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mercredi, 25 mai 2022

Les Crimes du futur

   Cela fait un petit moment que je ne vais plus voir systématiquement les films de David Cronenberg (seulement deux des huit derniers, dont Map to the stars). Et pourtant, c'est l'un des cinéastes qui me donna jadis furieusement envie de fréquenter les salles obscures, avec Videodrome, The Dead Zone, La Mouche, Faux-Semblants... jusqu'à Crash. J'ai retenté ma chance ici... et j'ai retrouvé avec plaisir les qualités du cinéaste, mais aussi certains de ses défauts.

   Le début est emballant, faussement anodin... jusqu'à ce que l'extraordinaire se produise. Cela, avec une économie de moyens et une mise en scène sobre. On découvre un garçon sur une plage, à proximité d'une villa décrépie, d'où sa mère l'interpelle. Elle craint que le gamin n'avale une cochonnerie sur la plage. Qui n'a jamais assisté à une telle scène ? Pourtant, quelques minutes plus tard, quand on retrouve le gosse dans la salle de bains, on est stupéfait par ce qu'on le voit grignoter... La scène suivante, tout aussi anodine au départ, voit Cronenberg briser l'un des tabous de notre civilisation. Je n'en dis pas plus.

   A la suite d'une ellipse, on se retrouve plongé dans une tout autre ambiance. Au cœur de l'histoire se trouve désormais un étrange duo (et même un couple), qui rappelle ceux formés par un magicien et son assistante. Mais Viggo Mortensen et Léa Seydoux incarnent des personnages bien plus complexes. Lui a la faculté de faire pousser des organes inconnus en son corps. Elle est une championne de la chirurgie, dont elle fait un spectacle... contre rémunération, bien sûr.

   La première fois qu'on la voit "intervenir" sur le corps de son partenaire, on ne sait pas trop ce qu'elle lui fait "subir". Il faut attendre la première "performance" du duo pour tout comprendre. Âmes sensibles s'abstenir... surtout que la suite est encore plus "gore"...

   Dans ce monde futuriste, où des fauteuils vivants programmables rendent de grands services, certains humains voient leur corps se modifier, à cause d'étranges mutations. D'autres choisissent de recourir à la chirurgie "inesthétique". Je laisse à chacun le plaisir de découvrir, outre le résultat, parfois, la manière de procéder. Le tout sous les yeux de cultureux avant-gardistes... et de policiers infiltrés.

   Eh, oui. "Cronnie" a greffé une intrigue policière à son délire sociétal. Du coup, il vaut mieux y réfléchir à deux fois avant d'accorder sa confiance, tant les protagonistes semblent habiles dans l'art de la dissimulation. L'un des sommets du film est atteint lors de la "performance d'autopsie", qui révèle un secret. Dans la foulée, je m'attendais à une autre scène marquante, transgressive. Le réalisateur conclut bien son histoire sur un mano a mano, mais celui-ci m'a déçu.

23:27 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Taupe Gueune - Ma Veurique

   Outre le fait de voir Tom Cruise résister aux affres du temps, ce film est une cure de jouvence pour celles et ceux qui, comme moi, ont vu le premier à sa sortie en salle, en... 1986. Scénaristes comme réalisateur ne s'y sont pas trompés : une partie de l'intrigue, certains personnages, décors et même des plans entiers sont des références (voire des calques) du premier opus.

   ... et ça marche ! J'ai aimé la mise en bouche sur Danger Zone (interprété par Kenny Loggins). Je préviens toutefois les fans : même si l'habillage musical s'inspire fortement du film de 1986, on n'a pas recyclé tous les titres de la bande originale. On n'entend donc pas Take my breath away... et c'est cohérent, puisque Kelly McGillis ne fait pas partie de la distribution. Je rassure les amateurs d'histoire sentimentale : l'aviateur croise la route d'une barmaid très bien conservée elle aussi : Jennifer Connelly. En revanche, j'ai trouvé assez convenue l'intrigue secondaire, la relation Maverick - Goose (fils). Dès le départ, on sent tout venir à des kilomètres.

   Le principal intérêt du film réside dans ses scènes d'avion. On est servi dès le début de l'entraînement des pilotes, avec comme instructeur le héros en personne. Super Maverick, (presque) toujours aussi incontrôlable, va donner une leçon aux jeunes cracks de l'aviation US, une bande de crâneurs plutôt antipathiques au départ. (Politiquement correct oblige, la troupe est un véritable melting pot d'hommes et de femmes de différentes origines.)

   Le but de la formation intensive est de désigner, parmi la bande d'aviateurs, quels sont ceux qui vont participer à une mission hautement risquée : le bombardement (illégal...) d'une installation nucléaire dans un pays montagneux qu'on présume situé au Moyen-Orient. Les spectateurs états-uniens penseront sans doute à l'Iran. (Notons toutefois qu'aucun individu identifiable issu de "l’État voyou" n'est visible à l'écran.) Cependant, comme (dans la version originale), il est question d'un manquement aux règles de l'OTAN et que l'ennemi semble disposer de vieux coucous américains, je suis tenté de penser à la Turquie.

   Quoi qu'il en soit, très vite dans l'histoire, on comprend qui sera le chef d'équipe de cette mission impossible. Cela nous mène tout droit à la dernière partie du film (pour moi la plus brillante) : la mission. Évidemment, celle-ci ne va pas se dérouler comme prévu... mais les fringants pilotes d'Oncle Sam vont faire preuve de courage, d'ingéniosité et de solidarité. Les scènes d'avion sont impressionnantes. Signalons que derrière la caméra se trouve Joseph Kosinski (qui a déjà dirigé Tom Cruise, dans Oblivion). J'ajoute que le scénario ménage suffisamment de rebondissements pour qu'on ne s'ennuie pas un instant.

   Si l'on supporte la vision positive de l'interventionnisme militaire américain, ce film constitue un excellent divertissement.

11:53 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films