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mardi, 25 mars 2025

Carpe Diem

   Saisir le jour présent, c'est ce qu'a décidé de faire Tom Villeneuve, qui sort de 17 ans de taule, pour un crime (l'assassinat de son épouse) qu'il jure ne pas avoir commis. En prison, il a repris ses études et, à peine libéré, ouvre son cabinet d'avocat. Il a bien sûr en tête l'idée de relancer la procédure concernant son affaire, mais il compte aussi faire bénéficier de son expérience particulière des accusés qui n'ont pas toujours les moyens de lutter à armes égales avec la police ou la justice.

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   Dans le rôle de cet avocat hors-norme, Samuel Le Bihan est en pleine forme. Il incarne avec générosité et fougue (à défaut d'être un acteur irréprochable) ce personnage sans complexe, plutôt bien sapé, grande gueule et assez courageux.

   Il se constitue rapidement une petite équipe, composée de deux assistants :

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    A gauche ci-dessus se trouve Simon (Henri Giey, très bien dans un rôle convenu), un fils à sa maman, plutôt coincé, mais travailleur et bon juriste. Il admire son nouveau patron, au contraire de sa collègue, Sigourney, une pétulante jeune avocate, qui, au départ, ne voit sa collaboration avec Villeneuve que comme un tremplin dans sa carrière juridique. Elle est incarnée par Jisca Kalvanda, que je trouve excellente. Elle contribue à dynamiser certaines scènes.

   Deux autres personnages vont assister, plus ou moins volontairement, le nouvel avocat : le directeur de l'hôtel de luxe où il s'incruste et une charmante (mais vigilante) capitaine de police, qui se met petit à petit à croire à son histoire... et ne semble pas totalement insensible à son charme :

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   Le premier est merveilleusement incarné par Marc Andreoni, tout en faconde et obséquiosité. La seconde a le charme et la perspicacité de Barbara Schulz, dont on peut actuellement voir (sur grand écran) Le Secret de Kheops.

   D'autre seconds rôles viennent épicer l'intrigue : un voisin de quartier ventripotent (qui s'incruste régulièrement dans le vieux conteneur qui sert de bureau aux juristes), un beau-père d'apparence hyper-rigide (interprété avec son talent habituel par Féodor Atkine) et deux policiers pas très futés (surnommés Starsky et Hutch par le héros)...

   Le tout se déroule aux alentours de Nice, filmée comme une petite Floride méditerranéenne, très colorée, sur une musique entraînante. Les enquêtes ne sont pas bâclées et l'humour est omniprésent.

   Quelques mois après le début de la diffusion d'Elsbeth et de Panda, TF1 confirme un certain goût dans le choix de ses comédies policières.

   P.S.

   Les six épisodes constituant la première saison de Carpe Diem sont disponibles (gratuitement) sur TF1+.

vendredi, 14 mars 2025

Bientôt Les Grosses Têtes à Rodez ?

   Cet après-midi, en voiture, je passais d'une station de radio à l'autre lorsque mon attention fut attirée par la mention de Colette Soulages, la veuve de Pierre, qui a eu 104 ans aujourd'hui. Elle a fait l'objet d'une question posée pendant l'émission Les Grosses Têtes par l'animateur Laurent Ruquier.

   Très vite, la conversation a dérivé sur l’œuvre du peintre et sur la ville qui abrite le musée qui lui est consacré : Rodez !

   Dans un premier temps, Laurent Ruquier (qui, il y a une douzaine d'années, s'était enquis de la couleur de la cathédrale ruthénoise) a déploré les difficultés pour se rendre dans le chef-lieu aveyronnais (pour un Parisien, sans doute).

   Mais, très vite, il a lancé l'idée d'enregistrer un numéro de son émission à Rodez même, au Musée Soulages... ce qui a suscité des réactions contrastées chez ses chroniqueurs. Quoi qu'il en soit, l'appel a été publiquement lancé au maire de Rodez. Cela pourrait constituer un joli coup médiatique.

   Allez, M. Teyssèdre, chiche !

mercredi, 05 février 2025

L'Art du crime (saison 8)

   Le flic taiseux et l'historienne d'art un peu fantasque sont de retour sur la télévision publique. J'ai découvert les personnages interprétés par Nicolas Gob et Eléonore Bernheim il y a quelques années et je dois dire que j'attends toujours avec une certaine impatience la suite de leurs aventures.

   Lundi 3 février, France 2 a diffusé Mission Raphaël, dont l'intrigue tourne autour de l’œuvre du peintre italien... et d'une romancière à succès, interprétée par Catherine Marchal. Celle-ci apporte un peu de piment à l'épisode, marqué aussi par quelques pointes d'humour bien senties. En effet, les œuvres de la romancière sont des romans de gare, associant enquête policière et sentimentalisme à l'eau de rose. A l'écran, l'un des protagonistes s'imagine projeté dans l'un de ces romans, transformé en une sorte de soap opera (façon Les Feux de l'amour) :

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   En dépit de cette trouvaille, la partie relations personnelles m'est apparue faiblarde. En revanche, les aspects artistiques sont très intéressants (ce qui est un peu la marque de fabrique de la série). J'ai aussi aimé les scènes au cours desquelles l'historienne dialogue avec une sorte de fantôme du peintre. Cela pourrait être ridicule, mais c'est au final assez fin. Quant au versant policier de l'intrigue, il prend l'allure d'un thriller, plutôt plaisant.

   Lundi prochain, 10 février, ce sera le tour de La Deuxième Odalisque, épisode au cœur duquel se trouvent plusieurs tableaux de Jean-Auguste-Dominique Ingres. (Je profite de l'occasion pour signaler que le musée qui lui est consacré, dans sa ville natale, Montauban, mérite le détour.)

   A l'utilisation de l'histoire de l'art dans une enquête policière s'ajoute un aspect ultra-moderne : la conception d'un jeu en réalité virtuelle, autour de la vie et de l’œuvre du peintre. J'ai trouvé cette association très stimulante, sur la forme comme sur le fond.

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   Je dois cependant mettre un gros bémol à mon enthousiasme, à cause de la mise en scène des relations entre les deux protagonistes. Il n'arrêtent pas de se renifler le derrière, jouant, d'une saison à l'autre, à suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis. C'est devenu particulièrement lassant. Peut-être faudrait-il qu'un nouveau scénariste rejoigne l'équipe, pour améliorer cet aspect des intrigues, lors de la prochaine saison.

   P.S.

   Tous les anciens épisodes sont accessibles sur le site de France Télévisions.

lundi, 03 février 2025

Meurtres à Tournai

   Cet épisode de la collection diffusée (en général) le samedi soir sur France 3 sort un peu du lot. Il a été programmé le 1er février dernier. Il est accessible jusqu'en août prochain sur le site de France Télévisions.

   De manière traditionnelle, il met en scène un duo disparate d'enquêteurs, ici un Français et une Belge. Sans surprise, leurs relations, au départ tendues, vont petit à petit s'améliorer. Jusque-là, rien de nouveau. La bonne nouvelle est qu'on nous a épargné le cliché des deux ex qui se retrouvent sur une enquête. Pas de flirt à l'horizon entre eux. Chacun  vit sa vie privée de son côté... ouf !

   Un autre intérêt réside dans les lieux de l'enquête policière, dans la région de Tournai, en Belgique. De nombreuses scènes ont été tournées dans des péniches, certaines amarrées sur le Canal du centre, où l'on peut voir un célèbre ascenseur à bateau, celui de Strépy-Thieu :

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   D'autres péripéties se déroulent dans le Musée des Beaux-Arts de Tournai (accessible en visite virtuelle). Les policiers y découvrent une mystérieuse abeille, qui semble avoir un lien avec les meurtres :

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   Il s'agit de l'une des deux "abeilles de Childéric" (le père de Clovis, qui avait fait de Tournai sa capitale, bien avant que son fiston ne choisisse la ville qui ne s'appelait pas encore Paris).

   Je trouve que ces aspects historiques donnent un peu de relief à l'intrigue policière, assez mystérieuse. Du côté des enquêteurs, j'ai été plus convaincu par Alexia Depicker que par David Kammenos, de surcroît affligé d'une horrible moustache. A noter aussi la présence d'un sympathique personnage à quatre pattes, que l'on aperçoit dans les bras d'une suspecte :

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   Le téléfilm constitue un honnête divertissement du samedi soir.

dimanche, 19 janvier 2025

Personne n'y comprend rien

   Le titre est une citation de Nicolas Sarkozy, lors d'un entretien télévisé au cours duquel il se défend des accusations portées contre lui. Les journalistes de Mediapart le "prennent au mot". Devant la caméra de Yannick Kergoat, ils ont pour objectif de rendre intelligible l'ensemble de ce qu'on peut appeler "le dossier Kadhafi", auquel ils ont déjà consacré un livre. L'avertissement du début comme le texte qui s'affiche à la fin (qui évoquent la présomption d'innocence) sont à considérer avec recul. Je pense que ce sont des précautions pour éviter des poursuites, le film étant un brûlot à charge, qui sort à point nommé, quand débute un nouveau procès de l'ancien président de la République.

   Pour que cette heure quarante consacrée à des magouilles politico-financières ne soit pas trop austère, un dispositif audiovisuel a été mis en place. Le cœur du documentaire est constitué d'entretiens face caméra, dans ce qui ressemble à un appartement bourgeois du centre de Paris. Ces séquences sont croisées avec des archives télévisuelles, des extraits d'articles... presque tous de Mediapart (exceptionnellement du Monde ou de Libération, où a jadis travaillé Laske). Sur les affaires Sarkozy, il manque notamment les enquêtes du Canard enchaîné... mais, étant donné les mauvaises relations qu'entretient Laske avec sa direction, cette absence n'est guère étonnante.

   A ce matériau de base sont ajoutés des documents issus des dossiers judiciaires, notamment des écoutes téléphoniques et des relevés de textos.

   Enfin, de manière très pédagogique, une frise chronologique se déroule au bas de l'écran, pour situer tel ou tel événement dans l'historique des affaires politico-judiciaires.

   C'est donc assez passionnant à suivre et cela nous fait revivre un pan de l'histoire de la Ve République, de la deuxième cohabitation (1993-1995) au début des années 2020. Outre Nicolas Sarkozy, les principales cibles des auteurs sont Claude Guéant et Brice Hortefeux, auxquels il faut ajouter Thierry Gaubert, "Mimi" Marchand, ainsi que les (troubles) intermédiaires Ziad Takieddine et Alexandre Djouhri.

   C'est dans l'utilisation des déclarations de ces deux derniers que l'on sent le plus l'orientation du film. Les journalistes ont choisi de considérer comme fiables les propos qui vont dans le sens de la condamnation de N. Sarkozy et tentent plutôt de démonter les affirmations qui vont en sens contraire. C'est peut-être la partie la moins convaincante du film. Le reste est assez accablant, mais fondé sur très peu de preuves tangibles. Le propos s'appuie bien sur des recoupements (principalement de déclarations), mais on aboutit plutôt à un faisceau de présomptions.

