jeudi, 22 mars 2007
Lettres d'Iwo Jima
Je viens de relire le billet que j'avais écrit sur Mémoires de nos pères. Je l'ai fait parce que hier soir, en sortant de la salle, après avoir vu Lettres d'Iwo Jima, je me suis demandé si l'impression sur laquelle je restais du premier film ne s'était pas un peu fanée depuis novembre dernier. Pourquoi ? Eh bien (je réponds volontiers à ma question) parce que j'ai encore mieux aimé le volet japonais de la bataille.
Il est construit de façon plus linéaire que le premier volet, avec un recours aux retours en arrière. Le noir et blanc est toujours aussi magnifique, peut-être encore plus du fait de l'alternance de scènes d'extérieur et de sous-sol (dans les cavernes). C'est excellemment interprété. La principale qualité du film est sa subtilité, son sens de la nuance, qui nous permet d'avoir une vision complexe du côté nippon (et les Yankees ne sont pas systématiquement présentés comme des anges libérateurs). On a le point de vue des civils (qui n'est pas toujours le même) et le rôle de la Gestapo japonaise, la redoutable Kempétaï, est bien mis en valeur. A chacun son fascisme... La séquence qui m'a le plus marqué est celle qui voit un soldat états-unien blessé fait prisonnier par les Japonais. Il finit par mourir. L'officier anglophone trouve une lettre sur le corps. Son subordonné croit à la possibilité d'informations confidentielles. L'officier traduit la lettre à voix haute à ses soldats. C'est la dernière lettre envoyée par la mère du soldat. On voit tous les Japonais s'approcher et s'immobiliser, pétrifiés par cette découverte : les Américains sont des êtres humains comme eux (ils sont déjà en train de découvrir qu'ils ne sont pas des lâches, contrairement à ce que la propagande gouvernementale leur avait seriné).
La fin est un peu trop appuyée, mélo (j'ai retrouvé un peu de Million dollars baby, à la fois au niveau du talent mais aussi du larmoyant), mais cela passe : cela reste un grand film humaniste. Je ne sais pas trop l'expliquer mais, après être sorti de la salle, je me sentais beau, embelli par ce film. C'est un drôle de sentiment, qui a duré jusqu'à mon retour à mon appartement et à mon passage devant la glace de la salle de bains !
09:00 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma
Commentaires
C'est vrai que "Lettres d'Iwo Jima" est beaucoup plus réussi que "La mémoire de nos pères" parce que pour une fois dans un film américain, les GIs ne sont pas vu comme des "anges libérateurs".
Écrit par : Louise | jeudi, 22 mars 2007
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