaine d'années qui va entacher le bonheur tout neuf de la famille de gendarmes, en vacances dans une maison de campagne des Cévennes. L'enquête (partagée entre les héros et leurs collègues restés à la brigade de Montpellier) fait remonter les souvenirs de la période de formation à l’École des officiers de gendarmerie (que les scénaristes, pour des raisons de dramaturgie, localisent dans le Sud, alors qu'elle se trouve à... Melun).
Cela nous vaut quelques jolies scènes se déroulant dans le passé. On y voit le (pas encore) couple de protagonistes jeune et rebelle. C'est assez marrant.
L'enquête va se révéler particulièrement complexe, parce que plusieurs mystères sont à résoudre. Les premiers sont les décès suspects de deux personnes, une dans le passé, une dans le présent. Bien évidemment, les deux morts sont liées. Le troisième mystère est celui de quelque chose qui peut être perçu comme une mise en scène ou une manipulation. Je n'en dis pas plus... mais les héros ne sont pas au bout de leurs surprises.
Difficulté supplémentaire pour les gendarmes : l'équipe n'est pas au complet. Il manque le sympathique lieutenant d'origine bretonne et la capitaine malentendante, si piquante quand elle veut. Sinon, on revoit quasiment tous les personnages principaux des sept saisons, pour une histoire dont on se doute qu'elle ne peut pas se conclure par un drame.
Ce long épisode garde la saveur de la série aussi par ses pointes d'humour (soulignées par les instruments à cordes). On se chamaille et l'on cabotine dans cette grande famille gendarmesque. J'ai passé un très bon moment.
P.S.
Fait exceptionnel : cet épisode a été réalisé par Astrid Veillon, qui incarne la commandante Léa Soler.
21:06 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, télé, médias, actu, actualite, actualites, actualité, actualités
mardi, 26 décembre 2023
Miss Fisher et le tombeau des larmes
Hier, en deuxième partie de soirée, après Downton Abbey, France 3 a diffusé Miss Fisher et le tombeau des larmes, l'adaptation en long-métrage de la série Miss Fisher enquête. Cette production australienne, très plaisante, raconte les aventures d'une femme célibataire, libre et fortunée, farouchement indépendante, qui joue les détectives à l'autre bout du monde durant l'Entre-deux-guerres.
L'intrigue de ce qui ressemble à un épisode double (censé, peut-être, conclure une série qui n'a pas eu droit à une quatrième saison) transporte les héros d'Australie au Royaume-Uni et (surtout) au Proche-Orient, plus précisément dans la Palestine sous mandat britannique. (Les téléspectateurs attentifs remarqueront que dans ce territoire ne semblent vivre que des Arabes et des Britanniques, sans aucune tension autre qu'une montée des revendications indépendantistes...)
D'abord engagée pour sauver la nièce d'un cheikh d'un destin funeste, l'intrépide détective va tenter d'élucider la mort étrange de presque tous les habitants d'un village. En parallèle, une énigme pose problème aux héros (Miss Fisher et son commissaire chéri, quelque peu malmené dans cette histoire) : celle d'un mystérieux tombeau, entouré d'une malédiction.
L'ambiance de la série est bien restituée, avec une touche d'Agatha Christie. Les personnages secondaires sont plutôt bien campés, même si l'on sent que l'attention de la scénariste comme du réalisateur s'est concentrée sur Essie Davis, toujours aussi pétillante dans le rôle principal... et quelle diversité de tenues, à la fois sexy et colorées !
C'est rythmé, émaillé d'humour, bref, divertissant.
P.S. I
Les fans de la série regretteront que certains de ses personnages récurrents (comme Dottie et Collins) n'apparaissent que fugacement.
P.S. II
C'est visible en replay jusqu'au 2 janvier 2024.
10:12 Publié dans Cinéma, Proche-Orient, Télévision | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films, télévision, télé, médias, séries télé, séries télévisées
mercredi, 29 novembre 2023
Vera is back !
Les dimanches soirs de France 3 sont peut-être la case horaire la plus fréquentable de la télévision française. On y découvre d'excellentes séries étrangères, en général d'Europe du Nord (Royaume-Uni, Scandinavie, Allemagne...) ou du Canada. (J'attends avec impatience la nouvelle saison des Enquêtes de Murdoch.) Ces derniers temps, je me suis régalé avec Les Carnets de Max Liebermann (en septembre), Brokenwood (en octobre) et Professeur T (en novembre).
La diffusion de la douzième saison des aventures de l'inspectrice-cheffe Vera Stanhope vient de débuter, et elle va s'étaler sur le mois de décembre, sur la chaîne publique.
Dimanche dernier était programmé le premier épisode, intitulé « A contre-courant ». Comme assez souvent dans cette série à l'arrière-plan sociétal, l'enquête policière se mâtine de portrait social (de manière beaucoup moins lourdingue que dans les séries françaises, en général). Ici, l'intrigue est particulièrement fouillée, entre fraude au travail, violence conjugale, vieille amitié qui tangue... La découverte du véritable motif du crime est une sacrée surprise.
Les épisodes suivants, dont la diffusion est prévue chaque dimanche de décembre (jusqu'à Noël), sont déjà accessibles en ligne.
Le 3 décembre est programmé « Un Homme d'honneur », une histoire elle aussi très forte, qui tourne autour des vétérans de l'armée, certains devenus sans-abri. Une association caritative semble être au cœur du mystère, qui fait aussi intervenir une famille recomposée, une escroquerie et diverses histoires d'argent. La résolution de l'énigme réclame des trésors d'ingéniosité.
Le 10 décembre, ce sera au tour de « Au Nom de la loi », où la victime est un jeune et séduisant policier, avide de protéger ses concitoyens. L'enquête remet partiellement en question l'image idyllique de départ (ainsi que, globalement celle de la police locale), avant de s'orienter vers d'autres pistes, le fin mot de l'histoire étant ici plus facile à deviner. J'ai trouvé cet épisode bien construit, mais très triste, sur le fond.
Le 17 décembre, « Une Soirée funeste » sortira les téléspectateurs de la routine de la série, puisque Vera Stanhope va devoir enquêter (un peu) sur sa propre famille (éloignée). Un soir de tempête, elle se retrouve bien malgré elle confrontée à un crime sordide. Pour démêler les fils, la policière explore les arbres généalogiques locaux. L'intrigue est sinueuse à souhait, passionnante, avec quelques savoureux moments d'humour.
La saison se clôturera le 24 décembre par un épisode épatant, « Marée montante », dont l'action se déroule à proximité de la frontière écossaise, à Lindisfarne (dite aussi Holy Island), reliée au "continent" (la Grande-Bretagne) par une unique route submergée à marée haute.
Des événements qui se sont déroulés une quarantaine d'années auparavant vont ressurgir quand une vedette de la télévision, récemment suspendue pour une histoire de harcèlement, annonce qu'elle va publier un livre de souvenirs, révélations à la clé. C'est excellent, en particulier dans le dénouement, l'inspectrice, bien que manquant de preuves contre le coupable, parvenant à le faire avouer. Brenda Blethyn est une fois de plus formidable.
P.S.
La saison 13 est déjà dans les tuyaux, avec, en prime, le retour d'un important personnage masculin, présent dans les premières saisons.
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vendredi, 17 novembre 2023
Astrid et Raphaëlle, force 4
Depuis la semaine dernière, France 2 diffuse la nouvelle saison de cette savoureuse comédie policière associant une commandante de police brute de décoffrage (Lola Dewaere) à une documentaliste autiste (Sara Mortensen, toujours formidable).
Par rapport à l'an dernier, on retrouve le duo avec une légère transformation physique : la policière semble avoir un peu minci et a adopté une coupe de cheveux au carré. Si vous ajoutez à cela le port de hauts mettant en valeur sa (généreuse) poitrine, vous obtenez un personnage plus sexy, mais toujours volcanique. (Pour la petite histoire : la production s'est adaptée au changement d'apparence de Lola Dewaere, qui n'était pas prévu à l'origine.)
