dimanche, 08 février 2009
Des idiots et des anges
Bill Plympton, vous connaissez ? Non ? Alors, recherchez chez votre marchand (ou loueur) de D.V.D. préféré les précédents films d'animation de cet auteur, histoire de vous familiariser avec son style. Il s'agit notamment de L'Impitoyable Lune de miel, Les Mutants de l'espace et Hair High.
Plympton est un artisan un peu frappadingue. Ici, même s'il a recouru parfois au numérique (ça facilite quand même le boulot des dessinateurs, faut le dire, sans nuire à la qualité du résultat), il a conservé sa technique du crayonné. Cela donne parfois l'impression d'être un brouillon, mais c'est hyper travaillé. Observez bien les cadrages, les effets de transparence, réflexion et zoom. C'est du grand art.
A la base, c'est l'histoire d'un pauvre type, un représentant célibataire (on apprend par la suite ce qu'il vend...), qui n'a pas l'air d'aimer son boulot, ni les oiseaux, ni les gens de manière générale. Chaque matin, il se rend dans le même bar pour fumer et picoler un peu. Plympton plante le décor sans fioriture, peignant un monde gangrené par la bagnole, la pollution, l'égoïsme et la violence, le tout de manière très sarcastique.
Un papillon et des ailes vont bouleverser l' "ordre" des choses. L'intervention du fantastique, à la fois sur le fond et sur la forme (le dessin est très expressionniste, le propos surréaliste), permet de faire émerger une critique sociale : l'appât du gain, la quête de la célébrité sont générateurs de violence alors que l'amour et le respect de la nature sont sources d'harmonie. C'est qu'il est poète, notre Plympton !
22:47 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
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