   Ainsi, la seule preuve matérielle d'un versement d'argent reliant la Libye à l'entourage de Nicolas Sarkozy est un virement (en deux temps) de 440 000 euros, destiné à Thierry Gaubert, par l'intermédiaire de Z. Takieddine (plus précisément d'une de ses sociétés). Mais rien dans le film ne permet d'affirmer que cette somme, reçue par ce familier de N. Sarkozy, a un lien avec sa campagne présidentielle. Comme le précisent les auteurs du documentaire, Gaubert était de lui-même devenu proche de Z. Takieddine, indépendamment de sa relation avec le futur président de la République. Le versement, incontestablement originaire de Libye, pourrait avoir servi à autre chose.

   Du coup, celles et ceux qui n'aiment pas l'ancien président trouveront que le film démontre implacablement sa culpabilité. Celles et ceux qui l'apprécient trouveront que la démonstration repose sur des bases fragiles. Pour moi, le financement de la campagne présidentielle de 2007 demeure toutefois incontestablement entaché de malversations... mais, si les avocats de N. Sarkozy se débrouillent bien, cela pourrait ne déboucher que sur la condamnation des "fusibles", en particulier Claude Guéant.

   Une zone grise demeure inexpliquée : pourquoi le camp sarkozyste, qui semblait jusqu'en 2010 si proche du dictateur libyen, a-t-il aussi brutalement retourné sa veste ? (C'était avant que ne sortent les enquêtes.)

dimanche, 12 janvier 2025

Columbo au féminin

   J'ai récemment découvert une nouvelle série policière, Elsbeth, dont la diffusion a débuté mercredi dernier, sur TF1. Dans le jargon télévisuel, elle est qualifiée de spin-off, c'est-à-dire qu'elle est dérivée d'une autre série... deux, en fait : The Good Wife et The Good Fight (dont je crois n'avoir jamais vu le moindre épisode).

   Le personnage principal est une avocate, qui a quitté Chicago pour New York, afin de "chaperonner" les enquêteurs de la police criminelle, dont la réputation a été entachée par plusieurs scandales. On apprend assez rapidement qu'une autre mission lui a été (discrètement) assignée : vérifier si la direction de la Crim' n'est pas corrompue.

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   Cette avocate ne paie pas de mine, de prime abord. Avec sa bonne humeur, son côté excentrique et ses sacs improbables, elle est, tout comme son auguste devancier à l'imperméable fatigué, régulièrement sous-estimée, voire méprisée. Mais la dame a de la ressource : calée en droit, très observatrice et ne lâchant jamais une affaire, elle veille à coincer les criminels.

   Un autre point commun entre les aventures de la néo-New Yorkaise et celles de l'inspecteur californien est le fait qu'on connaisse le coupable dès le début. On nous montre le crime en train de se commettre (plus ou moins adroitement) et, en général, on en connaît le mobile. Le reste de l'épisode est consacré à la manière dont la consultante va orienter les enquêteurs (parfois pas très subtils... surtout quand ce sont des hommes) dans la bonne direction, pour finalement confondre l'assassin. (Je l'ai écrit au masculin parce que, jusqu'à présent, je n'ai vu que des hommes blancs hétéros dans le rôle des criminels. J'espère qu'à ce niveau, un peu plus de diversité -et, n'hésitons pas à l'ajouter, de réalisme- sera visible dans les épisodes suivants.) A noter aussi l'ébauche d'une relation de "sororité" (émaillée d'humour) entre l'avocate et une policière afro-américaine. Pour l'instant, on ne nous baratine pas avec sa vie privée (forcément compliquée, si elle est l'héroïne d'une série policière)... et c'est tant mieux.

   Dans le premier épisode, Bienvenue à New York, on voit l'avocate débarquer dans la mégapole, des étoiles plein les yeux. Elle a fort à faire dès sa première participation à une enquête : le coupable (que personne sauf elle ne suspecte) est un acteur connu, aussi professeur de théâtre, qui a coutume de coucher avec certaines de ses étudiantes, qui ont la moitié de son âge. Derrière l'aspect criminel se profile une dénonciation de certaines mœurs du show business.

   Le deuxième épisode, De la télé à la réalité, a pour cadre une émission très populaire (dont la policière afro est une fan absolue). J'ai trouvé le scénario un peu trop gentil avec ce genre de programme, mais l'enquête est bien menée et l'allant de la comédienne principale (Carrie Preston) emporte le morceau.

   Il reste à savoir si ce schéma va tenir la distance. Dans Columbo, outre le jeu de Peter Falk (et le talent de Serge Sauvion, sa voix française), c'est la présence d'invités prestigieux (dans le rôle des assassins) qui faisait le sel de certains épisodes. Je n'en avais pas moins été assez rapidement lassé. C'est le risque ici aussi.

samedi, 11 janvier 2025

Panda

   TF1 vient de commencer la diffusion de la deuxième saison de cette série française, que l'on peut qualifier de comédie policière. Ses ingrédients sont puisés à deux sources : la tradition des enquêtes à deux et l'univers (réel ou supposé) du chanteur Julien Doré, qui incarne le héros éponyme, Victor Pandaloni, surnommé (par apocope) Panda.

   La partie la moins novatrice est cette énième version d'un duo d'enquêteurs au départ mal assortis mais qui, inéluctablement, vont finir par se rapprocher. Ophélia Kolb (qu'on voit beaucoup à la télévision) fait bien le job dans la peau d'une capitaine tenace, un peu rude de prime abord. A ses côtés, Julien Doré (Panda) occupe la place habituelle du consultant un peu "décalé".

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   En fait, il s'agit d'un ancien flic, qui a tout laissé tomber... mais qui pourrait reprendre du service. Sa rencontre avec la policière (dans le premier épisode de la saison 1) ne manque pas de saveur (voir ci-dessus). Celle-ci pense d'abord n'avoir à faire qu'au gérant baba-cool d'une paillote quelconque.

   Il faut dire que Panda est assez déconcertant. Très branché méditation et non-violence, ce végétarien ne se déplace qu'à vélo, porte des sandales d'une célèbre marque germanique, ne possède pas d'ordinateur ni de smartphone... mais il va reprendre goût à la traque des criminels.

   Le scénario comme la mise en scène jouent de l'image de Julien Doré, qui lui-même sait faire preuve d'autodérision. Je pense qu'à plusieurs reprises, certaines péripéties font référence à des détails de ses chansons.

   Le duo de protagonistes est complété par des seconds rôles plutôt bien campés. Si je suis moyennement convaincu par Gustave Kervern en commissaire, je trouve Hélène Vincent remarquable en maman de substitution, ancienne braqueuse qui veille désormais sur Panda... et son fils adoptif, un djeunse assez agaçant. J'aime aussi beaucoup le personnage de la médecin-légiste (une petite coquine...) ainsi que celui du subordonné des enquêteurs, un certain Stan, reconnaissable à son horrible coupe-mulet (qui, dans un pays normalement constitué, devrait lui valoir plusieurs années de prison). Il est interprété par Maxence Lapérouse, que l'on a pu voir dans César Wagner (tout comme Ophélia Kolb, d'ailleurs).

   Les intrigues sont correctement écrites, émaillées d'humour. C'est de plus bien filmé, avec de belles images de la Camargue. J'ajoute que la musique s'insère parfaitement dans l'ensemble. On la doit à Adrien Durand.

   En replay, sur TF1+, on peut actuellement (re)voir l'intégralité de la saison 1, ainsi que les deux premiers épisodes de la saison 2 : Le Chant des sirènes, dont l'intrigue "aquatique" semble avoir été écrite pour coller le plus possible à Julien Doré, et Un Mariage, un enterrement, qui, en parallèle d'une enquête autour d'un enterrement de vie de jeune fille qui s'est mal terminé, explore davantage les relations entre les deux policiers (Panda et Lola).

   Cela ne révolutionne pas le genre, mais, cela fait passer un bon moment.

dimanche, 05 janvier 2025

Le retour de César Wagner

   Ce mois de janvier voit le retour sur France 2 du plus atypique des capitaines de police français, dont j'ai découvert les aventures il y a deux ans. La chaîne publique nous propose des rediffusions et, surtout, deux épisodes inédits.

   Vendredi 3 janvier, nous avons eu droit au dixième volet de ses aventures, intitulé Les Raisins de la Koehler, un jeu de mots entre le titre du roman de Steinbeck et le nom de famille de la supérieure hiérarchique de Wagner, la commissaire, interprétée par Joséphine de Meaux (actuellement à l'affiche d'Un Ours dans le Jura). L'enquête policière met en cause des cousins de celle-ci, l'un d'entre eux étant interprété par Bruno Solo (qui en fait un peu trop en vigneron bourru).

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   L'intrigue est assez tortueuse... et comique. Olivia Côte (Élise) est toujours aussi savoureuse en médecin-légiste déjantée et les T.O.C. du capitaine sont assez bien mis en scène, avec une nouveauté dans cet épisode : l'utilisation d'une montre connectée, dont le capitaine pense qu'elle l'aidera à gérer son stress. C'est une source régulière de gags... et l'objet va jouer un rôle dans la résolution de l'énigme.

   Vendredi prochain, 10 janvier, sera diffusé Hors jeu, le onzième épisode. Son intrigue a un fond assez sinistre, fait de harcèlement dans le milieu sportif. S'y mêle un aspect cocasse : le concours de morts bizarres qui oppose les légistes de France et de Navarre. S'ajoute à cela un contexte très délicat pour Élise : son père est frappé par cette saloperie d'Alzheimer.

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   Dans le rôle, j'ai eu le plaisir de revoir Rufus et j'ai trouvé Olivia Côte très touchante, dans un autre registre que celui de la gaudriole. J'ai été d'autant plus touché que je suis passé par là. Il est terrible de voir une personne que l'on aime changer complètement de personnalité, puis dépérir de manière inéluctable.

   Au-delà de certains aspects macabres, sans que je puisse trop l'expliquer, je trouve que la série distille une bonne humeur communicative, à laquelle contribue sans doute une agréable musique d'ambiance.

jeudi, 02 janvier 2025

Irrational

   J'ai récemment découvert cette série américaine (sur ma box mais les épisodes sont aussi accessibles sur le site de M6).

   C'est un procedural, c'est-à-dire une série policière dont les épisodes suivent une certaine routine, chacun présentant une affaire complète (et, a priori, résolue à la fin). On a droit à un énième duo d'enquêteurs a priori mal assortis (ils ont divorcé l'un de l'autre) : Marisa, une gradée du FBI et Alec, un professeur de psychologie comportementale dans une université (fictive) de Washington DC. (Ses locaux sont ceux d'une fac de Vancouver, au Canada.) On pense à d'autres séries, associant des duos improbables. La plus proche (parmi celles que je connais) me semble être Perception.