La semaine dernière ont été diffusés les deux premiers épisodes (disponibles pendant encore plusieurs mois sur France.tv). L’œil du dragon évoque la disparition d'un bijou fabuleux, qui n'est pas sans rappeler le célèbre diamant bleu faisant partie des Joyaux de la Couronne de France, volé en 1792. (A l'origine, il était accompagné d'une pierre rouge taillée en forme de dragon.) Cette aventure est aussi l'occasion de voir débarquer une nouvelle protagoniste, un agent d'assurances qui réserve quelques surprises... et va s'incruster dans l'équipe d'enquêteurs.
En deuxième partie de soirée a été diffusé Les 1001 nuits, qui a pour arrière-plan l'immigration iranienne en France. L'énigme policière est particulièrement difficile à résoudre. En parallèle, la vie privée d'Astrid connaît quelques soubresauts : elle accepte de plus en plus de contacts avec Tetsuo, son amoureux... ainsi qu'avec son demi-frère, qui aimerait passer plus de temps avec elle qu'avec ses grands-parents maternels (le papy étant incarné par Philippe Chevallier).
Ce soir est programmé un seul épisode inédit, intitulé 10 000 mètres (ou 30 000 pieds), qui est une histoire d'assassinat en vase clos, dans un avion. L'intrigue fait référence à des classiques du genre et donne l'occasion aux deux acolytes d'évoluer à distance l'une de l'autre. L'enquête policière est des plus classiques, mais les péripéties de la vie quotidienne sont assez cocasses, en particulier tout ce qui touche au déménagement de Raphaëlle.
Il faudra attendre la semaine prochaine pour que France 2 diffuse un épisode particulièrement passionnant, Immortel (déjà disponible sur le site de la chaîne publique). Un décès au départ d'apparence quasi banale va donner naissance à une enquête ardue, le scénario se révélant particulièrement retors. Sachez juste que, sur le fond, il est question de génétique...
J'ai déjà "avalé" toute la saison (huit épisodes) et je vous garantis que la qualité ne faiblit pas. Cela se conclut par un double coup de théâtre, un concernant Raphaëlle, l'autre Astrid. Il semble déjà acté qu'une cinquième saison sera tournée... et c'est tant mieux !
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dimanche, 12 novembre 2023
Professeur T
Ce dimanche soir, France 3 commence la diffusion d'une nouvelle série britannique, Professeur T. Celle-ci est l'adaptation d'une série belge (Professor T), dont les téléspectateurs de TF1 ont déjà pu voir une autre déclinaison, française celle-là, sous le titre Prof T.
Outre-Manche, on s'est évertué à angliciser le contexte, à commencer par le personnage principal, Jasper Tempest, éminent universitaire spécialiste de criminologie, à Cambridge :
Dans le rôle, on retrouve avec plaisir Ben Miller, qui avait naguère enchanté nos soirées en incarnant le non moins rigide Inspecteur Poole, dans les deux premières saisons de Meurtres au paradis. Son personnage ressemble beaucoup à celui qu'il a interprété autrefois : brillant, maniaque, condescendant, de tendance solitaire... et torturé. (On comprend pourquoi au fur et à mesure des épisodes.)
L'universitaire est amené à collaborer avec une équipe de la police criminelle, dirigée par une commissaire dont on découvre que c'est une vieille connaissance. Le groupe comprend aussi un capitaine alcoolique et deux jeunes lieutenants, l'une d'entre eux étant une ancienne étudiante de Tempest (jouée par Emma Naomi).
Cela ne vous rappelle rien ? Au moins deux autres récentes séries policières ont été construites sur un schéma approchant. Il y a une dizaine d'années est sortie Perception, mettant en scène un duo composé d'un universitaire un peu spécial (schizophrène) et l'une de ses anciennes étudiantes, devenue enquêtrice. Plus récemment, on a eu droit à Instinct, avec là encore un spécialiste en criminologie (ex-agent de la CIA et homosexuel) et une jeune policière. Notons que, de plus en plus souvent, les scénaristes évitent de faire du duo (au départ mal assorti) un futur couple amoureux. Parfois se noue une simple relation amicale, parfois l'ébauche d'un lien père-fille... parce que, le plus souvent, le consultant est un homme plus âgé, le policier une femme jeune (toujours ravissante, forcément intelligente).
Ce soir, trois des six épisodes de la première saison nous sont proposés. Anatomie d'un souvenir traite de viol et de la difficulté d'enquêter sur ce genre d'affaire. Le professeur T. nous est présenté de manière assez cocasse, en particulier quand il commence à donner un cours en amphithéâtre. J'ai beaucoup aimé ce lancement.
Ensuite est programmé Un Poisson nommé Walter (clin d’œil au film Un Poisson nommé Wanda), durant lequel les policiers vont devoir élucider deux meurtres... qui ne sont pas ce qu'ils semblent être de prime abord. C'est très habile, avec le motif de la scène à double sens, une de celles du début que l'on revoit sous un autre jour vers la fin. Ce procédé est à l’œuvre dans d'autres épisodes.
La soirée se conclut avec Règles d'or, centré sur une prise d'otages avec rançon... qui, là encore, n'est pas tout à fait ce qu'elle paraît. Même le brillant criminologue va éprouver des difficultés à tout démêler. Toutefois, les téléspectateurs qui ont l'habitude des intrigues criminelles ne trouveront pas celles proposées par cette série particulièrement complexes. C'est bien écrit, mais l'effort est porté ailleurs, sur la caractérisation des personnages et quelques effets de mise en scène.
A noter, parmi les seconds rôles, celui de la mère de Tempest, incarnée avec fougue par Frances de la Tour, un visage familier des productions britanniques, aperçue par le passé (notamment) dans les adaptations de Harry Potter.
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mercredi, 01 novembre 2023
Sophie Cross
France 3 vient de commencer la diffusion de la deuxième saison de cette série policière franco-germano-belge, dont l'action est censée se dérouler dans le Nord de la France métropolitaine. Auparavant, France Télévisions a rediffusé la saison 1, l'intégralité des six épisodes (durant chacun 1h30 à 1h45) étant disponible en ligne.
Au début de la première saison, nous assistons à la disparition du fils unique d'un couple jeune et beau, composé d'un commissaire de police et d'une avocate. Celle-ci, ravagée par la culpabilité et le chagrin, décide de lâcher sa profession d'origine pour rejoindre les forces de l'ordre, en tant que lieutenante. Pour sa première affectation (en sortant de l’École de police), elle obtient d'intégrer le commissariat où travaille son mari. Si l'on accepte ce présupposé (ainsi que le fait que le couple ait pu se payer une baraque de folie), on peut entrer dans cette mini-série.
Les trois épisodes de la première saison suivent un double fil rouge : les tentatives de la nouvelle lieutenante pour relancer l'enquête sur la disparition de son fils et l'action mystérieuse d'un tueur en série, qui semble vouloir exercer une vengeance personnelle.
Les interrogations (nombreuses) qui accompagnent chaque enquête maintiennent l'attention, même si tous les acteurs ne sont pas excellents. Dans le rôle de l'ex-avocate devenue la plus vieille "bleue" du commissariat (mais pas la plus timide), Alexia Barlier s'en sort bien, même si je regrette qu'on fasse trop pleurer son personnage. Parmi ses collègues, je distingue son supérieur hiérarchique direct, le capitaine Deville (incarné par Cyril Lecomte, vu notamment dans BAC Nord) et l'expérimentée lieutenante Amina Dequesne (interprétée par Mariama Gueye).
A la fin de la saison 1, une piste émerge enfin à propos d'une filière d'enlèvement d'enfants.
Dans Sans laisser de traces (diffusé mardi 31 octobre), l'enquête fil rouge se poursuit, alors que l'équipe de policiers doit résoudre une affaire très étrange, le faux accident qui a frappé un bibliothécaire en apparence sans histoire. La découverte du passé de celui-ci réserve bien des surprises.
La semaine prochaine est programmé Médaille d'or (pour moi le moins bon des trois épisodes inédits). Le décès d'un ancien grand espoir de l'athlétisme, mêlé à une affaire de dopage, soulève de nombreuses questions, dont la résolution m'est apparue peu réaliste. Dans le même temps, la partie fil rouge tombe dans l'émotion facile.
