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samedi, 21 avril 2007

12 candidat-e-s... aucun(e) présidentiable !

  Eh, oui ! Je ne me reconnais dans aucun des douze, même si j'ai quelques préférences (et quelques rejets). Voyons cela en suivant l'ordre des panneaux d'affichage.

  On commence avec le facteur. Besancenot ou comment tenir un discours révolutionnaire alors que son électorat ne l'est pas. Je connais des gens qui ont voté pour lui. Ce sont soit des jeunes un peu "rebelles" comme on dit, soit des adultes plutôt proches des socialistes à la base. Toute l'ambiguïté vient de là. Le (relatif) succès de Besancenot en 2002 repose sur un malentendu : la démarche d'un électorat qui trouve que le P.S. n'est pas assez "de gauche", mais qui souhaite le voir gouverner, rencontre un candidat qui voit plus d'efficacité dans le "mouvement social" que dans la politique de bureau. Et pis tiens, en passant : c'est quoi ce révolutionnaire qui s'est trouvé un boulot peinard à Neuilly-sur-Seine ? Il aurait été plus conséquent d'exercer ses talents du côté de La Courneuve, par exemple...

  On continue avec Marie-Georges Buffet. Je la trouvais bien en ministre des Sports et j'ai apprécié sa lutte contre le dopage. Elle est toujours plus crédible que Robert Hue, dont la campagne de 2002 avait été risible. Ceci dit, face aux grandes gueules de la politique française, elle est peu audible. J'aurais presque tendance à la plaindre. Pas très emballant tout ça.

  Ah, Gérard Schivardi ! Il en faut toujours un ! Un quoi ? Ben un guignol pardi ! On pourrait s'amuser à rechercher dans les campagnes précédentes (à commencer par celle de 1965) les candidats farfelus qui ont, dans le meilleur des cas, permis d'animer un peu la campagne et dans le pire, contribué à dévaloriser la politique. A part cela, ce trotskyste rural m'a tout l'air d'être un sous-marin du P.S. Pour éviter que le score des candidats d'extrême-gauche ne soit trop fort au soir du 22 avril...

  François Bayrou me laisse partagé. D'un côté, je sens chez lui une réelle volonté de faire bouger les choses (sans foutre la baraque en l'air). De l'autre, je vois un ambitieux avec finalement peu de convictions, auquel j'ai du mal à faire confiance.

  José Bové est parti trop tard dans la course. Il a d'ailleurs failli ne pas participer. Je suis persuadé que dans la liste des maires qui ont fini par lui accorder leur signature, on doit retrouver un petit paquet de socialistes. Cela peut toujours servir au second tour... A part cela ? Bové parle un peu de la banlieue. C'est en effet un vrai sujet de débat présidentiel, malheureusement peu développé (ou alors avec des arguments caricaturaux). Sinon, on a peine à distinguer Bové des autres altermondialistes. Et je reste gêné par le rejet systématique des O.G.M. La méfiance, la prudence, oui, l'ostracisme, non.

  Tant qu'on est avec des écolos, parlons de Dominique Voynet. Chez les Verts, elle fait partie des moins cons, ceux qui ont compris qu'il faut passer par la case gouvernementale si l'on veut changer ne serait-ce qu'un peu les choses. Mais sa campagne est mauvaise. Ce n'est pas d'une "révolution écologique" dont les Français ont besoin, mais d'une "écologie du quotidien". Face aux menaces qui pèsent sur l'environnement, il aurait fallu faire sentir aux électeurs de base qu'il est possible de vivre la tête haute, en consommant sans polluer, sans compromettre l'avenir de nos enfants. Les Français sont réformistes, pas révolutionnaires.

