jeudi, 27 septembre 2007
28 semaines plus tard
Bon, ce coup-ci, je ne vais pas la jouer "critique à la petite semaine", peser le pour et le contre. Autant raconter le film franchement.
Cela commence par une scène d'intérieur : dans un coin de la campagne anglaise bien verte, un groupe de rescapés de la précédente épidémie se prépare à manger. On sent une ambiance lourde : ils sont barricadés, loin de tout, plusieurs personnes sont séparées de leurs proches et la nourriture se fait rare. Dehors, le monde est hostile. Brrrr !
Alors que tout ce petit monde est à table, un enfant frappe à la porte : il est poursuivi par une bande de cannibales. Alors, doit-on le sauver ? Oui, finit-on par décider (sachez qu'on n'abandonne pas un enfant, JAMAIS, ce n'est pas bien). Dans la foulée surgit la horde de contaminés qui n'a aucune peine à défoncer les modestes protections du bâtiment. Notons toutefois qu'ils ont eu la délicatesse d'attendre le tournage du film pour venir becqueter les derniers rescapés de la région. La suite est attendue : baston, bave et morsures. De l'héroïsme à deux balles aussi... et de la lâcheté. La lutte pour la survie fait oublier bien des principes aux personnages. Ils finissent tous par le payer, à un moment ou à un autre. (Les crânes d'oeuf de la Fox, qui produit le film, voulaient afficher un gros panneau ATTENTION MORALE à cet instant, mais je crois qu'ils ont fini par y renoncer, faute de budget : ils avaient déjà tout dépensé dans les effets spéciaux urbains des séquences suivantes.) La poursuite est filmée de manière efficace, caméra à l'épaule. Notons que le héros semble doté de prédispositions pour la course, puisqu'il arrive à distancer sans trop de problèmes la horde d'anthropophages. Trop de vraisemblance tue la vraisemblance...
Voilà qu'on nous gratifie d'une ellipse : on retrouve le héros quelques semaines plus tard, à Londres, en compagnie de ses gosses (une ado un peu tasspé et un gamin fifils à sa maman), auxquels il est bien en peine d'expliquer qu'il a laissé leur génitrice se faire boulotter par les monstres. Du coup, les djeunses nous font un plan "rebelle" (qu'on sentait venir à 100 kilomètres) : ils quittent discrètement l'espace protégé et s'aventurent dans la zone interdite, encore contaminée peut-être. (Dans ce genre de film, c'est le signe que les gros ennuis ne vont pas tarder à débarquer.) O, coup de théâtre : ils retrouvent la môman ! Vivante ! Quel bel esprit de famille !
La reprise de l'épidémie survient d'une manière relativement inattendue, mais quand même "morale" : un fauteur est puni par là où il avait péché, en quelque sorte. Après, ça gicle convenablement... ça explose aussi. Tout cela est montré avec une complaisance telle (notamment au niveau du carton réalisé par les snipers) qu'on est en droit de se demander si le réalisateur et les scénaristes ne partagent pas les convictions des officiers, qui ne voient de solution que dans l'usage de la force massive, quitte à faire une grosse omelette. Je regrette aussi que l'on n'ait pas davantage exploité l'aspect "sanguin" (et pas sanguinolent) de l'intrigue.
Les plans mettant en scène Londres ne sont pas déments : entre images de synthèse et vues satellite, on s'ennuie ferme. Quant aux acteurs, ils semblent confinés dans les stéréotypes. Seule la comédienne qui incarne la mère (Catherine McCormack, je crois) réalise une vraie performance d'actrice.
Dernière chose : on nous prépare une suite. En effet, malgré les fusillades, malgré les gaz, malgré le napalm, malgré les pales de l'hélicoptère, un groupe de contaminés a survécu... et, comme, depuis quelques années, la Grande-Bretagne n'est plus une véritable île, on finit par les voir débarquer quelque part...
13:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
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