L'intérêt remonte avec l'épisode conclusif, Casino Royal, dont le scénario s'inspire à la fois de James Bond et d'un film d'Alfred Hitchcock (dont je ne peux révéler le titre sous peine de déflorer l'intrigue). L'aboutissement de l'enquête fil rouge survient en deux étapes, avec un coup de théâtre final qu'on sent un peu venir. En revanche, la machination qui est à l’œuvre dans un double assassinat est particulièrement complexe... et passionnante à découvrir.
La toute fin ménage la possibilité d'une troisième saison, si les audiences sont bonnes. C'est à mon avis souhaitable : même si l'on n'atteint pas le niveau d'Astrid et Raphaëlle par exemple (surtout question humour), on est nettement au-dessus des téléfilms du samedi soir (ou de certaines séries comme Capitaine Marleau et Alexandra Ehle).
P.S.
La diffusion de la quatrième saison d'Astrid et Raphaëlle va commencer vendredi 10 novembre, avec deux épisodes inédits.
20:20 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, télé, médias
samedi, 28 octobre 2023
Les Invisibles
Alors que France 2 a entamé la diffusion de la troisième saison de cette série policière atypique, je me rends compte que je n'en ai encore jamais parlé sur ce blog. Il n'est que temps de combler cette lacune.
Le titre ne désigne pas tant les enquêteurs de cette unité très spéciale (fictive) que les victimes auxquelles ils consacrent leur attention. Ces invisibles sont à la base presque toujours des anonymes, qu'il s'agit dans un premier temps d'identifier (avant de trouver les responsables du meurtre - ou de l'accident). Au premier abord, ils n'ont pas de famille, pas d'ami. Ce sont souvent des "cas sociaux". Les épisodes explorent donc les marges de notre société, avec une certaine empathie.
Cette empathie est chevillée au corps du chef de groupe, le commandant Gabriel Darius (à gauche ci-dessus), charismatique et tourmenté, interprété par Guillaume Cramoisan, que les téléspectateurs ont naguère pu découvrir (déjà en officier de police) dans les deux premières saisons de la série Profilage, sur TF1.
Pour diriger son équipe, il s'appuie sur une capitaine expérimentée et bougonne, Marijo (Nathalie Cerda, très présente au théâtre), à droite sur la photographie.
Deux lieutenants les secondent : Ben (Quentin Faure) et celle qu'on surnomme Duchesse (en raison de ses origines familiales), incarnée par Déborah Krey, dont la voix paraîtra familière à certains : cette jeune comédienne fait aussi carrière dans le doublage. Complète le groupe la médecin-légiste (à la personnalité affirmée) : Ange, interprétée par Cécile Rebboah.
La manie des surnoms ne touche pas que l'équipe de Darius. Chaque victime non identifiée a droit au sien, inspiré par les circonstances de la découverte du corps. Ce sont ces surnoms qui donnent leur titre aux épisodes.
L'intégralité des trois saisons (soit 18 épisodes au total) est accessible sur le site de France Télévisions.
Pour des raisons que je ne révèlerai pas (pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte à celles et ceux qui ne connaîtraient pas la série), à la fin de la saison 2, l'équipe de Darius a été disloquée et ses membres sanctionnés. La reformation du groupe est donc au cœur du premier épisode (double) de la saison 3, intitulé Cassel.
La découverte d'une mystérieuse poupée dans le manteau d'une victime est le point de départ d'une enquête surprenante, impliquant, à son corps défendant, le commandant Darius. Le cadavre ayant été retrouvé dans un pré, à proximité de panneaux indicateurs, l'un donnant la direction de la commune de Cassel (dans le département du Nord), il est décidé de le nommer ainsi, en attendant mieux.
Dans cet épisode (diffusé le 18 octobre dernier), il est question d'intégrisme religieux, de femme battue et d'adultère. Cela pourrait plomber excessivement l'ambiance ou être traité de manière lourdingue (à l'image de tant de productions françaises) mais, ici, cela donne un tour réaliste à l'intrigue. Cette impression est renforcée par les dialogues (pas du tout littéraires) et le jeu des acteurs. J'ajoute que le passage de la première à la seconde partie de l'épisode réserve un petit coup de théâtre, que je n'avais pas senti venir (comme quoi un épisode de série télévisée peut-être mieux scénarisé que le dernier long-métrage d'Albert Dupontel).
Mercredi 25 octobre a été programmé Vauban, là encore un épisode très bien construit. Le fil rouge de la saison (l'exploration de l'enfance du commandant Darius) alterne avec la présentation d'un groupe de jeunes féministes et la découverte du monde des Gitans. Ces trois trames s'entremêlent avec subtilité. Même si, derrière, on perçoit la volonté de traiter de sujets de société, cela reste au service d'une intrigue policière crédible.
Pour d'obscures raisons de programmation, il faudra attendre le 8 novembre pour que soit diffusé le prochain épisode, intitulé Camelia (déjà disponible en ligne). On y découvre une jeune chanteuse de rue, à laquelle s'intéresse un séduisant motard, récemment sorti de prison. On se demande longtemps quel est le lien entre ces personnages et le squelette découvert dans le jardin d'une maison abandonnée, à côté d'un plan de... camélias.
Je recommande aussi chaudement l'épisode 5, intitulé Stardust. Il faudra beaucoup de temps et de patience aux enquêteurs avant de découvrir les circonstances de la mort d'un jeune fêtard (doué en dessin), dans un bâtiment désaffecté. Ici encore il faut souligner la qualité du scénario et du montage, qui croisent plusieurs intrigues secondaires mettant en scène de jeunes sportives, un couple très aisé et d'autres ados pas très sages, le tout sur fond d'usage de drogues, avec un passé lycéen chargé. C'est de plus très bien joué.
La saison se terminera par Fleur, un épisode (moins bon que les autres) qui démarre de manière un peu inhabituelle, puisque le cadavre découvert (observez le T-shirt)... n'en est pas un, la jeune femme allongée étant encore vivante. Elle est liée à un groupe de "zonards". On n'est pas au bout de nos surprises, avec cette histoire qui va toucher intimement l'équipe de policiers. Dans le même temps, l'enquête sur le passé familial de Darius progresse.
Pour être honnête, je dois relever un point faible dans les épisodes : la mise en scène de la vie privée des policiers. Elle semble avoir pour fonction de faire baisser la tension créée par les aspects parfois sordides des enquêtes. Là, on tombe un peu trop souvent dans les clichés.
J'espère toutefois qu'il y aura une quatrième saison.
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dimanche, 01 octobre 2023
Brokenwood, saison 8
C'est (outre l'arrivée d'un bel été indien) la bonne nouvelle de ce dimanche : le début de la diffusion, sur France 3, de la huitième saison de cette série policière atypique, néo-zélandaise, rurale (country même), ironique et bedonnante, regorgeant de personnages savoureux.
L'intégralité de la saison est déjà disponible sur le site de France Télévisions. Au vu de la médiocrité des programmes télévisuels actuels, j'ai choisi de déguster cela petit à petit. Commençons donc par l'épisode diffusé ce dimanche soir sur France 3, intitulé "Du berceau au tombeau".
Au cœur de l'histoire se trouve un improbable quatuor, composé de la directrice du musée local et de trois abrutis, l'un d'entre eux, Frodon (à droite sur la photographie ci-dessus) étant un personnage récurrent de la série, du genre à se retrouver régulièrement mêlé à toute sorte d'embrouille.
Ce début d'épisode est impossible à raconter, tant il accumule les cocasseries. Il met d'excellente humeur, notamment quand une momie supposée morte surgit d'un sarcophage et lance un « Gros bâtard ! » avant de (définitivement) décéder !
Démêler les bandelettes fils de l'intrigue va se révéler particulièrement ardu, dans une région où le calme apparent masque différentes activités louches (prostitution, vol, trafic de drogue, escroquerie...).
