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samedi, 24 mai 2008

Iron Man

   Voici le premier super-héros bling bling : c'est un play-boy cynique et surdoué (marchand d'armes de surcroît... Lord of war n'est pas très loin), gosse de riches, harcelé par une horde de potiches friquées, qui porte des lunettes sombres pour ne pas voir la nuit et roule dans des bagnoles moches mais très chères et qui vont vite. Robert Downey Junior (parfait dans le rôle... entre deux cures de désintox et après quelques séances de muscu) se donne à fond. Il est très bien entouré, notamment par la ravissante, la discrète, l'efficace assistante (Gouinette Pas-trop, délicieuse... mais perchée sur des godasses immondes), forcément amoureuse de son patron, forcément dévouée. Un couple archi-classique, mais qui fonctionne bien.

   Les 45 premières minutes sont excellentes. Le héros découvre qu'en vendant des armes on peut faire du mal... surtout si ce sont des pas-gentils qui mettent le grappin dessus. A la séquence de démonstration, encore bling bling, succède l'attaque (y a du virtuose à la réalisation, moi je vous le dis) puis la détention. On a droit à un portrait de groupe de talibans et autres djihadistes. C'est criant de vérité... à ceci près que cela conforte en certains points les préjugés de base du spectateur ricain : ils sont quand même un peu crétins ces islamistes ! (Vous noterez au passage le keffieh porté en écharpe par le chef... pas une invention totale... mais lui accorder une telle importance dans le costume n'est pas innocent.) Tout cela se termine par une baston générale, qui voit les malins Occidentaux niquer leur race aux méchants islamistes. Je vous parais peut-être légèrement sarcastique, mais sachez que le film est truffé d'ironie, à la fois dans les dialogues (dès que Downey-Stark est dans les parages) et les péripéties (les débuts de l'apprenti homme-volant sont assez comiques). Tout ce qui précède me conduit à déconseiller ce film aux plus jeunes : c'est trop violent et ils ne comprendront pas nombre de "piques" d'adultes.

   Le retour aux States nous vaut d'autres scènes qui dépotent : là les effets spéciaux sont particulièrement mis à contribution : c'est éblouissant. Le plus intéressant est que, contrairement à ce qui se passe dans les autres adaptations de comic books, les acteurs ne sont pas réduits à de la figuration. Downey se démène comme il peut et il se débrouille fort bien, ma foi.

   Reste la morale. Je trouve très positif que, dans un film commercial de cette envergure, le commerce des armes soit dénoncé. Sans trop en dévoiler, je peux ajouter que désigner comme ennemi principal non pas l'islamiste mais celui qui les arme est assez gonflé (même si cela peut aussi être interprété comme l'expression d'un complexe de supériorité : on ne conçoit d'ennemi à sa taille qu'issu du monde "occidental"). Mon humeur s'améliore encore quand je perçois une critique du "gouvernement d'entreprise", en particulier du poids des gros actionnaires dans la définition de la stratégie commerciale d'une boîte. Rien que pour cela, merci les gars.

   Et rendez-vous au numéro 2.

22:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

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