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jeudi, 07 février 2008

Les Faussaires

   Dans une guerre, tous les coups sont permis pour faire chuter l'ennemi... y compris la fabrication de fausse monnaie. Je connaissais les manœuvres des nazis entre 1940 et 1945, mais j'ignorais qu'ils avaient utilisé des déportés juifs dans cette "entreprise".

   Le film, construit à partir d'une histoire vraie, tourne autour d'un faux-monnayeur juif (brillamment interprété par Karl Markovics), qui nous est d'abord présenté dans son contexte berlinois de 1936. La séquence du bar est très enlevée... et riche de sens : elle offre une vision contrastée de la société allemande en général et des juifs en particulier. Il finit par être arrêté. Déporté à Mauthausen, il est recruté par un officier SS qui n'est autre que le policier qui l'a naguère interpellé.

   La déportation est montrée à travers le regard de ces relatifs privilégiés : imprimeurs, photograveurs, graphistes... par la bande, on est donc informé de ce qui se passe dehors... y compris dans la partie du camp où sont détenus les autres, qui ne bénéficient pas d'un lit douillet. L'une des forces du film est de nous faire percevoir les contrastes dans la situation des déportés ainsi que leurs divergences d'opinion : faut-il saboter ou pas ? jusqu'où s'abaisser pour survivre ?

   L'image joue elle aussi sur les contrastes, avec des scènes situées à Monaco (ach, on aime pien fotre pognon, t'où qu'il fienne !), à Berlin et dans le camp de Sachsenhausen (à l'intérieur de l'imprimerie ou à l'extérieur). Les auteurs semblent avoir été particulièrement sensibles aux salles de bains et cabinets de toilettes (et il y a une scène de douche...). On a aussi travaillé le son, lorsque le héros est concerné : sa perception des choses est transmise au spectateur. Tour à tour, les scènes peuvent donc être joyeuses, angoissantes, troubles. Pas mal du tout.

   A noter que ce Salomon Sorowitsch n'était pas que faussaire : doué pour le dessin, féru d'innovation picturale, il aurait pu mener une carrière artistique.

19:10 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

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