Au cours de l'enquête, le véhicule conduit par le commandant Shepherd va occuper le devant de la scène. Cette antiquité est une Holden Kingswood (voiture produite jadis par la filiale australienne de General Motors), datant des années 1980. Équipée d'un lecteur de cassettes audio, elle est considérée par l'officier de police comme une extension de lui-même. Il la bichonne et ne la prête jamais... ou quasiment jamais. Dans cet épisode, pour le bien de l'enquête, il en confie exceptionnellement les clés à l'un de ses subordonnés (qui l'assure de son plus grand respect pour les ancêtres)... mais celles-ci vont tomber entre de mauvaises mains. La séquence de poursuite automobile vaut son pesant de kiwis !
A noter aussi, parmi les personnages secondaires, celui d'un père particulièrement fertile, dont la découverte de l'activité professionnelle contribue à épicer l'histoire. Il est incarné par Joel Tobeck, vu notamment dans One Lane Bridge.
PS
En guise de dessert, en seconde partie de soirée, la chaîne publique propose la rediffusion d'un épisode de la saison 2, intitulé "Les fantômes de la ligne de touche". Au vu de l'actualité sportive de ces dernières semaines, ce choix apparaît approprié, puisque l'intrigue a pour cadre le club local de rugby.
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samedi, 30 septembre 2023
Max à Sandhamn
Arte vient à peine de diffuser le deuxième épisode (Esther) de la neuvième saison de Meurtres à Sandhamn que le dixième a été mis en ligne, par la chaîne franco-allemande.
Une fois n'est pas coutume (ces dernières saisons), son titre, Max, ne fait pas référence à l'une des victimes ou à une personne disparue, mais au tueur. On a pu apercevoir celui-ci lors des épisodes précédents, en train d'observer, de suivre ou de prendre en photographie certains des protagonistes. Il va s'en prendre à eux. C'est l'originalité de cette histoire, durant laquelle policiers et magistrate sont en danger.
Cela change un peu du ronronnement qui s'était installé ces dernières saisons. L'univers un brin bobo de cette région touristique du Sud de la Suède, où juges, avocats, médecins, chefs d'entreprises, cadres supérieurs et officiers de police se fréquentent, est menacé par l'intrusion violente d'un élément perturbateur... lui-même perturbé.
On comprend assez vite que Max a pour but d'assouvir une vengeance. Il est issu d'une famille de la petite classe moyenne, est d'apparence ordinaire et exerce une activité sans prestige intellectuel. Mais il est déterminé et bien organisé. La manière dont certains personnages vont tomber dans les mailles de son filet, sans être très originale, est bien mise en scène.
La séquence la plus "flippante" (comme disaient les djeunses naguère) est pour moi la première, nourrie d'angoisse et d'incertitude, sans effets spéciaux, juste avec des décors, un peu de musique, un montage efficace et le jeu de l'acteur qui incarne le tueur.
Le concernant, les scénaristes ont toutefois évité de tomber dans les travers de certaines productions d'outre-Atlantique (comme Esprits criminels), qui font de leurs tueurs des sortes de "génies du mal". Ici, Max est terriblement efficace et menaçant... mais son action est parfois enrayée par un événement inattendu : une personne qui sort d'une pièce censée être vide, l'arrivée d'un vigile dans un parking, l'inattendue débrouillardise d'une cible qu'on pense facile...
J'ai beaucoup aimé cet épisode, même si j'ai trouvé la fin trop mélo avec, de surcroît, un cliffhanger qu'on sent venir à des kilomètres... mais on nous prépare une saison 10. Bonne nouvelle !
PS
Deux références francophones sont perceptibles dans cet épisode : Jacques-Yves Cousteau (lié à un personnage qui n'apparaît pas à l'écran, mais qui joue un rôle important) et Hergé (à travers l'album L'Ile noire, dont je laisse à chacun.e le plaisir de découvrir quel lien il entretient avec l'intrigue).
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mercredi, 27 septembre 2023
Nouveaux meurtres à Sandhamn
La série policière suédoise est de retour sur Arte, avec six épisodes inédits, ceux des saisons 8 et 9. Il y a un peu plus de quatre ans, j'avais signalé la diffusion de la saison 4, l'une des plus réussies. J'ai continué à suivre la série jusqu'à la saison 6. Malheureusement, à l'issue de celle-ci, la distribution a changé, du côté policier : Jacob Cedergren et ses acolytes ont cédé la place à de nouveaux enquêteurs, des personnages beaucoup moins intéressants, plus caricaturaux, qui m'ont fait lâcher le programme.
Je n'en aurais pas reparlé si je n'avais pas vu Esther, le deuxième épisode de la saison 9 et le cinquième des six nouveaux proposés par la chaîne franco-allemande.
J'ai retrouvé avec plaisir ce faux rythme lent, qui suit en fait une ligne scénaristique habilement sinueuse. (Ce n'est hélas pas le cas de tous les épisodes.) Tout commence quand un groupe d'adolescents chrétiens (qui cherchent à épicer leur retraite spirituelle), fait une macabre découverte, sur une île appartenant à une communauté religieuse. Cette découverte impose la réouverture d'une enquête vieille de trente ans, sur la disparition de trois ados, deux garçons et une fille, dans des circonstances jamais élucidées, les cadavres n'ayant pas été retrouvés.
J'ai aimé l'alternance entre les scènes du XXIe siècle et celles, plus anciennes, montrant certains personnages alors beaucoup plus jeunes. Parmi eux se trouvent l'héroïne de la série, la procureure Nora Linden (Alexandra Rapaport), et son ex-mari Henrik, qui vient de devenir, à l'époque, son petit ami. C'est touchant, parce qu'on suit alternativement un couple naissant, charmant, et un duo d'ex, qui ne s'entendent plus aussi bien. Les acteurs sont convaincants... en tout cas plus que ceux qui incarnent les policiers. Que ce soit en V.O. ou en V.F., j'ai du mal avec ces enquêteurs peu charismatiques au possible.
En revanche, l'intrigue policière est palpitante, faisant intervenir un pasteur, son ex-femme devenue prof de yoga, un religieux défroqué, une ancienne gamine jalouse, le tout entre le sud de la Suède (paysages superbes) et... l'Estonie (qui est très proche de la Finlande, voisine de la Suède).
Cet épisode, déjà disponible en ligne, va être diffusé sur Arte vendredi 29 septembre... en même temps que Nouvelle-Zélande - Italie. Les All Blacks ont beau proposer un jeu spectaculaire, je conseille de choisir le polar !
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dimanche, 24 septembre 2023
France 3 soutient ouvertement l'immigration illégale...
... avec des fonds publics ! J'ai failli tomber de mon fauteuil, ce soir, en regardant Meurtres à Font-Romeu, énième épisode d'une collection qui alterne l'acceptable et le moins bon. Mais, ça, c'est sur le plan technique : des comédiens approximatifs, des dialogues écrits avec les pieds, des rebondissements abracadabrantesques... mais de beaux paysages et, parfois, un scénario bien troussé.
L'épisode inédit de ce soir respecte le cahier des charges de la série : un duo d'enquêteurs qui, au départ, ne s'entend pas, va unir ses forces pour résoudre une ténébreuse affaire, sur fond de paysages superbes, dans une province où les langues ne se délient pas facilement. Cette fois-ci, hélas, on n'a pas de légende locale (ni d'anecdote historique marquante) à se mettre sous la dent.
La distribution comprend du lourd (sur le plan télévisuel... le budget n'est tout de même pas illimité) : Béatrice de La Boulaye (remarquée dans Tropiques criminels) côtoie Stéphane Henon, issu lui d'un programme iconique de la chaîne publique : Plus belle la vie. C'est dire l'importance que la direction des programmes accorde à ce téléfilm. (La titulaire du poste, Anne Holmes, s'est fait la main en supprimant des séries parmi les plus populaires des chaînes publiques -Mongeville et Commissaire Magellan- sans doute jugées pas assez dans le coup de la "modernitude"...)
Déjà, le côté enquête policière n'est pas des plus réussis. On nous ressert le coup de la Parisienne -forcément dynamique- qui débarque dans une rugueuse province et qui se retrouve avec un collègue plutôt taiseux. Il faut plaindre B. de La Boulaye, pas uniquement en raison de l'horrible coupe de cheveux dont est affublé son personnage :
En effet, la comédienne, qui pouvait légitimement penser qu'on lui réservait le rôle phare, se retrouve à jouer les faire-valoir du principal interprète masculin, incarnant un officier de gendarmerie qui... aide les migrants clandestins !