   La première saison compte onze épisodes, liés par un fil rouge : la réouverture d'une enquête ancienne, à propos d'une explosion dans une église, au cours de laquelle Alec a été gravement brûlé. Le traumatisme subi lui a fait oublier une partie des faits.

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   Alec est incarné par Jesse L. Martin (à gauche ci-dessus), que les amateurs de série policière connaissent bien : pendant une dizaine d'années, il a incarné Ed Green, l'un des principaux inspecteurs de New York, Police judiciaire.

   Son personnage est en partie inspiré de quelqu'un de réel (à droite ci-dessus) : Dan Ariely, un chercheur en psychologie et analyse comportementale, qui a connu un grand succès avec le livre C'est (vraiment ?) moi qui décide, dont le titre d'origine, Predictably Irrational, a inspiré celui de la série. J'ajoute qu'il a été lui aussi marqué dans sa chair par une explosion (accidentelle). Ici s'arrêtent les ressemblances, les scénaristes ayant tenu à construire un personnage différent... notamment par la couleur de peau. (Personne n'a hurlé à "l'appropriation culturelle", ce qui aurait peut-être été le cas dans la situation inverse : un acteur blanc incarnant un personnage réel noir de peau.) Une grosse moitié des protagonistes est afro-américaine (ce qui est cohérent vu que l'essentiel de l'action se déroule dans l'agglomération de Washington).

   A priori, je suis client de ce genre de programme, si le scénario est bien écrit et si les personnages ont du tempérament, le tout assaisonné d'humour. C'est le cas ici. Jesse L Martin est très bien en psychologue avisé, mais un peu torturé par ses vieux démons. Dans la VF, il est doublé par l'excellent Frantz Confiac. Au quotidien, il côtoie sa jeune sœur, informaticienne de génie (homosexuelle et un peu excentrique), ainsi que ses deux assistants à la fac, deux étudiants parmi ses plus brillants. Il enquête donc aux côtés de son ex... et du nouveau petit ami de celle-ci. Débarque aussi en cours de saison une spécialiste de la protection rapprochée, ancienne du MI 6... et excessivement charmante.

   Les intrigues mêlent mystère, humour, charme et questions de société, sans que cela soit introduit de manière lourdingue. Cela ne vise pas le chef-d’œuvre, mais fait passer de bons moments. La première saison se termine sur un coup de théâtre, donnant très envie de voir la suite.

lundi, 02 décembre 2024

Les blaireaux du Palais Bourbon

   Alors que la dette publique française a dépassé les 3 200 milliards d'euros (soit 112 % du PIB), alors que le gouvernement français emprunte désormais à un taux plus élevé que celui de la Grèce, qui fut il n'y a pas si longtemps en quasi-faillite, alors que plus de 10 % des dépenses publiques (soit 52 milliards d'euros) sont utilisés (en 2024) au remboursement de la dette, au sein de l'Assemblée nationale semble en train de se former une incroyable coalition (celle qui risque de voter la censure du gouvernement Barnier) : l'alliance des extrêmes et de leurs affidés (LFI dominant la gauche et le RN la droite), pour refuser à la fois de diminuer les dépenses et d'augmenter les impôts.

   L'intérêt national et celui des générations futures est jeté aux orties par une majorité d'ambitieux et/ou d'imbéciles. Dans le meilleur des cas, conscients de l'état des comptes du pays, ils repoussent à leur (éventuelle) arrivée au pouvoir les réformes difficiles, choisissant de torpiller un septuagénaire sans ambition personnelle... mais qu'ils voient (peut-être) comme un rival plus jeune que Donald Trump, capable de la leur jouer comme Edouard Balladur jadis avec Jacques Chirac (ce dernier ayant quand même fini par être élu président, en 1995). Eh, oui, il n'est question que d'ambition personnelle...

   Dans le pire des cas, ce sont des incultes en économie, imaginant qu'à l'instar de ce qui s'est passé pendant la période Covid, ils pourront user de "l'argent magique", à volonté. C'est faire une double erreur. La première est que le contexte n'est plus le même. Dans la majorité des pays, l'économie s'est remise en marche... et la dette s'est réduite.

   La seconde erreur est de croire que l'appel aux créanciers est sans risque, sans contrepartie et sans limite. Or, plus de 50 % de notre dette publique est détenue par des "non-résidents", des banques et des investisseurs étrangers, qui pourraient très bien choisir, soit de prêter désormais à un taux de plus en plus élevé (ce qui semble être la tendance la plus récente), soit de se détourner de la France pour investir dans des pays réputés plus sûrs ou plus sérieux en matière de gestion.

   L'inconscience de certains de nos élus est bien croquée par l'un de mes caricaturistes préférés, Xavier Gorce, passé il y a quelques années du Monde au Point, et qui tient un blog sur lequel, du lundi au vendredi, un dessin est publié chaque jour. Voici celui daté de ce lundi :

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   Ici, il fait allusion au forcing des maires (par l'intermédiaire notamment des sénateurs), souvent aussi présidents d'intercommunalité, pour conserver le maximum de leur dotation d’État. Il faut dire que, comme l'a détaillé une étude parue en avril dernier, entre 1997 et 2022, l'emploi public a considérablement augmenté dans la FPT, contrairement à ce qui s'est passé dans la fonction publique d’État :

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   On me répondra que les transferts de responsabilités effectués par les gouvernements successifs de l’État vers les collectivités territoriales peuvent expliquer cette évolution... en partie.

   En observant attentivement le graphique ci-dessus, vous remarquerez qu'un regain de hausse s'est produit à partie de 2016. C'est à cette époque qu'est entrée en application la loi Notre, censée simplifier (un peu) le millefeuille territorial français (et mieux répartir les compétences entre les diverses collectivités territoriales). Concrètement, le nombre de régions a diminué (grâce à des regroupements) et toutes les communes ont été obligées de rejoindre une intercommunalité (communauté de communes, d'agglomération ou métropole), celle-ci de taille désormais plus importante (et donc issue de la fusions de plusieurs ex-intercommunalités). Logiquement, la suppression des doublons et les économies d'échelle auraient dû aboutir à une diminution de l'emploi public dans les collectivités... Pour cela, il aurait fallu que certains élus locaux renoncent à une certaine forme de clientélisme...

   Sur la caricature de Xavier Gorce, vous noterez le souci du détail, puisque l'indégivrable qui incarne le maire porte bien son écharpe conformément à la loi : de l'épaule droite au côté gauche, le bleu proche du cou.

   P.S.

   En guise de dessert, je vous propose le dessin de vendredi dernier, tout aussi sarcastique :

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dimanche, 24 novembre 2024

Vera, force 13 !

   Presque un an jour pour jour après le début de la diffusion de la saison 12, la suivante est lancée ce dimanche soir sur France 3. En plus de nous permettre de retrouver l'inspectrice-cheffe Vera Stanhope et les paysages du Northumberland, cette programmation a le grand avantage de nous débarrasser des aventures insipides de policiers danois.

   La soirée commence donc par un épisode inédit, Délit de fuite, dont l'intrigue se déroule entre Newcastle et la petite ville fictive de Bentham, associée à un pont sur lequel est retrouvé le cadavre d'un jeune homme :

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   D'après un site créé par des cinéphiles installés au Royaume-Uni, il s'agit du pont de Wylan, autrefois traversé par une voie ferrée et aujourd'hui réservé aux piétons. Ce bourg se trouve à quelques kilomètres à l'ouest de Newcastle :

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   L'intrigue de cet épisode est particulièrement tortueuse, un poil sordide même. Le marché local est le lieu où se croisent tous les protagonistes, commerçants ou simples maraîchers. Chacun a ses petits secrets, qu'ils soient récents ou remontent à un passé lointain. Patiemment, Vera et son équipe vont démêler les fils de l'intrigue... en bénéficiant d'une aide inattendue, celle de l'ancien sergent Joe Ashworth, désormais lieutenant, et revenu au pays pour des raisons qu'on met du temps à nous dévoiler.

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   Dans cet épisode (et, semble-t-il, les suivants), il prend la place de... son remplaçant, le sergent Aiden Healy, parti pour l'Australie.

   Ce retour aux sources est aussi annonciateur d'une fin prochaine. A la saison 13 succèdera l'ultime saison (n°14). Brenda Blethyn n'est plus toute jeune. Pensez donc : elle a 78 ans, l'âge de Donald Trump !

   P.S.

   En deuxième et troisième parties de soirée, France 3 rediffuse deux très bons épisodes de la saison 11, Le Témoin idéal et La Voie de la guérison.

vendredi, 08 novembre 2024

Astrid et Raphaëlle, saison 5

   Une semaine après un médiocre épisode inédit (un croisement avec Alexandra Ehle, une série de moindre qualité), Astrid et Raphaëlle sont pleinement de retour sur France 2, pour la cinquième saison de leurs aventures. Ce vendredi soir, on nous a proposé un épisode double, la première partie étant intitulée "On ne meurt qu'une seule fois".

   J'ai apprécié de retrouver Sara Mortensen en documentaliste autiste, que les scénaristes ont l'habileté de ne pas faire évoluer à vitesse grand V (contrairement à ceux de la série américaine Good Doctor, qui m'a vite lassé). J'ai été moins convaincu par les péripéties de la grossesse de son acolyte qui, de surcroît, a tendance à se comporter comme une adolescente, alors qu'elle a plus de quarante ans.

   L'intrigue de cet épisode double est fouillée, avec un mystérieux tueur de la Mafia et l'intervention des services secrets, aussi bien français qu'états-uniens. Les références à d'anciens films (notamment les James Bond) ou d'anciennes séries (je pense au Bureau des légendes) sont nombreuses, avec un angle parodique. C'est ce qui m'a gêné. L'intrigue perd en vraisemblance, les interventions des espions étant souvent ridicules. De surcroît, je trouve qu'ils sont mal joués, y compris du côté français, avec un Aurélien Wiik très décevant. (Il était bien meilleur dans Meurtres en Berry.)

   Je rassure les fans de la série : les épisodes suivants (que j'ai tous vus) sont bien meilleurs. Ainsi, vendredi prochain sera diffusé "Mandala", dont l'intrigue a pour cadre un monastère bouddhiste. J'y ai retrouvé les qualités de la série : une enquête sur fond de mystère, la mise en scène du travail de déduction d'Astrid, de l'humour bienvenu... et, fait notable, une plus grande participation du personnage du commissaire, interprété par Jean-Louis Garçon.

   L'épisode 4, intitulé "Le Dernier des Aztèques", est passionnant. Il tourne autour de l'archéologie, de l'Amérique centrale... et du mythe de l'Eldorado. Au cours de l'enquête, Astrid est amenée à consulter le Codex Borbonicus, un somptueux manuscrit peint datant du début du XVIe siècle. (Je regrette toutefois que les dialoguistes n'aient pas fait préciser par la documentaliste qu'il vaudrait mieux appeler Mexicas ce peuple de la Méso-Amérique.)

