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vendredi, 09 mai 2008

Beaufort

   Il n'est question ni d'un charmant village de France profonde ni d'une mer déchaînée hostile aux pêcheurs. Il s'agit tout simplement du nom d'une fortification construite jadis par les croisés, dans le Sud de l'actuel Liban. L'action se déroule au tournant des XXe et XXIe siècles, peu avant le retrait israélien. C'est la vie confinée d'une poignée de soldats qui nous est montrée.

   Visiblement, le réalisateur s'est documenté. J'ai vu dans le générique de fin que c'est tiré d'un livre, sans doute autobiographique. Les relations entre ces jeunes Israéliens aux origines diverses sont décrites avec réalisme et un grand souci du détail. Les contrastes sont forts entre le fils de gauchiste, devenu démineur, le fils de personne, militariste à donf et les appelés du contingent (hé, oui, le service militaire existe encore là-bas... et il dure 3 ans pour les garçons !). Il est souvent question des femmes (les mères, les copines, réelles ou supposées), mais on n'en voit aucune à l'écran (sauf en photo). J'insiste : ça manque de gonzesses !

   L'image est soignée, dès le début : je pense à cette scène qui voit la silhouette du soldat finalement s'inscrire dans une des lettres du titre. Comme une bonne partie de l'action se déroule la nuit, on a droit à des jeux d'ombre et de lumière... sympas. Il faut aussi bien faire attention au cadre : à un moment, dans le quartier de repos, pendant que l'un des soldats se débarrasse, on perçoit du mouvement dans un coin : un autre saisit une cigarette puis l'allume... il va bientôt s'exprimer. C'est vraiment joliment filmé. Quelques séquences rappellent que l'on est en guerre, sans chichis.

   Deux heures (et cinq minutes), cela fait toutefois un peu long. C'est parfois trop contemplatif. Par contre, la musique est excellente : elle en rajoute dans le côté irréel de certaines scènes, un peu dans l'esprit de certains films d'anticipation des années 1960-1970.

   Pour les amateurs : le site du Monde propose le commentaire d'images extraites du film par le réalisateur.

19:20 Publié dans Cinéma, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

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