samedi, 01 novembre 2008
Dernier maquis
Non, ce n'est pas un documentaire consacré à un groupe de résistants français de la Seconde Guerre mondiale. C'est d'abord une fiction, même si elle a un caractère documentaire. L'action se déroule de nos jours, dans le "neuf-trois", pas très très loin de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, peut-être à proximité de la Marne. Les personnages sont tous issus des "minorités visibles". L'intérêt du film n'est pas d'avoir tourné une histoire victimaire, mais d'avoir choisi une tranche de vie de ces mécaniciens et caristes, confrontés à un patron (interprété avec brio par le réalisateur, Rabah Ameur-Zaimeche) qui oscille entre paternalisme et manipulation.
C'est filmé au cordeau, sans fioritures, avec quelques morceaux de bravoure. Les scènes d'introduction et de conclusion sont notamment marquantes, avec ces piles de palettes rouges, qui sont comme des blocs HLM implantés sur ce lieu où travaillent des manœuvres qu'on imagine résidant en "banlieue". J'ai aussi beaucoup aimé la séquence avec le gros rat (une allusion au patron un peu grippe-sou ?), à la fois incongrue et révélatrice de beaucoup de choses.
Le nœud du problème semble d'abord être l'identité religieuse (et la pratique). La désignation de celui qui doit être l'imam du nouveau lieu de culte fait surgir d'autres problèmes, à commencer par celui des salaires. Le réalisateur excelle à montrer que revendication identitaire et aspirations sociales ne fonctionnent pas forcément de conserve... l'une pouvant même être utilisée pour brider les autres.
C'est 'achment bien joué et, comme dans un autre film sorti récemment, Chop shop, on constate une grande application dans la mise en scène du travail manuel... Eh oui : filmer des manœuvres peut être d'un grand intérêt cinématographique !
20:32 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
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