   Changement total d'ambiance dans l'épisode 5 ("Le Baptême des morts"), qui nous transporte chez les Mormons. L'enquête policière est assez classique, avec notamment des secrets qui remontent du passé. J'ai apprécié qu'au passage les auteurs égratignent l'extrémisme religieux, qui n'est pas exclusivement mormon : certains comportements observés durant l'épisode existent dans d'autres communautés religieuses... En fils rouges de la saison, on a les relations de Raphaëlle avec sa mère (la policière étant montrée sous un jour plus mature), le possible mariage d'Astrid... et le retour d'un passé enfoui.

   "Loup y es-tu ?" est une fausse relecture des histoires de loup-garou. Dans cet épisode, le surnaturel se teinte fortement de social, avec l'évocation du sort de migrants et la défense des droits des femmes. Contrairement à ce qu'on peut constater dans nombre de fictions contemporaines (notamment françaises), je trouve que ces sujets sensibles sont amenés et traités avec une relative subtilité.

   L'intrigue de l'épisode 7 ("On achève bien les jockeys") évolue dans le monde hippique... et nous replonge dans le passé d'Astrid. C'est l'occasion de retrouver une jeune comédienne talentueuse, Sylvie Filloux, qui incarne Astrid jeune.

   La saison se conclut avec "Un Mariage et quatre enterrements", un nouvel épisode au titre en forme de clin d’œil (ici au film Quatre mariages et un enterrement). Cela commence comme chez l'inspecteur Colombo, puisqu'on voit l'assassin organiser son meurtre. Mais la suite nous réserve quelques surprises, avec notamment le retour d'une vieille connaissance de nos héroïnes (hélas toujours aussi mal interprété). L'histoire se termine sur un cliffhanger... ce qui nous laisse sur notre faim... mais annonce forcément une saison 6 !

vendredi, 25 octobre 2024

L'aire de l'IG "couteau de Laguiole"

   Le feuilleton de la création de l'indication géographique pour le célèbre couteau français a connu de nouveaux rebondissements ces dernières semaines.

   Pour rappel : depuis le début du XXIe siècle, les fabricants français dénoncent la contrefaçon, le marché étant inondé de produits bas de gamme, fabriqués au Pakistan ou en Chine (et importés par des sociétés... françaises). 2013 a vu les débats parlementaires tourner autour du projet de loi consacré à la consommation, qui a débouché sur davantage de possibilités de créer des IG pour des produits non alimentaires, à condition, bien sûr, qu'elles soient rigoureusement territorialisées.

   Depuis, deux projets s'opposent, celui mené par des couteliers de Thiers (appuyés par certains assembleurs aveyronnais... qui sont peut-être leurs clients) et celui mené exclusivement par des couteliers aveyronnais, certains procédant à pratiquement toutes les étapes de la fabrication sur place (en gros : La Forge, Honoré Durand et Benoit l'Artisan).

   En 2022, la première manche a été remportée par le CLAA (l'association dominée par les Auvergnats). Mais, en juillet dernier, la Cour d'Appel d'Aix a donné raison à leurs adversaires aveyronnais. Mais la messe n'est peut-être pas encore dite, puisque le CLAA compte se pourvoir en cassation.

   En attendant, l'INPI a publié le cahier des charges de l'appellation aveyronnaise, ce qui a incité le quotidien aveyronnais Centre Presse à consacrer un article à l'aire géographique de l'appellation. C'est là que le bât blesse... parce que la liste de communes (24 au total) publiée par le quotidien est erronée !

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   Elle comprend bien 24 noms... mais deux communes sont mentionnées à deux reprises : Castelnau-de-Mandailles et Prades-d'Aubrac. Voici la carte à laquelle on aboutit à partir de cette liste :

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   En vert sont coloriées les communes de l'aire IG (selon Centre Presse). J'ai marqué en rouge la commune de Rodez (le chef-lieu départemental). Comparons avec la carte figurant dans le cahier des charges officiel :

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   Vous remarquerez que le petit trou blanc figurant sur la précédente n'apparaît plus ici, puisqu'il y a bien 24 communes coloriées, incluant donc Campouriez et Saint-Amans-des-Cots.

   Mme Franco aurait dû se relire plus attentivement.

dimanche, 20 octobre 2024

Brokenwood, saison 9

   France 3 achève ce dimanche soir (presque un an après la saison 8) la diffusion de la neuvième saison de cette série policière néo-zélandaise atypique.

   Introduit par une reprise de Born to be wild, l'épisode programmé en première partie de soirée (la suite consistant en des rediffusions) s'intitule La Mariée était en cuir (Motorcycle Mamas dans la version originale, toujours aussi savoureuse). Les cinéphiles noteront que les traducteurs ont voulu faire un clin d’œil à un film de François Truffaut.

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   Au cœur de l'histoire se trouve une bande de motardes, toutes anciennes détenues. L'homme que l'une d'entre elles devait épouser est retrouvé mort le matin du mariage. Les suspects sont nombreux, au sein de la bande comme à Brokenwood même. L'enquête, bien menée, à son rythme, réserve des surprises... et quelques moments cocasses. Cela conclut agréablement une saison à la hauteur des précédentes.

   Sur le site de France Télévisions, on peut (re)voir les cinq autres épisodes composant la saison 9.

   Le premier, intitulé Brokenwood, le musical, se déroule dans le milieu de la comédie musicale, avec ses aspirations et ses ridicules. Il aborde un délicat sujet de société (qui continue hélas de défrayer la chronique) et, développe, en parallèle, un aspect de la vie personnelle du lieutenant Chalmers, tout en traitant, par la bande, de la place des Maoris.

   Le deuxième épisode, On ne choisit pas sa famille, baigne dans les secrets intimes et les faux-semblants. On y croise plusieurs personnages rencontrés les saisons précédentes. L'intrigue est assez tordue, avec un petit côté Agatha Christie.

   Le troisième épisode, Les Petites Sœurs de Sainte-Monica, nous plonge dans l'ambiance d'un couvent dont les pensionnaires ont fait vœu de silence... jusqu'à ce que l'une d'entre elles soit assassinée. Cela fait un peu déjà-vu, mais l'histoire est traitée avec délicatesse et ironie. Les nonnes réservent pas mal de surprises... et les enquêteurs rivalisent d'esprit pour créer, en anglais, des jeux de mots à propos des bonnes sœurs (en jouant sur la sonorité none).

   Le quatrième épisode, Comme chien et chat, traite de l'assassinat d'une vétérinaire. Chiens, chats, chevaux et ... une tortue (celle du commerçant ambulant Frodon), sont au programme. Au-delà de l'aspect criminel, ce volet est particulièrement marqué par le côté décalé propre à la série : plusieurs habitants sont vraiment bizarres... sans forcément représenter un danger.

   Le cinquième épisode se démarque de l'ensemble. Intitulé En plein cœur, il déroule deux histoires en parallèle. D'un côté, on suit le commandant Shepherd dans sa quête de la signature des papiers du divorce par sa précédente épouse, qui vit dans un coin reculé de Nouvelle-Zélande (ce qui est la moindre de ses étrangetés). Pendant ce temps, une fois n'est pas coutume, son équipe enquête sans lui, sur une affaire des plus mystérieuses : le décès, dans un motel, d'un homme, d'un arrêt cardiaque provoqué par un fragment de balle, entré dans son corps par... le périnée. Durant cet épisode, la médecin-légiste (d'origine russe, et désespérément amoureuse du commandant) s'en donne à cœur joie.

   J'ai été ravi d'apprendre que la dixième saison a déjà été diffusée aux antipodes. Nous aurons donc l'occasion de suivre (le plus tôt possible, j'espère) les nouvelles aventures de la fine équipe néo-zélandaise.

   P.S.

   L'intrigue de lépisode 5 a la particularité de tourner autour d'un périnée, une partie de l'anatomie dont il est très rarement question dans les fictions. La dernière fois que j'en avais entendu parler, c'était dans l'adaptation cinématographique (délicieusement grossière) d'Alerte à Malibu.

   Les Français qui ont un peu de mémoire se rappelleront qu'au début du mandat de Nicolas Sarkozy (2007-2012), on a beaucoup glosé sur le périnée présidentiel...

samedi, 05 octobre 2024

Les riches de l'Aveyron

   Un article du quotidien aveyronnais Centre Presse, mis en ligne ce matin, a attiré mon attention. S'appuyant sur les données fiscales de 2022-2023, Quentin Marais a établi un palmarès des communes (15 sur 285) où résident le plus grand nombre de ménages ayant le revenu fiscal le plus élevé (supérieur à 100 000 euros par an) :

Palmarès CP 05 10 2024.jpg

   Sans surprise, Rodez arrive largement en tête, avec 352 foyers fiscaux ayant déclaré, en 2023, un revenu annuel 2022 supérieur à 100 000 euros. Ce classement m'est apparu trompeur, puisque le podium, comprenant Rodez, Millau et Onet-le-Château, est constitué des trois communes les plus peuplées du département (d'après l'INSEE) ! Je me suis donc mis en tête d'affiner la comparaison. Voici ce à quoi je suis arrivé :

Tableau de synthèse.jpg

(cliquer sur le tableau pour l'agrandir)

   Dans un premier temps, j'ai comparé le nombre de foyers très riches à la population municipale de chaque commune. Je n'ai pas calculé des pourcentages, notamment parce que cela m'aurait conduit à mélanger des chèvres (des foyers) avec des choux (des comptages individuels d'habitants). J'ai préféré calculer des ratios, en divisant le nombre d'habitants par le nombre de foyers très riches.

   Cela donne un classement très différent. Plus le résultat est bas, plus le poids des foyers très riches est important dans la population communale. Le trio de tête est composé de Salles-la-Source (où la population est 47 fois plus nombreuse que le nombre de foyers fiscaux très riches), Rodez (69) et Olemps (70), trois communes de l'aire urbaine de Rodez.

   Cela ne me satisfaisait pas complètement. Il m'est apparu plus pertinent encore de calculer la part que représentent ces foyers très riches dans le nombre total de foyers de chacune de ces communes. J'ai trouvé ces données sur un site gouvernemental. Les résultats (nombre total de foyers fiscaux et pourcentage de foyers très riches) figurent dans les deux dernières colonnes du tableau figurant plus haut dans ce billet.

   Salles-la-Source arrive de nouveau en tête : 3,9 % des foyers fiscaux y ont déclaré, en 2023, plus de 100 000 euros de revenus. Elle précède Druelle-Balsac (2,6 % de foyers à très hauts revenus) et Sébazac-Concourès (2,4 %). Pas très loin derrière se trouvent Olemps et Rodez (2,3 %), puis Onet-le-Château et Flavin (2,2 %). Ces sept communes sont situées dans l'aire urbaine de Rodez.

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   Sur la carte des communes aveyronnaises ci-dessus, j'ai colorié ces sept communes en rouge, marquant en jaune les huit autres composant le groupe des quinze mis en valeur par l'article de Centre Presse.