  La profession de foi de Philippe de Villiers est, pour moi, l'une des mieux construites. Elle se lit bien et les messages importants se détachent. Le programme est assez précis. Le vicomte plagie une formule chiraquienne, quand il affirme (en gros) qu'il fera pour la France ce qu'il a accompli (pas tout seul quand même) pour la Vendée. Reste son constat de départ, centré sur la menace communautariste et la dénonciation de l'islam militant. Honnêtement, je pense qu'il se plante un peu dans la suite logique des choses. Les premières mesures susceptibles de faire baisser les tensions urbaines sont de l'ordre de l'emploi, de l'égalité des chances ET de la sécurité. Une mosquée en elle-même n'est pas un danger pour la France. Par contre, une mosquée dans un quartier à 30 % de chômage, avec une insécurité galopante, peut être une poudrière... comme elle peut être un facteur d'accalmie. Les choses ne sont pas si simples.

  Voici Ségolène Royal, en noir et blanc (c'est quoi ce plan ?). Cela doit être son côté "Jeanne d'Arc" : la meneuse d'hommes, qui réussit là où ils ont échoué. (Comme j'aime bien ce personnage historique, ce n'est pas là qu'elle va m'agacer.) Mais sa campagne n'est pas enthousiasmante et sa voix me tape sur les nerfs ! A part cela, elle fait chier pas mal de monde et elle a du caractère. Je suis sûr que dans un débat face à Sarkozy, elle peut surprendre.

  Frédéric Nihous est pour moi le plus terne des candidats. C'est un technocrate de la chasse ou le Besancenot de C.P.N.T. ... et un ancien (?) serviteur de l'U.M.P., comme je l'ai appris dans Le canard enchaîné. Damned ! Encore un sous-marin ! Je me suis laissé dire que, dans les campagnes, une partie de l'électorat de droite était tenté de regarder à l'extrême. Faut éviter le gâchis, ma bonne dame !

  Jean-Marie Le Pen est toujours très bon en campagne. Des douze, il est sans doute le meilleur orateur et il sait parfaitement utiliser les médias (et les journalistes incultes) qu'il accuse avec tant de mauvaise foi de le desservir. Il a adopté un profil plus modéré. Il se fait patelin. Mais, au fond, il n'a pas changé. L'assagissement n'est que de façade. (Je trouve qu'on n'a pas assez relevé ses attaques minables contre Sarkozy. S'il s'en était pris à d'autres personnes, peut-être que le monde médiatique aurait davantage réagi...) Le F.N. n'est donc toujours pas un parti de gouvernement. Et puis c'est quoi ce millionnaire en délicatesse avec le fisc qui se prétend le défenseur des gens modestes ?!

  Arlette Laguiller en est à sa dernière campagne... et elle n'a pas changé. Elle semble tenir les mêmes discours. Sa profession de foi ne comporte que du texte, faut s'accrocher pour la lire, camarades ! Elle garde néanmoins une certaine force de conviction, d'abord parce qu'elle croit en ce qu'elle dit. Et elle connaît ses dossiers. C'était évident quand elle est passée à France Europe express (que j'écoute sur France info). Ceci dit, je ne vois pas trop où elle veut mener le pays. Même si elle s'en défend, elle est là pour peser sur la candidate socialiste, en vue du second tour. Beau constat d'échec de la part de la gauche de la gauche, qui a du mal à comprendre pourquoi tant de Français font confiance à Nicolas Sarkozy.

  Voilà donc le favori ! Il est dynamique, il en veut, il nous prépare une thérapie de choc à l'anglo-saxonne. D'ici 5 ans, on aurait un pays redressé, une classe moyenne plus riche et les autres dans la merde (ils l'auront bien mérité, non mais !). Il a quand même un peu trop tendance à péter les plombs. Cela m'inquiète. Je ne veux pas d'un excité comme président... surtout s'il adopte une position suiviste vis-à-vis des Etats-Unis en politique étrangère ! Par contre, je ne vois pas de danger "fasciste". Faut que les gauchistes arrêtent de fantasmer. Dans cette campagne, ils ont commis l'erreur de s'en prendre aux aspects sécuritaires de son programme, alors qu'il aurait fallu beaucoup plus discuter des mesures économiques et sociales qu'il propose.

15:20 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique

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