Les promoteurs de l'épisode se sont bien gardés d'informer le public de la teneur de cette intrigue secondaire, qui prend de plus en plus de place au fur et à mesure que l'histoire se déroule. Seule une courte bande-annonce a été diffusée, en avant-première, dans laquelle il est impossible de deviner ce qu'on s'apprête à nous servir.
L'enquête gendarmesque prend un tour pas du tout crédible, certains personnages secondaires étant mal campés. Même l'enquêtrice est mise dans des situations qui prêtent à sourire : par une soirée glaciale, elle épie son collègue pendant plusieurs heures, sans s'être emmitouflée, ses vêtements restant ouverts au niveau du col !
Ce soir-là comme la nuit suivante (quand elle prend son collègue en filature), elle est d'une absence de discrétion consternante pour un officier supposé chevronné.
En revanche, les scénaristes semblent s'être appliqués à rendre les migrants les plus sympathiques possibles. Tous sont calmes, gentils, craintifs. Au besoin, on tente d'attendrir les spectateurs avec les enfants, de manière limite putassière (le coup du gamin qui fait tomber son jouet au moment de fuir une intervention de la gendarmerie...). Que tout cela est lourd, appuyé !
Ah, j'allais oublier : on finit par apprendre que le capitaine de gendarmerie a entretenu une liaison avec une sans-papier... Par-dessus le marché, le commandant qui a le capitaine dans le viseur et qui mène la chasse aux migrants s'appelle... Hicham Naouri ! N'en jetez plus, la coupe de la bien-pensance est déjà pleine !
P.S.
Sans surprise, la personne qui a commis les meurtres est blanche, de culture catholique.
00:41 Publié dans Société, Télévision | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : société, télévision, télé, actu, actualite, actualites, actualité, actualités
dimanche, 17 septembre 2023
Les (nouveaux) carnets de Max Liebermann
Cette série autrichienne, tournée en anglais, est de retour sur France 3, où elle a le grand avantage de remplacer l'insipide commissaire Dupin. J'avais découvert ce programme il y a deux ans et demi mais, déçu par le tour pris par certains épisodes, je n'avais pas suivi la saison 2. J'avais tort. Celle-ci est actuellement rediffusée en deuxième partie de soirée, après les épisodes inédits de la saison 3. Le tout est visible en replay de longue durée sur le site de France Télévisions.
Commençons par la saison 2. La semaine dernière a été diffusé La Comtesse mélancolique (disponible pendant encore trois semaines environ).
L'apparent suicide d'une riche comtesse cache un meurtre que l'exploration du cerveau humain va permettre aux enquêteurs de résoudre. Le jeune psychanalyste Max Liebermann n'a pas eu le temps de découvrir la source du traumatisme subi jadis par sa patiente, désormais décédée. Mais, avec l'inspecteur Oskar Rheinhardt, il va apprendre qu'un traumatisme peut en cacher un autre. L'intrigue est excellemment construite, superbement mise en images et interprétée avec talent.
Ce soir, c'est au tour du deuxième épisode de la saison 2 d'être rediffusé... et il est sensationnel. Le Baiser du diable (visible pendant un mois) nous entraîne dans les méandres de la géopolitique d'Europe centrale, au début du XXe siècle, juste avant le déclenchement des Guerres Balkaniques (annonciatrices de la Première Guerre mondiale).
Tout commence par la découverte, en apparence fortuite, du cadavre d'un homme disparu une vingtaine d'années auparavant. Très vite, l'inspecteur Rheinhardt est prié de se détacher de l'enquête, qui a des implications qui le dépassent. Mais il semble disposer d'un informateur privilégié. Dans cette histoire, (presque) rien ni personne ne semble conforme aux apparences. Dans l'ombre agit la Main noire (serbe), tandis que Liebermann essaie de faire parler une petite fille traumatisée. Le dénouement est stupéfiant. (Je me dois toutefois de signaler un petit anachronisme : la Main noire n'a été créée officiellement qu'en 1911, alors qu'ici l'action se déroule en 1908.)
Passons aux inédits. La semaine dernière a été diffusé le premier épisode de la saison 3 : Étreinte mortelle (qui restera accessible en ligne pendant plus de deux ans).
On y retrouve Max Liebermann, désormais confortablement installé dans son cabinet privé. Il s'est un peu éloigné des enquêtes policières. Mais une affaire particulière va le rapprocher de l'inspecteur Rheinhardt. De jeunes femmes sont victimes de meurtres machiavéliques, assassinées au cours d'un rapport sexuel consenti... La psyché du criminel fascine le psychiatre, qui devient aussi l'objet de l'attention du tueur. Notons que l'intrigue a pour cadre principal le milieu de la mode, au début du XXe siècle.
Ce soir est diffusé l'épisode 2, Le Dieu des ombres. Deux affaires s'entrecroisent : de mystérieux vols commis chez de riches propriétaires de mobilier chinois et le cas d'un malade particulier, ancien soldat du corps expéditionnaire européen à Pékin, traumatisé par la Révolte des Boxeurs, quelques années plus tôt.
Ce n'est pas le meilleur du lot, mais il est fidèle au style et aux qualités de la série, réalisée avec soin et s'appuyant sur un sympathique duo d'acteurs principaux : Matthew Beard (le psy) en intellectuel raffiné et Jürgen Maurer (l'inspecteur) en ours mal léché. L'ambiance se situe quelque part entre Les Enquêtes de Murdoch et Les Brigades du Tigre.
18:02 Publié dans Histoire, Télévision | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : télévision, télé, actu, actualite, actualites, actualité, actualités
samedi, 02 septembre 2023
Joseph Staline et sa Cour
Arte a récemment rediffusé le film La Mort de Staline (que j'avais chroniqué à sa sortie, en 2018). Il est visible sur le site internet de la chaîne pendant encore quelques jours.
A celles et ceux qui n'auraient jamais vu cette coproduction franco-britannique, je conseille vivement de remédier à cette lacune, de préférence en version originale (anglaise) sous-titrée. Cela permet de mieux profiter du talent des interprètes, qui ont su parfaitement rendre compte de l'ambiance tragi-comique des derniers jours du tyran communiste et de la "course à l'échalote" qui a suivi son décès.
Je profite de l'occasion pour signaler la réédition d'un ouvrage historique remarquable, Staline, La Cour du tsar rouge, de Simon Sebag Montefiore. Sorti au début du XXIe siècle, ce pavé de plus de mille pages avait rencontré un grand succès. En français, on en connaissait une édition de poche, en deux tomes. Pour les soixante-dix ans de la mort de Staline (décédé en mars 1953), les éditions Perrin ont ressorti le bouquin, dans une version "semi-poche" de luxe (sur un papier de qualité) :
La lecture est vraiment aisée. C'est bien écrit (bien traduit ?), divisé en chapitres assez courts, disposés grosso modo de manière chronologique, de 1928-1929 à 1953. Une conclusion prolonge jusqu'au XXIe siècle, les descendants des dirigeants staliniens (du moins, ceux qui ont survécu) s'étant très bien intégrés à la Russie poutinienne. Les notes érudites sont repoussées en fin de volume. Si l'on veut en savoir plus, il est utile de les lire, mais le bouquin se savoure très bien sans.
Attention : ce n'est ni une biographie, ni une histoire de l'URSS, ni une analyse stricte des mécanismes de la dictature stalinienne... mais tout cela figure dans le livre. L'originalité de l'auteur est d'avoir choisi l'angle des relations entre les familles des dirigeants bolcheviks (certains connus, d'autres moins). C'est à la fois instructif et riche en anecdotes.
Je pense que les scénaristes de La Mort de Staline et de la bande dessinée d'origine se sont inspirés du livre de Montefiore, même s'ils s'en écartent un peu de temps à autre (pour mieux servir leurs effets comiques ou dramatiques).
J'ai longtemps rechigné à me plonger dans le bouquin (à cause de son volume). Ce fut mon "pavé de l'été" (coucou dasola)... et je me suis régalé.