   Je reconnais que cette analyse comporte au moins deux défauts. Tout d'abord, je n'ai pas calculé le pourcentage de foyers ayant déclaré un revenu élevé pour toutes les communes aveyronnaises. Je pense que d'autres pourraient se glisser dans le top 15.

   Enfin, pour mesurer la richesse des foyers, il faudrait, en plus des revenus (déclarés), tenir compte du patrimoine (mobilier comme immobilier).

mardi, 17 septembre 2024

L'Aveyron fictif de France 2

   France 2 est sur le point d'achever la diffusion d'une mini-série (en six épisodes) intitulée L'Éclipse. Elle a été majoritairement tournée en Aveyron, sur l'Aubrac et dans la commune de Bozouls (célèbre pour son canyon, que la plupart des locaux et quelques esprits égrillards persistent à nommer « le trou »).

   Le premier problème est que les auteurs du scénario ont choisi de localiser la cité du Causse Comtal (marquée par les roches calcaires) sur l'Aubrac (à soubassement partiellement volcanique). Vu de Paris (voire de Montpellier), cela peut sembler identique, mais, localement, on fait bigrement la différence entre les deux territoires (l'Aubrac étant grossièrement paré de vert ci-dessous).

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   De surcroît, à part quelques vues aériennes "décoratives", le réalisateur ne fait rien de ce cadre splendide, autour duquel il aurait pourtant été possible de bâtir une histoire sur fond de légende...

   Un troisième élément m'a fait tiquer (toujours dès le premier épisode, censé planter le cadre avec un minimum de rigueur...). On voit deux des jeunes protagonistes prendre un bus, supposé relier l'Aubrac à Rodez :

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   Il s'agit d'un bus ruthénois, plus précisément de la communauté d'agglomération de Rodez... donc un véhicule qui ne circule que dans les huit communes membres. Bozouls n'en fait pas partie, mais elle est bien située sur une ligne qui relie l'Aubrac à Rodez, la ligne 201, dont les bus (financés par le Conseil régional) sont... rouges :

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   Tel n'est pas le véhicule qu'on voit circuler dans la série, peut-être en raison du manque de disponibilité, peut-être parce que la production a signé un partenariat uniquement avec les collectivités les plus locales : le générique de fin remercie (entre autres) la commune de Bozouls, la communauté de Rodez et le département de l'Aveyron (le conseil départemental ayant sans doute participé au financement... mais pour quelle somme, mystère).

     J'en profite pour signaler que ce générique de fin comporte une erreur (ou maladresse). Tel qu'il est présenté, il sous-entend que la commune de Marchastel est située dans l'Aveyron, alors qu'elle est en Lozère (une commune portant le même nom se trouvant dans le Cantal).

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   On pourrait m'opposer la "licence poétique", qui permet aux créateurs de s'émanciper du contexte réel, pour mieux porter leur œuvre. Si encore celle-ci était emballante... Les jeunes personnages de la série n'ont pas grand chose à voir avec les habitants du cru. Le plus mal caractérisé est le fils de l'une des gendarmes, un fumeur de joint qui écoute du rock, coiffé et habillé plutôt comme un citadin. J'ai de plus été sidéré par le laxisme des parents représentés dans la série, sans parler des interférences entre leur vie privée et l'enquête en cours. Dans la vraie vie, celle-ci leur aurait été rapidement retirée, pour être confiée à une Section de recherches (par exemple celle de Montpellier).

   Je pourrais m'acharner davantage, relever d'autres incohérences (comme l'absence de réseau, moins répandue qu'on ne le croit, ou encore le fait que, pour écouter de la musique, les jeunes soient limités à un auto-radio... on connaît les enceintes connectées, sur l'Aubrac !)... Je pourrais aussi mettre en valeur les qualités de la série (qui n'est pas totalement nulle), notamment les vues paysagères et certaines scènes d'intérieur pas trop mal réussies.

   D'un point de vue scénaristique, le dernier épisode n'est pas le plus mauvais : il permet de revoir (sous un autre angle) certaines scènes du début. C'est assez saisissant, mais pas suffisant pour faire de l'ensemble de la série une œuvre de référence.

mercredi, 11 septembre 2024

Le fantôme des égouts ruthénois

   La Une de l'hebdomadaire aveyronnais Le Villefranchois du 5 septembre dernier comporte un titre qui n'a pas manqué de piquer ma curiosité :

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   Lorsqu'on se rend page 9 du journal, on peut lire, sous la plume de Pascal Cazottes, un article relatant cet étrange fait divers, qui s'est déroulé en février-mars 1918, en plein centre-ville de Rodez.

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   Derrière la cathédrale, au cœur de la vieille ville, au coin de la Place de la Cité, là où commence la rue du Touat (la bien nommée, le mot signifiant "égout" en langue d'oc), un vendredi d'hiver finissant, une voix semblant venir d'outre-tombe a commencé à interpeller les passants. Voici ce qu'en dit le quotidien local de l'époque, Le Journal de l'Aveyron, dans son édition du 17 mars 1918 (page 3) :

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   Moins d'une semaine plus tard, l'information est reprise dans l'hebdomadaire Le Narrateur, ancêtre du Villefranchois (page 2):

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   L'article est accompagné d'un poème satirique, le même qui a été auparavant publié dans Le Journal de l'Aveyron. Il est signé Bertrand Bonpunt.

Nos locales follicules

Ont tout récemment cité

Que, Place de la Cité,

Lorsque choient les crépuscules,

A l'heure où des magasins,

Sort la frisque Ruthénoise,

Pour laquelle en rut et noise

Se mettent les fantassins,

 

Un singulier noctambule

Intrigue de son bagout

Par la bouche d'un égout

Les badauds qu'il accumule ;

 

Et que, malgré qu'hivernal

Soit le temps, le sieur Tarfume

Depuis huit jours se parfume

En ce lieu sub-vicinal.

 

Hypothèse et commentaire

Aussitôt d'aller bon train :

Est-ce quelque militaire

Que cache ce souterrain ?

N'est-ce point quelque fumiste

Qui se gausse du bourgeois ?

- Mais non, dit un alarmiste,

C'est quelque espion sournois !

 

D'un habile ventriloque

Quelques-uns ont le soupçon,

Mais tous battent la breloque

Du fait de ce polisson.

 

Haranguant notre police

Tel écrit, non sans malice :

« Tant pis pour ces beaux galons

Qui te vont jusqu'aux talons,

Tant pis pour les uniformes !

Il convient que tu t'informes,

Qu'au devoir tu te dévoues

Et poursuives jusqu'aux boues !

A quiconque te débine

Prouve que ta carabine

Ne sort de chez Offenbach :

Plonge-toi donc... au fin bac ! »

 

Sur le cas chacun discute

Nonobstant que le bon goût

Exige qu'on ne dispute

Ni des couleurs... ni d'égout.

 

   Le mystérieux fantôme de la rue du Touat a disparu aussi brusquement qu'il était apparu... peut-être refroidi par la descente que les gendarmes aveyronnais ont fini par effectuer dans le vieil égout (dont une partie remonte à l'époque gallo-romaine). Aujourd'hui, en raison des travaux qui ont eu lieu aussi bien dans la rue que sur la Place de la Cité (considérablement embellie), à l'endroit signalé (au pied d'une bijouterie), on ne peut plus voir que ceci :

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jeudi, 22 août 2024

Petit mensonge historique sur France Culture

   L'été demeure propice à l'enrichissement intellectuel, sur les radios publiques. Ainsi, actuellement, sur France Culture, on peut profiter, au choix, d'une "Grande Traversée" en compagnie de Christophe Colomb, d'une série documentaire consacrée aux Guerres de religions (en France, au XVIe siècle)... ou se contenter d'avoir raison avec... Charles de Gaulle.

   C'est l'audition du quatrième épisode de ce dernier programme qui, ce midi, m'a fait dresser l'oreille. Présenté par Xavier Mauduit, il  a confronté les visions de Jean-Luc Barré, biographe de Charles de Gaulle (marqué à droite), et de Ludivine Bantigny, universitaire marxisante. L'animateur leur a longuement laissé la parole, leur permettant de développer leurs arguments. C'était très intéressant... jusqu'à la toute fin, qui a évoqué les élections législatives de juin 1968.

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  (Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

   Consécutives à la dissolution prononcée par le président de Gaulle, elles ont vu débarquer à l'Assemblée nationale une majorité absolue de députés UDR (gaullistes), alors que les précédentes élections (celles de 1967) avaient failli aboutir à ce qui aurait été appelé la première cohabitation.

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   A ce sujet, Jean-Luc Barré mettait (fort justement) l'accent sur la nette victoire du parti au pouvoir, dans des conditions démocratiques, tandis que Ludivine Bantigny affirmait (à raison) que la forme du scrutin (uninominal majoritaire à deux tours) avait favorisé le parti au pouvoir, alors que, selon elle, gauche et droite représentaient un poids équivalent dans le corps électoral... C'est là que le bât blesse.

   Voici le résultat du premier tour des législatives de 1968 (d'après le site france-politique.fr) :

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   Comme on peut le constater, contrairement à ce qu'a affirmé l'historienne, la gauche et la droite ne faisaient pas jeu égal en juin 1968. A eux seuls, les gaullistes ont rassemblé près de 44 % des suffrages exprimés, auxquels il faudrait ajouter ceux (entre 4 et 5 %) qui se sont portés sur les Républicain indépendants (de Valéry Giscard d'Estaing), classés la plupart du temps dans les "divers droite". Au premier tour des législatives de 1968, l'ensemble des candidats de droite a donc bien recueilli la majorité des voix, autour de 50 %... contre environ 37 % (40 % en incluant les trotskystes) pour la gauche (PCF + FGDS + divers gauche).

   Il reste le cas des centristes du PDM (la mouvance de Jean Lecanuet, en jaune dans le tableau ci-dessus, en bleu clair sur les diagrammes semi-circulaires), qui refusent de soutenir systématiquement le gouvernement, mais qui n'ont pas moins refusé de rejoindre l'alliance de gauche. Lorsqu'il y a eu second tour, les voix des centristes se sont plutôt portées sur les candidats gaullistes. (J'ajoute qu'au vu du profil des élus de ce camp, il serait de nos jours plutôt classé à droite par les oracles de la gauche intellectuelle...)

   Les invités auraient aussi pu évoquer la règle d'âge (pour pouvoir voter) : en 1968, elle était de 21 ans. Or, il ne fait pas mystère que, parmi les millions de manifestants anti-gaullistes de mai-juin 1968, il s'en trouvait beaucoup qui n'avaient que 18, 19 ou 20 ans. Le corps électoral de juin 1968 était plutôt de droite... et sans doute plus à droite que la société française. Enfin, il ne faut pas négliger le "vote de la peur" de la part de certains Français, pas forcément marqués à droite, mais que la tournure des événements de 68 a inquiétés.

mardi, 20 août 2024

L'épouse aveyronnaise du résistant parisien

   Sous la plume de Philippe Broussard, Le Monde vient d'achever la publication d'une passionnante série d'articles consacrée à un mystérieux photographe, qui a pris, durant l'Occupation, des centaines de clichés en plein Paris (ce qui était interdit).

