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lundi, 03 novembre 2008

Entre les murs

   J'ai longtemps hésité avant d'aller voir ce film. D'un côté, il y a le réalisateur, Laurent Cantet (Ressources humaines, L'Emploi du temps... que des films qui déchirent). De l'autre, il y a la palme d'or obtenue à Cannes, très consensuelle, très "politiquement correcte", avec soutien d'une partie de la critique "de gôche". J'ai eu peur du résultat.

   Je me suis retrouvé dans une salle comble, malgré l'ancienneté de la sortie du film. En écoutant les conversations (avant le début de la projection, bien sûr), je me suis vite aperçu que j'étais cerné par les profs !

   Les adolescents (peut-être un peu vieux pour le rôle parfois) sont excellents. On sent une direction d'acteurs pointue derrière leur jeu très "nature". Bégaudeau, dans son propre rôle, est bon : Cantet n'a pas cherché à en faire un saint laïc ; il en trace donc un portrait tout en nuances, plutôt positif certes (l'ensemble des profs est filmé avec empathie, dans sa diversité), mais avec, derrière la caméra, un jugement : le prof manque d'autorité... ou plutôt, il rechigne à l'utiliser, recourant trop souvent au dialogue. Cela nous donne des scènes parfois limite surréalistes, avec des jeunes qui s'érigent quasiment en procureurs des profs...

   Je trouve le film très subtil dans sa manière de traiter de l'immigration (de nombreux élèves de la classe en sont issus), légale comme illégale. Il arrive aussi à nous faire sentir les différentes formes de racisme qui travaillent ces jeunes. Par contre, sans doute pour éviter de charger le tableau, Cantet nous épargne le type du prédélinquant : le plus violent de la classe, un élève qui finit par se faire exclure, (on a trop tardé à mon avis... ou alors il aurait fallu mettre en place un suivi particulier pour ce cas-là, visiblement hors-norme), n'appartient pas à cette catégorie. Les scènes avec les parents montrent la grande diversité de situations et d'opinions. Du coup, les profs doivent jongler entre leur demande d'exigence et le souhait que les enfants soient le plus soutenus possible.

   Le film est centré sur ce collège parisien, essentiellement la salle de classe, celle des profs et la cour. Ni les élèves ni les enseignants ne sont montrés dans leur "milieu naturel" (leur domicile, la vie quotidienne hors les murs). Il est donc plus question des relations profs-élèves que d'éducation en général.

19:21 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

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