14:32 Publié dans Cinéma, Histoire, Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire, television, télévision, télé
Joseph Staline et sa Cour
Arte a récemment rediffusé le film La Mort de Staline (que j'avais chroniqué à sa sortie, en 2018). Il est visible sur le site internet de la chaîne pendant encore quelques jours.
A celles et ceux qui n'auraient jamais vu cette coproduction franco-britannique, je conseille vivement de remédier à cette lacune, de préférence en version originale (anglaise) sous-titrée. Cela permet de mieux profiter du talent des interprètes, qui ont su parfaitement rendre compte de l'ambiance tragi-comique des derniers jours du tyran communiste et de la "course à l'échalote" qui a suivi son décès.
Je profite de l'occasion pour signaler la réédition d'un ouvrage historique remarquable, Staline, La Cour du tsar rouge, de Simon Sebag Montefiore. Sorti au début du XXIe siècle, ce pavé de plus de mille pages avait rencontré un grand succès. En français, on en connaissait une édition de poche, en deux tomes. Pour les soixante-dix ans de la mort de Staline (décédé en mars 1953), les éditions Perrin ont ressorti le bouquin, dans une version "semi-poche" de luxe (sur un papier de qualité) :
La lecture est vraiment aisée. C'est bien écrit (bien traduit ?), divisé en chapitres assez courts, disposés grosso modo de manière chronologique, de 1928-1929 à 1953. Une conclusion prolonge jusqu'au XXIe siècle, les descendants des dirigeants staliniens (du moins, ceux qui ont survécu) s'étant très bien intégrés à la Russie poutinienne. Les notes érudites sont repoussées en fin de volume. Si l'on veut en savoir plus, il est utile de les lire, mais le bouquin se savoure très bien sans.
Attention : ce n'est ni une biographie, ni une histoire de l'URSS, ni une analyse stricte des mécanismes de la dictature stalinienne... mais tout cela figure dans le livre. L'originalité de l'auteur est d'avoir choisi l'angle des relations entre les familles des dirigeants bolcheviks (certains connus, d'autres moins). C'est à la fois instructif et riche en anecdotes.
Je pense que les scénaristes de La Mort de Staline et de la bande dessinée d'origine se sont inspirés du livre de Montefiore, même s'ils s'en écartent un peu de temps à autre (pour mieux servir leurs effets comiques ou dramatiques).
J'ai longtemps rechigné à me plonger dans le bouquin (à cause de son volume). Ce fut mon "pavé de l'été" (coucou dasola)... et je me suis régalé.
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mercredi, 02 août 2023
Take Two : enquêtes en duo
France Télévisions vient de mettre en ligne (après diffusion nocturne) les trois premiers épisodes de l'unique saison d'une série dite de comédie policière. Ses créateurs (Andrew Marlowe et Terri Edda Miller) sont connus du monde du petit écran, puisqu'on leur doit aussi Castle et The Equalizer.
Sans surprise, le binôme d'enquêteurs est, au départ, un duo (qui semble) mal assorti. L'originalité ici est que le personnage farfelu est celui de la femme : Sam Swift (interprétée par Rachel Bilson). C'est elle qui occupe le rôle de la "consultante", une comédienne qui sort d'une cure de désintoxication et dont la carrière bat de l'aile. Elle est évidemment ravissante, fantasque, limite casse-couilles, mais très futée, avec l'envie de faire le bien.
A ses côtés se trouve un ancien flic, devenu détective privé. Par le passé, il avait la quête de justice chevillée au corps. Il est devenu un peu plus cynique, mais c'est un excellent enquêteur... et un sacré beau gosse : il est incarné par Eddie Cibrian, que les téléphages ont vu notamment dans New York 911, Les Experts Miami et Rosewood.
L'association de ces deux personnalités contrastées (qu'une attirance mutuelle inavouée pourrait rapprocher) n'est pas sans rappeler aussi la récente The Mallorca Files.
Dans le premier épisode (« La star et le privé »), on assiste à la rencontre entre les deux protagonistes et à leur première collaboration, dans une enquête complexe qui nous plonge dans la pègre californienne. C'est souvent drôle, piquant et la partie policière de l'intrigue n'est pas bâclée.
Le deuxième épisode (« La main dans le sac ») est pour moi le moins bon de cette première salve. L'intrigue est pourtant assez fouillée ; il ne faut pas se fier à l'apparente simplicité de l'histoire d'adultère du début. Mais, bon, on sent que les deux protagonistes cherchent leurs marques. L'intérêt est relevé par la présence de deux seconds rôles pittoresques, les assistants des membres du duo, issus tous deux des "minorités visibles" et dotés de personnalités bien affirmées. Cela n'a rien de nouveau, mais c'est plaisant à suivre.
Le troisième épisode (« Recherche DJ désespérément ») est très prenant, même si une partie des péripéties est peu vraisemblable. Les interactions entre les principaux personnages sont souvent savoureuses et le duo semble avoir trouvé son rythme.
La suite sera diffusée à partir de mardi prochain (8 août).
23:07 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, télé, séries télévisées, médias, actu, actualite, actualité, actualiyés
mardi, 18 juillet 2023
Bron, saison 3
Depuis la fin du mois de juin, l'intégralité de la troisième saison de cette série suédo-danoise (à moins que ce ne soit dano-suédoise) est disponible sur le site d'Arte. J'avais découvert les deux premières saisons au cours du troisième confinement (dont ce fut sans doute l'un des rares aspects positifs, me concernant).
C'est toujours un duo binational d'enquêteurs qui mène la danse. On retrouve l'atypique (et ravissante) Suédoise Saga Noren, épaulée cette fois-ci successivement par deux Danois. Son précédent partenaire, Martin, est en prison (en partie à cause d'elle). Lui succèdent une femme au caractère bien trempé puis, dans des circonstances que je me garderai de révéler, un homme, Henrik, qui semble aussi tourmenté que sa collègue.
C'est l'un des intérêts de cette saison : confronter l'autiste de talent (qui a de plus en plus de mal à côtoyer les gens "normaux") à un autre policier désaxé (pour d'autres raisons). De tous ses partenaires, c'est sans doute celui dont elle va se sentir la plus proche... mais voilà que débarque sa mère, dont les intentions sont troubles...
La complicité (affective et professionnelle) de Saga et Henrik va être mise à rude épreuve, au cours d'une enquête à rebondissements. Un mystérieux assassin (ou plusieurs assassins ?) s'inspire de tableaux pour mettre en scène ses crimes. Il va falloir beaucoup de temps aux policiers pour trouver les liens qui unissent (presque) toutes les victimes. L'aspect enquête est toujours aussi passionnant.
Le scénario multiplie les arcs narratifs et brasse les sujets de société : famille d'accueil, abandon, guerre en Afghanistan, toxicomanie, réussite sociale, médias numériques, politique identitaire, PMA, GPA...
C'est prenant, très bien joué (à voir de préférence en VO, mais la VF est potable) et c'est plutôt bien filmé. Je recommande vivement... et j'espère qu'Arte aura bientôt la bonne idée de mettre en ligne la quatrième et dernière saison. (Les deux premières sont aussi accessibles en ligne.)
15:15 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, télé, médias, cinéma
dimanche, 16 juillet 2023
Un agent très spécial du NCIS
M6 est en train d'achever la diffusion de la vingtième saison de la série NCIS. Celle-ci est désormais orpheline de Gibbs/Mark Harmon, mais il est encore un personnage, présent depuis le premier épisode, qui apparaît, de temps à autre, à l'écran : le professeur Donald Mallard, surnommé Ducky par ses collègues du NCIS.
Il est incarné par David McCallum qui, tout comme son personnage, est écossais. Il s'est fait connaître du grand public par sa participation à des séries télévisées, comme L'Homme invisible et surtout Des Agents très spéciaux, où il incarnait le Russe Illya Kuryakin. Eh bien, le dernier épisode diffusé sur M6, intitulé « Échange de prisonniers », contient une allusion à ce passé :
Devenu historien-conférencier, l'ancien médecin-légiste du NCIS est interrogé à distance par ses collègues sur un espion russe, qui avait jadis fait défection. Il s'était construit une nouvelle vie aux États-Unis, sous une fausse identité :
McCallum/Mallard répond que la nouvelle identité de l'espion est inspirée d'une vieille série télé, que l'agent Parker (qui a succédé à Gibbs à la tête de l'équipe) connaît. Le nom (Kuryakin) est celui que portait David McCallum dans Agents très spéciaux, mais le prénom a été modifié : Ivan, au lieu d'Illya.