   Mort en déportation (sans doute à cause d'une dénonciation...), Raoul Minot n'a pas eu droit au statut de résistant, réclamé en vain, après-guerre, par son épouse, Marthe, que l'un des articles présente comme étant « originaire de l'Aveyron ». On n'en sait guère plus sur elle, si ce n'est qu'elle a été enterrée dans le caveau de la famille de son époux, à Montluçon, dans l'Allier.

   Voilà qui fait des deux membres du couple de nouveaux exemples des habitants du Massif central "montés" à Paris. En effet, Marthe Julienne Nathalie Minot est née Bedos, le 8 février 1894, à Pont-de-Salars, dans l'Aveyron, pas très loin de Rodez.

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   Les parents étaient installés dans le village de Crespiaguet, situé dans la partie sud-ouest de la commune. Il semblerait que d'autres membres de la famille (du côté paternel ou maternel) aient vécu dans les environs, entre Le Vibal, Arvieu et Ségur.

   Notons que Marthe a eu sept frères et sœurs (tous plus âgés qu'elle), situation assez courante dans les familles aveyronnaises de l'époque. D'après Geneanet, deux de ses frères se sont mariés à Paris, l'un en 1915, l'autre en 1917 (ce dernier avec une fille Laur, peut-être elle aussi d'origine aveyronnaise). Les deux frères semblent avoir été associés (à Paris) en tant que marchands de vin. Marthe a-t-elle rejoint ses frères "montés" à la capitale avant elle ou bien sont-ils tous les trois partis ensemble ? Mystère. Le décès de leur mère, deux semaines après la naissance de la petite dernière (Marthe), en février 1894, a dû jouer un rôle. Le père, Louis Bedos, s'est remarié en 1897, avec Marie Bouloc, elle aussi habitante de Pont-de-Salars, mais issue d'un autre lieu-dit, Camboulas, très proche de Crespiaguet.

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  Pour la petite histoire, je signale que le père de Marthe a eu d'autres enfants avec sa seconde épouse. Deux sont signalés par Geneanet. Il en manque au moins un : Gabriel Marie Joseph Bedos -orthographié Bédos par le dictionnaire Maitron- né en 1898, au Monastère, mort il y a bientôt 80 ans, le 26 août 1944. Ce demi-frère de Marthe était lui aussi résistant ! Sur le site Mémoire des hommes, il est marqué comme victime civile... alors qu'une plaque commémorative lui est dédiée, à Montmorency :

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   Un décès a peut-être aussi contribué à la migration de Raoul Jean Minot, futur époux de Marthe Bedos. L'article du Monde précise qu'il a été engagé au Printemps en mars 1911. Comme il est né (à Montluçon) en septembre 1893, il était à l'époque âgé de 17 ans. D'après Geneanet, on ne trouve plus trace de ses parents, Marie-Antoinette et Jean, après 1907. Le père (né en 1856) étant mécanicien tourneur, il ne serait pas surprenant que son décès soit survenu autour de la cinquantaine.

   Un décès précoce d'au moins un des parents, associé sans doute à une grande précarité économique, expliquerait le départ pour Paris de ces jeunes habitants du Massif Central. Le grand magasin a peut-être joué le rôle de site de rencontre...

   Quoi qu'il en soit (toujours d'après Geneanet), le mariage aurait été conclu en 1921, en banlieue (ouest) parisienne, à Louveciennes, aujourd'hui dans les Yvelines, à l'époque en Seine-et-Oise. Cette commune n'est pas très éloignée de Courbevoie, sise dans les Hauts-de-Seine, à l'époque dans le département de la Seine. C'est là que le journaliste du Monde a retrouvé la trace du couple, entre les deux guerres mondiales.

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   Marthe Bedos-Minot est décédée en 1960. Philippe Broussard n'est parvenu à retrouver qu'une petite-nièce et un petit-neveu. Pourtant, le couple a bien eu une fille, Jacqueline. Qu'est-elle devenue ? Est-elle partie vivre à Montluçon avec sa mère ou bien est-elle restée en région parisienne ? En cherchant sur la toile, je suis tombé sur une Jacqueline Minot, née en 1926, morte en 2023 dans le XIVe arrondissement de Paris. Son année de naissance est compatible avec l'existence du couple. L'identité déclarée au moment du décès indique qu'elle n'était pas mariée. Mais, a-t-elle eu des enfants ?

   Une dernière question se pose. Marthe a-t-elle joué un rôle dans le fantastique travail de documentation réalisé par son époux ? A plusieurs reprises, le journaliste du Monde souligne qu'il paraît peu probable que Raoul Minot ait agi seul. Il évoque la possibilité de la participation de gendarmes résistants. Mais, sur au moins une des photographies, on peut voir une main gantée tenir le coin d'une affiche, permettant au photographe de réussir son cliché.

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   Cette main ne pourrait-elle pas être celle de Marthe ? Quoi de plus innocent en  effet qu'un couple en promenade (peut-être même avec une enfant) ? Cela pourrait constituer une bonne couverture pour masquer une activité photographique interdite.

   Aussi riche soit-elle, la série d'articles du Monde ne répond pas à toutes les questions... On attend la suite !

mardi, 13 août 2024

Joséphine Baker

   On reparle de l'artiste engagée à l'occasion du 80e anniversaire du débarquement de Provence, au cours duquel, rappelons-le, les troupes anglo-américaines ont été épaulées par la nouvelle armée française, issue de la fusion de plusieurs unités de résistants (à divers degrés). Membre de la France Libre, Joséphine Baker a accompagné ces troupes et a même chanté pour elles, comme à Belfort (dans le nord-est de la France métropolitaine), comme le rappelle un récent article du quotidien L'Est Républicain, illustré par une photographie dont voici un détail :

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   (Outre la présence des drapeaux, à l'arrière-plan, vous noterez, au premier plan, celle d'une floppée de bouteilles d'un liquide sans doute alcoolisé, signe que la soirée avait été placée sous le signe de la détente festive.)

   Pour en savoir plus sur cette grande dame (dont l'action ne s'est pas limitée à la Seconde Guerre mondiale), on peut profiter de la diffusion, cet été, sur France Inter, d'une série (en neuf épisodes) consacrée à la chanteuse-résistante-militante des droits humains.

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   Si l'on manque de temps, on peut se contenter d'un documentaire, Joséphine Baker, première icône noire, qu'Arte rediffuse bientôt et qui est déjà disponible sur son site internet et ce jusqu'au 31 août prochain.

mardi, 30 juillet 2024

Se cultiver avec Radio France

   J'écoute la radio principalement en déplacement, qu'il soit professionnel ou personnel. Je recours aussi au podcast (que l'on a naguère tenté d'appeler balladodiffusion). Cet été, deux des radios publiques proposent, en exclusivité ou en rediffusion, des programmes fort intéressants.

   Commençons par la moins connue, France Culture. En semaine, actuellement, dès 9 heures, on peut écouter Les Grandes Traversées. Le florilège en cours de diffusion est centré sur Al Capone, mais l'on peut aussi écouter avec profit ceux qui l'ont précédé, consacrés à Indira Gandhi puis Mohamed Ali.

   A 12h, pas besoin de changer de radio. On nous propose une demi-heure quotidienne sur Pierre Mendès France, dans le cadre du programme Avoir raison avec... Le parcours de celui qui fut, entre autres, un bref et efficace chef de gouvernement sous la IVe République, est riche d'enseignements.

   En revanche, à 13h30, il faut basculer sur France Inter, pour profiter des rediffusions de Rendez-vous avec X, un programme parfois un peu trop complotiste à mon goût, mais souvent nourri de sources pertinentes.

   A 14h, on retourne sur France Cul', pour Mécaniques du journalisme. Je recommande tout particulièrement l'épisode sur Bellingcat.

   A 15h, on repasse sur Inter, pour Face à l'histoire, de Philippe Collin. Il vient de nous régaler avec « Résistantes », qui met en valeur l'engagement de Lucie Aubrac, Renée Davelly (chanteuse), Geneviève de Gaulle (nièce de Charles), Simonne Mathieu (plus connue comme joueuse de tennis) et Mila Racine. Depuis peu, il nous propose la rediffusion du « Fantôme de Philippe Pétain » un ensemble de dix épisodes qui croise les regards des historiens à la fois sur le Maréchal et le régime de Vichy. (Les séries consacrées à Vladimir Poutine et Jean-Marie Le Pen méritent aussi le détour.)

   A celles et ceux qui n'ont pas la possibilité d'écouter en direct, deux possibilités s'offrent : les redifs du soir, à 20h30 ou 21h... ou bien le podcast, meilleur ami de l'internaute peinant à se plier aux contraintes d'une grille horaire.

dimanche, 12 mai 2024

McDonald & Dodds, force 3

   Ce soir, France 3 commence à diffuser la troisième saison des enquêtes du duo de policiers les plus mal assortis de toute l'Angleterre, à savoir le pantouflard Dodds (Jason Watkins, toujours aussi épatant) et la dynamiteuse McDonald (Tala Gouveia, parfaite dans le rôle).

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   Un seul épisode inédit nous est offert : « Belvedere ». Il commence par une course-poursuite dans les rues du centre-ville de Bath, qui illustre bien la différence de tempéraments entre les deux principaux enquêteurs. Mais, une fois leur malfrat coffré, ils sont confrontés à une tout autre affaire : le meurtre d'une jeune femme, survenu en public, dans un parc, la victime étant décédée curieusement souriante...

   L'intrigue est très bien écrite, sinueuse à souhait, faisant intervenir l'Irlande, des secrets de famille, un témoin sous protection... et les différences d'accent anglais. Voilà pourquoi je recommande de visionner cet épisode dans sa version originale sous-titrée, les principaux personnages parlant presque tous un anglais légèrement différent de celui de leurs interlocuteurs : oxfordien, anglais du sud-est, anglais du sud-ouest, manchestérien, londonien bourgeois ou populaire...

   C'est à la foi énigmatique et drôle, avec des rebondissements. J'ai beaucoup aimé.

   P.S.

   En deuxième partie de soirée est rediffusé Le Petit Homme qui n'était pas là, dont j'avais parlé l'an dernier.

dimanche, 31 mars 2024

Haut l'aisselle !

   C'est ce que j'ai pensé aujourd'hui en regardant en avant-première (avant sa diffusion ce soir, sur France 3) « Effet domino », le quatrième et dernier épisode de la vingt-troisième saison de la série Midsomer Murders, autrement dit Inspecteur Barnaby.

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   La personne ci-dessus, au bras droit levé, est une drag-queen (prénommée Malik à l’État civil). Elle (Il ?) et ses copines sont l'atout dépaysant de l'épisode qui, au-delà d'une énième peinture des tourments de la vie provinciale anglaise, vise à valoriser une minorité sexuelle qui cherche à gagner en visibilité.

