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mercredi, 24 janvier 2007

Jacquou le Croquant

  J'avais beaucoup aimé le roman d'Eugène Le Roy. Je trouvais qu'il ressuscitait bien la vie rurale de la première moitié du XIXe siècle, dans cette France occitane à la fois diablement conservatrice et farouchement rebelle. Je me disais qu'avec une durée de 2h30, le film devait être assez riche et ne pas avoir trop jeté de matière par rapport au roman.

  Première déception : les personnages des parents sont sous-exploités. Boutonnat les fait mourir trop vite et nous prive de bons acteurs (Dupontel et Croze). La première heure est un insupportable mélo, avec violons et ralentis en veux-tu en voilà. Dupontel et Croze font ce qu'ils peuvent, mais les dialogues qu'on leur a écrits sont vraiment faibles. De surcroît, on nous prive de l'un des moments clés du roman : l'incendie de la forêt par le jeune Jacquou (surjoué façon guimauve par un moutard à qui on a envie de coller des taloches), auquel il est seulement fait allusion dans le film. Quant au "patois", si présent dans le roman, il est ici inexistant.

  La suite se passe un peu mieux. Les personnages du curé (Gourmet très bon), du chevalier (Karyo pareil), de Jacquou adulte (vraiment très bien ce Gaspard Ulliel), de Lina (Judith Davis tourmentée et tourmenteuse) et surtout du comte de Nansac (Jocelyn Quivrin... mérite un César !) donnent du relief. Boutonnat a introduit des éléments intéressants : la séquence de la rivalité dansée et surtout l'évasion de Jacquou, qu'il relie à la conclusion de manière convaincante (le passage pour se procurer les armes). Par contre, je regrette la sous-représentation des solidarités rurales et des travaux des champs (alors que la faux est un élément d'identité du film). La vie à la campagne n'est illustrée que par des sortes de tableaux façon Millet (mais si, Les Glaneuses, L'Angelus... enfin quoi !). Cela donne de jolies images mais cela fait un peu trop "carte postale". Ah le bon vieux temps !... La misère n'est montrée qu'en biais (à travers la deuxième maison notamment et la vie à la ville).

  D'un autre côté, le film se montre très proche de la nature : il y a un rapport à l'eau presque charnel et les animaux sont très bien filmés : un hibou assez chouette, des écureuils, des chiens, des oiseaux, des chevaux, un cerf, une biche (nonnn, pas vraiment morte... Ouf !).

13:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

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