A ma connaissance, c'est la deuxième fois que ce clin d’œil est utilisé dans la série. La référence figurait déjà dans un épisode de la saison 2, intitulé « Vengeance d'outre-tombe » en français, « The Meat Puzzle » dans la version originale.
23:24 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : télévision, télé, actu, actualite, actualites, actualité, actualités, médias, séries télé, séries télévisées
mardi, 13 juin 2023
Tandem (fin)
Ce soir, France 3 diffuse les deux derniers épisodes de la septième (et ultime) saison de cette série, une comédie policière que j'avais découverte en 2020, pendant le premier confinement. Ces deux épisodes apportent une conclusion définitive à la série, conformément aux souhaits de l'actrice principale, Astrid Veillon.
On commence à 21h10 avec « Tous les chemins mènent à Saint-Jacques ». Un meurtre est commis à la périphérie de Montpellier, pas très loin de Saint-Guilhem-le-Désert, sur l'un des chemins de Jacques-de-Compostelle (la Voie d'Arles, dite aussi Via Tolosana).
On se demande si l'assassinat n'est pas lié à un haut-relief médiéval, découvert par hasard par la victime, avant qu'elle ne soit victime d'un cambriolage.
Cette sculpture n'est pas une totale invention des scénaristes (que je salue au passage pour avoir, pendant des années, inséré des éléments du patrimoine dans leurs intrigues policières). C'est une représentation de saint Jacques en Matamore, (c'est-à-dire le "tueur de Maures"... c'est l'époque de la Reconquista), inspirée de celle qui se trouve au Portugal, dans l'église Santiago de Cacem :
Parmi les invités de l'épisode, je signale la présence de Selma Kouchy, une actrice que j'apprécie et qui fit les beaux jours d'une autre série policière, Commissaire Magellan.
L'épisode final s'intitule « Inkil Chumpi ». L'intrigue baigne dans une ambiance de malédiction archéologique... avec une pointe de Tintin et Milou. En effet, la momie amérindienne que l'on aperçoit (et près de laquelle le meurtre a été commis) est une référence à celle de Rascar Capac, dans Les Sept boules de cristal.
Mais ce n'est pas le seul détail qui a retenu mon attention. Lorsque l'une des gendarmes revient enquêter sur les lieux du crime, on découvre une autre exposition, bien réelle celle-là, puisqu'elle s'est tenue en 2022-2023 au musée archéologique de Lattes, dans l'Hérault :
Ce sont bien des statues-menhirs, présentes soit physiquement soit par l'intermédiaire de dessins. On reconnaît ci-dessus la célèbre Dame de Saint-Sernin, dont l'original se trouve au musée Fenaille, à Rodez. A celles et ceux que cela intéresserait, je signale qu'une visite virtuelle de l'exposition est toujours disponible, sur le site du musée.
Quant à la série, elle finit sans surprise par voir les deux ex se réconcilier. Cela commençait à tourner en rond au niveau des relations familiales. Même si les intrigues secondaires apportaient un peu de piment, il était évident qu'on était arrivé au bout d'un cycle. La production a su éviter la saison de trop. Les fans peuvent se consoler en piochant dans l'intégrale de la série, accessible gratuitement sur le site de France Télévisions.
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jeudi, 08 juin 2023
Abysses
Lundi dernier, France 2 a diffusé les deux premiers épisodes d'une mini-série internationale, l'intégralité des huit étant déjà disponible sur le site de France Télévisions. Ce thriller fantastico-écologique louche à la fois vers James Cameron (notamment par le titre) et les polars scandinaves, auxquels il s'apparente par la qualité du scénario, le soin apporté aux images et l'insertion mesurée de thématiques sociétales dans une œuvre de genre.
Si l'on fait l'effort de regarder les épisodes en version originale, on entendra parler anglais, allemand, français, japonais, espagnol, norvégien, danois... On a visiblement voulu bâtir une intrigue mondiale, qui a pour cadre les océans et les territoires qui les bordent.
De nos jours, aux quatre coins du monde, des phénomènes inexpliqués se produisent. Un pêcheur est victime d'un banc de poissons. Une baleine à bosse s'en prend à un bateau de touristes, les instruments de mesure d'une station scientifique côtière se détraquent mystérieusement, un cuisinier meurt après avoir été aspergé de liquide visqueux par un homard, une nuée de crabes envahit une plage d'Afrique, des fonds marins se couvrent de vers de glace géants, en présence d'une étrange bactérie...
J'ai beaucoup aimé cette mise en bouche, qui instille le mystère, sans effet tapageur, en montrant peu et suggérant beaucoup. C'est de surcroît très bien mis en images, avec quelques superbes scènes océaniques, comme celle qui montre un troupeau de baleines endormies.
En plusieurs endroits de la planète, divers scientifiques, d'abord chacun de son côté, tentent de comprendre les causes du phénomène inexpliqué auquel ils ont été mêlés. Petit à petit, ils vont s'apercevoir que des événements en apparence distincts sont en réalité tous liés et qu'un travail en commun pourrait leur permettre de trouver la clé du mystère... et, accessoirement, de sauver la planète.
Les spectateurs vont se retrouver confrontés à trois hypothèses (entre lesquelles je laisserai à chacun le loisir de trancher). Soit une entité divine est derrière tout cela : source de la vie sur Terre, elle ne serait pas très satisfaite de l'action de certaines de ses créatures. Soit les tréfonds océaniques froids, perturbés par le changement climatique, abritent un (des) être(s) vivant(s) apparus avant l'être humain : évoluant jusque-là en profondeur, les menaces pesant sur leur écosystème le(s) poussent à agir. Soit le fond des océans est le refuge d'une (ou plusieurs) créature(s) extraterrestre(s), qu'elle soit installée récemment ou depuis des millénaires : l'être humain est-il devenu une concurrent nuisible, à éliminer ?
C'est prenant, tout étant amené avec subtilité. Ainsi, même s'il est évident qu'on a voulu faire évoluer une galerie de personnages incarnant la plus grande diversité possible ethnique, sociétale et sexuelle, la construction des personnages est suffisamment poussée pour que tout se soumette à l'enquête scientifique. Les acteurs sont très convaincants. Parmi les premiers rôles, on retrouve Cécile de France. J'ajoute que la musique est bien dosée, soulignant certains moments sans être envahissante.
Même si je trouve que la conclusion de l'histoire n'est pas tout à fait au niveau des attentes que la série avait suscitées, je recommande ces huit épisodes, très au-dessus du gros de la production télévisuelle actuelle.
00:18 Publié dans Société, Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, télévision, télé, actu, actualite, actualites, actualité, actualités, médias, environnement
mercredi, 31 mai 2023
Comptine mortelle
Dimanche dernier, France 3 a commencé la diffusion d'une nouvelle mini-série britannique, inspirée d'un roman policier d'Anthony Horowitz. Les trois premiers épisodes ont été diffusés le 28 mai, les trois derniers le seront dimanche 4 juin prochain. Dès à présent, les six sont disponibles sur le site de France TV.
De nos jours, à Londres, une brillante et pugnace éditrice (qui a sacrifié une partie de sa vie privée à sa carrière) apprend que l'écrivain à succès qui fait le bonheur de sa boîte a achevé un nouveau roman policier mettant en scène le populaire détective Atticus Pünd. Cependant, il apparaît que le tapuscrit de Magpie Murders qu'elle a reçu a été amputé de son dernier chapitre, celui des révélations. La situation se complique quand on apprend le décès subit de l'écrivain, dont on se demande s'il s'agit d'un accident, d'un suicide ou d'un assassinat. L'éditrice part en quête du dernier chapitre... et de réponses quant au décès de l'écrivain, la solution se trouvant peut-être dans ce fameux dernier roman, où il semble avoir mis beaucoup de lui-même.