   Le scénario est plutôt bien écrit, avec une intrigue sinueuse, même si cette fois-ci j'ai deviné assez vite qui avait commis les meurtres. Le (faussement) débonnaire inspecteur-chef fait de nouveau preuve de toute sa sagacité, face à une galerie de personnages finalement assez antipathiques (sauf les travestis...). Cependant, le dynamisme des débuts n'est plus là. On sent que Neil Dudgeon, en dépit de ses qualités, n'est plus très loin de la sortie. (Rassurons toutefois les fans français : il est présent dans la vingt-quatrième saison, déjà diffusée outre-Manche.)

   Les épisodes se laissent voir sans déplaisir, notamment par leur sens du détail cocasse, comme cette scène de crime qui se révèlera plus compliquée à analyser qu'il n'y paraît :

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   A voir aussi, les précédents épisodes de la saison. Le premier (disponible comme les autres sur le site de France Télévisions) s'intitule « La Fin du monde ». On y trouve une peinture ironique des survivalistes, sur fond de vengeance familiale. Le titre français du deuxième épisode (« Secrets et mensonges ») fait référence à un film de Mike Leigh (de 1996). Les secrets de famille s'entremêlent avec une vieille affaire de vol, le tout dans le cadre d'une maison de retraite pour anciens officiers de police. Enfin, la semaine dernière a été diffusé « Qui sème le vent », un épisode dans lequel le décès d'un jeune homme, mal élucidé, a un impact sur le fonctionnement actuel d'une boulangerie bio. Le schéma récurrent des scénarios de cette saison semble donc être le télescopage d'une mort (plus ou moins) ancienne avec les aigreurs et les jalousies du temps présent.

   La semaine prochaine, France 3 enchaîne avec les nouvelles aventures de Rex, chien policier... sans intérêt pour moi.

samedi, 24 février 2024

Petits meurtres opiacés

   Le programme le plus intéressant à voir, ce vendredi soir, à la télévision française, était sans conteste le nouvel épisode inédit des « Petits Meurtres d'Agatha Christie », intitulé Mortel Karma. C'est hélas l'avant-dernier de la série. (L'ultime doit être diffusé le 8 mars.)

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   C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé la fine équipe évoluant dans la troisième époque des histoires, au début des années 1970. De gauche à droite (ci-dessus), nous avons la ravissante Chloé Chaudoye (Rose Bellecour, une psy moins futile qu'elle n'en a l'air), Émilie Gavois-Kahn (Annie Gréco, une commissaire moins soupe-au-lait qu'elle veut le faire croire) et Arthur Dupont (Max Beretta, un inspecteur plus subtil que ce qu'il laisse paraître).

   Le point de repère historique est la référence à un éphémère ministre de l'Intérieur, un certain Jacques Chirac.

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   Dans cet épisode, l'enquête policière va croiser la vie personnelle de la commissaire, plus précisément son ancienne vie, celle de l'adolescente qu'elle fut, lorsqu'elle abandonna le bébé dont elle venait d'accoucher. A sa grande surprise, elle se retrouve face à sa fille biologique, devenue suspecte dans son enquête sur un meurtre. Au départ, cette Jade Baldini ignore qui est vraiment pour elle cette commissaire acariâtre et mal fagotée, qui met cependant tout en œuvre pour la protéger. Les dialogues entre les deux femmes sont souvent à double-sens...

   Plusieurs ingrédients supplémentaires viennent pimenter l'enquête. Suite à un choc, l'inspecteur Beretta perd la mémoire et voit sa personnalité transformée, adoucie... ce qui perturbe fortement sa collègue psy, qui le trouve soudain très attachant, voire séduisant. Arthur Dupont joue très bien le contre-emploi.

   A cela s'ajoute la présence de substances hallucinogènes, qui vont jouer un double rôle dans l'intrigue. Tout d'abord, on sent qu'elles circulent abondamment chez l'industriel où se sont réunis des baba-cools, parmi lesquels se trouve l'inénarrable Bob (Nicolas Lumbreras, excellent), gérant de l'hôtel où la commissaire a trouvé refuge.

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   Ensuite, on devine assez vite qu'une partie de ces substances se retrouve au commissariat... sans que tout le monde ne soit au courant. Cela plonge le commissaire divisionnaire Legoff dans des situations aussi réjouissantes qu'inconfortables. (Là encore, la distribution est au niveau, avec l'excellent Quentin Baillot.)

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   L'intrigue est fouillée, sinueuse. Les interprètes sont très bons, les dialogues ciselés. la musique d'accompagnement est toujours aussi pertinente, à la fois légère et rythmée. J'ai passé un très bon moment.

 

mercredi, 17 janvier 2024

Marianne (saison 2)

   C'est mon petit plaisir coupable du moment. Il y a un peu plus d'un an, à l'occasion de la sortie du documentaire Poulet frites, j'avais signalé la diffusion de la première saison de cette comédie policière franco-belge, qui s'appuie sur un duo d'acteurs détonnant : Marilou Berry (en virago au grand cœur) et Alexandre Steiger (en policier faussement terne).

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   France 2 a commencé la diffusion de la deuxième saison mercredi dernier, avec deux épisodes d'intérêt inégal (rattrapables sur le site de la chaîne).

   L'intrigue de « Boules de nerfs » se situe dans le milieu de la pétanque. J'ai été à moitié convaincu par la principale enquête policière de cet épisode. J'ai été plus intéressé par le fil rouge, qui porte sur l'assassinat de la mère d'un gamin que la juge accepte finalement de recueillir (temporairement). Les fils de cette intrigue vont s'entrecroiser tout au long de cette saison.

   J'ai beaucoup plus apprécié le deuxième épisode, intitulé « Détox ». C'est vif, truculent, macabre et joyeux, avec des comédiens qui ont visiblement pris plaisir à jouer dans cette demi-farce policière. J'ajoute qu'aux deux enquêtes de chaque épisode (le fil rouge de la saison et le cas criminel particulier) s'ajoutent toujours quelques scènes montrant la magistrate dans son bureau, entre son greffier dépressif et des justiciables empêtrés dans des histoires souvent cocasses.

   Ce soir sont au programme deux inédits supplémentaires. « Courage et dévouement » a pour cadre une unité de pompiers... et les péripéties de la vie personnelle du capitaine Pastor, pas aussi coincé qu'il en a l'air. A ce sujet, j'apprécie que les scénaristes aient un peu creusé leurs personnages. Celui qui apparaissait de prime abord comme un policier austère, un brin ennuyeux, se révèle plus taquin que prévu. En face, on découvre petit à petit une juge, certes toujours vibrionnante, au verbe haut, mais aux convictions profondément enracinées.

   La soirée se poursuit avec « Fin de partie », à l'intrigue complexe, originale (dans le monde des escape games). On sourit toujours aux soubresauts de la vie personnelle des protagonistes.

   La semaine prochaine seront diffusés les deux derniers épisodes de la saison. « Les Filles de l'ovalie » nous transporte dans l'univers du rugby féminin... et voit débarquer la mère de la juge, qui va l'aider à s'occuper du jeune Zacharie, pendant que l'enquête sur la mort la maman du garçon prend un tour inattendu. Je signale que, dans cet épisode, l'intrigue secondaire, qui porte sur l'affaire que la juge règle dans son bureau, est particulièrement savoureuse. (Il est question de femmes âgées et d'un auxiliaire de vie...)

   La conclusion est apportée par le sixième épisode, « Le fric, c'est chic ». Le meurtre de la mère de Zacharie va être élucidé, tout comme celui de la gouvernante d'une richissime famille, dont les membres semblent plus odieux les uns que les autres. Face à eux, Marianne est une quasi-gauchiste.

   La fin, assez consensuelle, annonce peut-être un nouveau départ, pour une nouvelle saison. En ce qui me concerne, ce sera avec plaisir, tant je me suis régalé au jeu des acteurs, servis par des dialogues excellents.

mardi, 02 janvier 2024

Tandem - Retour vers le passé

   C'était annoncé et on l'attendait de pied ferme. Les créateurs de la comédie policière Tandem, dont la septième et dernière saison a été diffusée le printemps dernier, ont mis le point final à cette aventure par un épisode spécial, presque deux fois plus long qu'un épisode traditionnel. Il est diffusé ce soir sur France 3. Il est disponible en ligne depuis ce matin.

   C'est une affaire vieille d'une vingtaine d'années qui va entacher le bonheur tout neuf de la famille de gendarmes, en vacances dans une maison de campagne des Cévennes. L'enquête (partagée entre les héros et leurs collègues restés à la brigade de Montpellier) fait remonter les souvenirs de la période de formation à l’École des officiers de gendarmerie (que les scénaristes, pour des raisons de dramaturgie, localisent dans le Sud, alors qu'elle se trouve à... Melun).

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   Cela nous vaut quelques jolies scènes se déroulant dans le passé. On y voit le (pas encore) couple de protagonistes jeune et rebelle. C'est assez marrant.

   L'enquête va se révéler particulièrement complexe, parce que plusieurs mystères sont à résoudre. Les premiers sont les décès suspects de deux personnes, une dans le passé, une dans le présent. Bien évidemment, les deux morts sont liées. Le troisième mystère est celui de quelque chose qui peut être perçu comme une mise en scène ou une manipulation. Je n'en dis pas plus... mais les héros ne sont pas au bout de leurs surprises.

   Difficulté supplémentaire pour les gendarmes : l'équipe n'est pas au complet. Il manque le sympathique lieutenant d'origine bretonne et la capitaine malentendante, si piquante quand elle veut. Sinon, on revoit quasiment tous les personnages principaux des sept saisons, pour une histoire dont on se doute qu'elle ne peut pas se conclure par un drame.

   Ce long épisode garde la saveur de la série aussi par ses pointes d'humour (soulignées par les instruments à cordes). On se chamaille et l'on cabotine dans cette grande famille gendarmesque. J'ai passé un très bon moment.

   P.S.

   Fait exceptionnel : cet épisode a été réalisé par Astrid Veillon, qui incarne la commandante Léa Soler.

mardi, 26 décembre 2023

Miss Fisher et le tombeau des larmes

   Hier, en deuxième partie de soirée, après Downton Abbey, France 3 a diffusé Miss Fisher et le tombeau des larmes, l'adaptation en long-métrage de la série Miss Fisher enquête. Cette production australienne, très plaisante, raconte les aventures d'une femme célibataire, libre et fortunée, farouchement indépendante, qui joue les détectives à l'autre bout du monde durant l'Entre-deux-guerres.

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   L'intrigue de ce qui ressemble à un épisode double (censé, peut-être, conclure une série qui n'a pas eu droit à une quatrième saison) transporte les héros d'Australie au Royaume-Uni et (surtout) au Proche-Orient, plus précisément dans la Palestine sous mandat britannique. (Les téléspectateurs attentifs remarqueront que dans ce territoire ne semblent vivre que des Arabes et des Britanniques, sans aucune tension autre qu'une montée des revendications indépendantistes...)