Cela nous vaut une alternance de scènes, certaines se déroulant à notre époque, d'autres dans les années 1950. Elles illustrent l'intrigue du roman, que les lecteurs imaginent au fur et à mesure qu'ils le lisent. Pour couronner le tout, certains des comédiens incarnant des personnages contemporains sont présents dans les scènes du passé... pas forcément dans un rôle approchant !
Ainsi, à gauche ci-dessus, se trouve l'adjoint du détective Pünd (assis à droite). Il est joué par l'acteur qui, à notre époque, incarne le jeune amant de l'écrivain défunt. Évidemment, ces incarnations doubles, légèrement décalées, sont parfois (souvent ?) porteuses de sens.
J'ai avalé les six épisodes (en version originale sous-titrée, c'est encore plus savoureux). Je me suis régalé, d'abord parce que j'avais deux énigmes policières à résoudre pour le prix d'une, ensuite parce que le tableau des deux époques et de leurs travers est brossé avec talent.
S'ajoute à cela la performance des acteurs, au premier rang desquels ceux qui interprètent les deux principaux protagonistes, qui -en théorie- ne peuvent se rencontrer (et qui pourtant vont communiquer...) : Lesley Manville (une pointure outre-Manche) donne sa ténacité, sa verve et son grain de folie à l'éditrice Susan Ryeland, tandis que Tim McMullan incarne placidement (et malicieusement) le détective que rien ne déroute et qui mène sa petite enquête, à son rythme.
Cerise sur le gâteau : les épisodes sont parsemés d'allusions à de célèbres anciens. Et pour cause : Anthony Horowitz (auteur du roman et de l'adaptation télévisuelle) est un spécialiste d'Agatha Christie, dont il a supervisé l'adaptation de plusieurs aventures d'Hercule Poirot pour la chaîne ITV (avec l'inénarrable David Suchet dans le rôle du détective). C'est aussi un bon connaisseur d'Arthur Conan Doyle, à tel point que les ayant-droit de celui-ci lui ont demandé d'écrire deux romans mettant en scène l'univers de Sherlock Holmes. (Je recommande tout particulièrement La Maison de soie.)
On ne s'étonnera donc pas que l'écrivain à succès des années 2020 s'inspire d'Agatha Christie pour certains de ses romans, tandis que l'intrigue de la série, elle, louche sur une nouvelle de Conan Doyle, Le Manoir de l'Abbaye.
De la même manière, voir l'éditrice enquêter au volant de sa rutilante MG peut nous faire penser à Ariadne Oliver, le double de fiction d'Agatha Christie... mais ce personnage pourrait aussi bien faire allusion au vieil inspecteur Morse, qui ne se déplace que dans une Jaguar rouge. Ce n'est que la partie émergée de l'iceberg, les épisodes contenant d'autres clins d’œil.
Si vous aimez les polars à l'anglaise et les intrigues fouillées, rigoureuses et un peu décalées, ne boudez pas votre plaisir !
18:50 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, télévision, télé, tv, actu, médias, actualite, actualites, actualité, actualités
dimanche, 14 mai 2023
Le retour de Morse
Je pense qu'à l'origine, les producteurs de la série racontant les débuts de l'oxfordien enquêteur Endeavour Morse (dans les années 1960-1970) n'avaient pas prévu, dans le meilleur des cas, d'aller au-delà du trente-troisième épisode, diffusé en France en février 2022.
Mais la série a rencontré le succès, pas uniquement au Royaume-Uni d'ailleurs. Pour moi, ce prequel s'est révélé de meilleure qualité que ses deux devancières (Inspecteur Morse et Inspecteur Lewis). Cet engouement nous vaut une ultime saison, la neuvième, dont la diffusion a commencé la semaine dernière, sur France 3.
Dans Prélude (visible sur le site de France télévisions jusqu'en juin prochain), les policiers sont confrontés à trois morts suspectes, l'une liée à un choc anaphylactique, une autre à une injection de drogue, la troisième se révélant la plus sordide... et réveillant de vieux démons chez l'inspecteur-chef Thursday. De son côté, Morse (de retour de cure de désintoxication) prend plaisir à enquêter dans le milieu musical, celui de l'orchestre d'Oxford.
Aux amateurs de rétro, je signale que l'appareil photographique utilisé par le médecin-légiste, le flegmatique docteur DeBryn, est un (authentique ?) Polaroid SX70, sorti en 1972, à l'époque où se déroule l'action. (Ah, ce souci du détail !...)
Notons qu'à la fin de l'épisode (réalisé par Shaun Evans, l'acteur qui incarne le sergent perspicace), tous les meurtres ne sont pas élucidés. Le titre est bien à double détente : référence musicale (marque de fabrique de cette série mélomane) et indication que les trois épisodes de cette saison forment un tout, le premier jouant le rôle d'une introduction.
Ce dimanche soir (14 mai), la tension monte d'un cran avec Mascarade. L'intrigue devient plus foisonnante, avec des références à Orange mécanique (de Stanley Kubrick)... et à la quatrième saison de la série, au cours de laquelle les enquêteurs étaient péniblement venus à bout d'une affaire mêlant pédophilie et corruption, sans avoir pu coincer tous les responsables.
Cet épisode est aussi émaillé d'humour, les policiers étant amenés à fréquenter le milieu de la télévision. On assiste au tournage d'une série policière populaire, dans laquelle un vieil enquêteur (aux prises parfois avec son supérieur hiérarchique) met le pied à l'étrier à un jeune policier timide. C'est évidemment une mise en abyme, en forme de clin d’œil, Thursday et Morse regardant de haut ces policiers d'opérette.
J'ajoute que cette dernière saison est l'occasion d'assister au retour de vieilles connaissances, notamment un ancien policier corrompu (devenu détective privé) et un ex-adjoint de Thursday, dont on présume qu'il va épauler les enquêteurs dans leur lutte contre le réseau qui se trouve derrière la plupart des crimes.
C'est toujours aussi bien joué et filmé avec le désir de faire des images de qualité. C'est prenant de bout en bout.
14:47 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : télévision, télé, médias, actu, actualite, actualites, actualité, actualités
lundi, 01 mai 2023
Le retour de l'ours
Le mois dernier, j'ai recommandé le sympathique nanard Crazy Bear, dont l'intrigue s'inspire d'un fait divers remontant aux années 1980. Eh bien cette histoire a resurgi samedi dernier, lorsque M6 a diffusé le quatrième épisode de la vingtième saison de la série NCIS, intitulé (en français) Les Jolis Coeurs.
L'enquête se déroule en partie dans un parc naturel américain, où l'on retrouve le cadavre d'un marine. Un peu plus tard, l'un des protagonistes doit échapper aux assauts d'un ours furibard. L'homme, au centre ci-dessus, est membre de la police des parcs... et c'est l'ex-petit ami de l'une des nouvelles enquêtrices du NCIS, la bimbo Jessica Knight (à gauche ci-dessus).
Le fait que l'ours ait consommé une substance hallucinogène joue un rôle dans l'intrigue, au cours de laquelle le chef de l'équipe, l'agent Parker (à droite sur la photographie) rappelle l'histoire de "Cocaine Bear", que, dans l'épisode, on surnomme "Pablo Ourscobar" (en français) ou "Pablo Escobear" (en anglais).
Cela épice un peu ces aventures un peu quelconques, la série ayant perdu beaucoup de son intérêt après les départs de plusieurs acteurs : Emily Wickersham, Maria de Bello et surtout Mark Harmon, l'insubmersible Gibbs, désormais trop vieux pour le rôle.
Concernant l'ours, cet épisode ayant été diffusé aux États-Unis en octobre 2022, il a donc précédé la sortie sur les écrans de Crazy Bear (en février 2023 outre-Atlantique). La coïncidence n'en est pas moins troublante. Je me demande si les scénaristes de l'épisode n'avaient pas entendu parler du tournage du long-métrage.
09:51 Publié dans Société, Télévision | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : télévision, société, actu, actualite, actualites, actualité, actualités, cinéma, télé, médias