   D'abord engagée pour sauver la nièce d'un cheikh d'un destin funeste, l'intrépide détective va tenter d'élucider la mort étrange de presque tous les habitants d'un village. En parallèle, une énigme pose problème aux héros (Miss Fisher et son commissaire chéri, quelque peu malmené dans cette histoire) : celle d'un mystérieux tombeau, entouré d'une malédiction.

   L'ambiance de la série est bien restituée, avec une touche d'Agatha Christie. Les personnages secondaires sont plutôt bien campés, même si l'on sent que l'attention de la scénariste comme du réalisateur s'est concentrée sur Essie Davis, toujours aussi pétillante dans le rôle principal... et quelle diversité de tenues, à la fois sexy et colorées !

   C'est rythmé, émaillé d'humour, bref, divertissant.

   P.S. I

   Les fans de la série regretteront que certains de ses personnages récurrents (comme Dottie et Collins) n'apparaissent que fugacement.

   P.S. II

   C'est visible en replay jusqu'au 2 janvier 2024.

mercredi, 29 novembre 2023

Vera is back !

   Les dimanches soirs de France 3 sont peut-être la case horaire la plus fréquentable de la télévision française. On y découvre d'excellentes séries étrangères, en général d'Europe du Nord (Royaume-Uni, Scandinavie, Allemagne...) ou du Canada. (J'attends avec impatience la nouvelle saison des Enquêtes de Murdoch.) Ces derniers temps, je me suis régalé avec Les Carnets de Max Liebermann (en septembre), Brokenwood (en octobre) et Professeur T (en novembre).

   La diffusion de la douzième saison des aventures de l'inspectrice-cheffe Vera Stanhope vient de débuter, et elle va s'étaler sur le mois de décembre, sur la chaîne publique.

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   Dimanche dernier était programmé le premier épisode, intitulé « A contre-courant ». Comme assez souvent dans cette série à l'arrière-plan sociétal, l'enquête policière se mâtine de portrait social (de manière beaucoup moins lourdingue que dans les séries françaises, en général). Ici, l'intrigue est particulièrement fouillée, entre fraude au travail, violence conjugale, vieille amitié qui tangue... La découverte du véritable motif du crime est une sacrée surprise.

   Les épisodes suivants, dont la diffusion est prévue chaque dimanche de décembre (jusqu'à Noël), sont déjà accessibles en ligne.

   Le 3 décembre est programmé « Un Homme d'honneur », une histoire elle aussi très forte, qui tourne autour des vétérans de l'armée, certains devenus sans-abri. Une association caritative semble être au cœur du mystère, qui fait aussi intervenir une famille recomposée, une escroquerie et diverses histoires d'argent. La résolution de l'énigme réclame des trésors d'ingéniosité.

   Le 10 décembre, ce sera au tour de « Au Nom de la loi », où la victime est un jeune et séduisant policier, avide de protéger ses concitoyens. L'enquête remet partiellement en question l'image idyllique de départ (ainsi que, globalement celle de la police locale), avant de s'orienter vers d'autres pistes, le fin mot de l'histoire étant ici plus facile à deviner. J'ai trouvé cet épisode bien construit, mais très triste, sur le fond.

   Le 17 décembre, « Une Soirée funeste » sortira les téléspectateurs de la routine de la série, puisque Vera Stanhope va devoir enquêter (un peu) sur sa propre famille (éloignée). Un soir de tempête, elle se retrouve bien malgré elle confrontée à un crime sordide. Pour démêler les fils, la policière explore les arbres généalogiques locaux. L'intrigue est sinueuse à souhait, passionnante, avec quelques savoureux moments d'humour.

   La saison se clôturera le 24 décembre par un épisode épatant, « Marée montante », dont l'action se déroule à proximité de la frontière écossaise, à Lindisfarne (dite aussi Holy Island), reliée au "continent" (la Grande-Bretagne) par une unique route submergée à marée haute.

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   Des événements qui se sont déroulés une quarantaine d'années auparavant vont ressurgir quand une vedette de la télévision, récemment suspendue pour une histoire de harcèlement, annonce qu'elle va publier un livre de souvenirs, révélations à la clé. C'est excellent, en particulier dans le dénouement, l'inspectrice, bien que manquant de preuves contre le coupable, parvenant à le faire avouer. Brenda Blethyn est une fois de plus formidable.

   P.S.

   La saison 13 est déjà dans les tuyaux, avec, en prime, le retour d'un important personnage masculin, présent dans les premières saisons.

vendredi, 17 novembre 2023

Astrid et Raphaëlle, force 4

   Depuis la semaine dernière, France 2 diffuse la nouvelle saison  de cette savoureuse comédie policière associant une commandante de police brute de décoffrage (Lola Dewaere) à une documentaliste autiste (Sara Mortensen, toujours formidable).

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   Par rapport à l'an dernier, on retrouve le duo avec une légère transformation physique : la policière semble avoir un peu minci et a adopté une coupe de cheveux au carré. Si vous ajoutez à cela le port de hauts mettant en valeur sa (généreuse) poitrine, vous obtenez un personnage plus sexy, mais toujours volcanique. (Pour la petite histoire : la production s'est adaptée au changement d'apparence de Lola Dewaere, qui n'était pas prévu à l'origine.)

   La semaine dernière ont été diffusés les deux premiers épisodes (disponibles pendant encore plusieurs mois sur France.tv). L’œil du dragon évoque la disparition d'un bijou fabuleux, qui n'est pas sans rappeler le célèbre diamant bleu faisant partie des Joyaux de la Couronne de France, volé en 1792. (A l'origine, il était accompagné d'une pierre rouge taillée en forme de dragon.) Cette aventure est aussi l'occasion de voir débarquer une nouvelle protagoniste, un agent d'assurances qui réserve quelques surprises... et va s'incruster dans l'équipe d'enquêteurs.

   En deuxième partie de soirée a été diffusé Les 1001 nuits, qui a pour arrière-plan l'immigration iranienne en France. L'énigme policière est particulièrement difficile à résoudre. En parallèle, la vie privée d'Astrid connaît quelques soubresauts : elle accepte de plus en plus de contacts avec Tetsuo, son amoureux... ainsi qu'avec son demi-frère, qui aimerait passer plus de temps avec elle qu'avec ses grands-parents maternels (le papy étant incarné par Philippe Chevallier)

   Ce soir est programmé un seul épisode inédit, intitulé 10 000 mètres (ou 30 000 pieds), qui est une histoire d'assassinat en vase clos, dans un avion. L'intrigue fait référence à des classiques du genre et donne l'occasion aux deux acolytes d'évoluer à distance l'une de l'autre.  L'enquête policière est des plus classiques, mais les péripéties de la vie quotidienne sont assez cocasses, en particulier tout ce qui touche au déménagement de Raphaëlle.

   Il faudra attendre la semaine prochaine pour que France 2 diffuse un épisode particulièrement passionnant, Immortel (déjà disponible sur le site de la chaîne publique). Un décès au départ d'apparence quasi banale va donner naissance à une enquête ardue, le scénario se révélant particulièrement retors. Sachez juste que, sur le fond, il est question de génétique...

   J'ai déjà "avalé" toute la saison (huit épisodes) et je vous garantis que la qualité ne faiblit pas. Cela se conclut par un double coup de théâtre, un concernant Raphaëlle, l'autre Astrid. Il semble déjà acté qu'une cinquième saison sera tournée... et c'est tant mieux !

mercredi, 01 novembre 2023

Sophie Cross

   France 3 vient de commencer la diffusion de la deuxième saison de cette série policière franco-germano-belge, dont l'action est censée se dérouler dans le Nord de la France métropolitaine. Auparavant, France Télévisions a rediffusé la saison 1, l'intégralité des six épisodes (durant chacun 1h30 à 1h45) étant disponible en ligne.

   Au début de la première saison, nous assistons à la disparition du fils unique d'un couple jeune et beau, composé d'un commissaire de police et d'une avocate. Celle-ci, ravagée par la culpabilité et le chagrin, décide de lâcher sa profession d'origine pour rejoindre les forces de l'ordre, en tant que lieutenante. Pour sa première affectation (en sortant de l’École de police), elle obtient d'intégrer le commissariat où travaille son mari. Si l'on accepte ce présupposé (ainsi que le fait que le couple ait pu se payer une baraque de folie), on peut entrer dans cette mini-série.

   Les trois épisodes de la première saison suivent un double fil rouge : les tentatives de la nouvelle lieutenante pour relancer l'enquête sur la disparition de son fils et l'action mystérieuse d'un tueur en série, qui semble vouloir exercer une vengeance personnelle.

   Les interrogations (nombreuses) qui accompagnent chaque enquête maintiennent l'attention, même si tous les acteurs ne sont pas excellents. Dans le rôle de l'ex-avocate devenue la plus vieille "bleue" du commissariat (mais pas la plus timide), Alexia Barlier s'en sort bien, même si je regrette qu'on fasse trop pleurer son personnage. Parmi ses collègues, je distingue son supérieur hiérarchique direct, le capitaine Deville (incarné par Cyril Lecomte, vu notamment dans BAC Nord) et l'expérimentée lieutenante Amina Dequesne (interprétée par Mariama Gueye).

   A la fin de la saison 1, une piste émerge enfin à propos d'une filière d'enlèvement d'enfants.

   Dans Sans laisser de traces (diffusé mardi 31 octobre), l'enquête fil rouge se poursuit, alors que l'équipe de policiers doit résoudre une affaire très étrange, le faux accident qui a frappé un bibliothécaire en apparence sans histoire. La découverte du passé de celui-ci réserve bien des surprises.

   La semaine prochaine est programmé Médaille d'or (pour moi le moins bon des trois épisodes inédits). Le décès d'un ancien grand espoir de l'athlétisme, mêlé à une affaire de dopage, soulève de nombreuses questions, dont la résolution m'est apparue peu réaliste. Dans le même temps, la partie fil rouge tombe dans l'émotion facile.

   L'intérêt remonte avec l'épisode conclusif, Casino Royal, dont le scénario s'inspire à la fois de James Bond et d'un film d'Alfred Hitchcock (dont je ne peux révéler le titre sous peine de déflorer l'intrigue). L'aboutissement de l'enquête fil rouge survient en deux étapes, avec un coup de théâtre final qu'on sent un peu venir. En revanche, la machination qui est à l’œuvre dans un double assassinat est particulièrement complexe... et passionnante à découvrir.

   La toute fin ménage la possibilité d'une troisième saison, si les audiences sont bonnes. C'est à mon avis souhaitable : même si l'on n'atteint pas le niveau d'Astrid et Raphaëlle par exemple (surtout question humour), on est nettement au-dessus des téléfilms du samedi soir (ou de certaines séries comme Capitaine Marleau et Alexandra Ehle).

   P.S.

   La diffusion de la quatrième saison d'Astrid et Raphaëlle va commencer vendredi 10 novembre, avec deux épisodes inédits.