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samedi, 07 février 2009

Religolo

   Le titre est un mot-valise, construit à partir de deux autres : "religion" et "rigolo" (en anglais aussi, apparemment, le titre étant Religulous, construit à partir de "religion" et "ridiculous"... eh oui, c'est plus subversif qu'en français). Le réalisateur est celui de Borat, mais celui qui mène le jeu est Bill Maher, un humoriste célèbre outre-Atlantique.

   Quelle est réellement sa cible ? Les religions monothéistes (il s'attaque exclusivement aux chrétiens, juifs et musulmans de diverses obédiences) ? Les fondamentalistes ? La croyance elle-même ? Un peu tout cela.

   La première partie du film est celle dans laquelle B. Maher exerce le plus sa verve caustique... et son argumentation rationnelle au détriment des religieux de tout poil. On rit bien, on ricane même !

   Par la suite, il joue plus sur le montage (il intercale des extraits d'entretiens et des images pas forcément toujours directement liées au sujet, mais qui, se juxtaposant à ce qu'un interlocuteur cul-bénit vient de dire, prennent un tour sarcastique) et sur les réactions de ses vis-à-vis. Cela va des camionneurs chrétiens (pas méchants) au pasteur cupide et inculte en passant par le directeur du "musée du créationnisme" (une belle enflure, celui-là, je vous le garantis), la mère de famille bigote, l'ancien homo un peu honteux (j'adore cette séquence qui s'achève par une accolade à l'issue de laquelle Bill Maher se demande si son interlocuteur n'a pas une trique d'enfer), l'animateur de centre de loisirs (un "Jesusland" en pleine Floride !), le recteur de mosquée, le juif antisioniste extrémiste, la musulmane fervente ou encore le rappeur engagé.

   Il ne se contente pas de rester aux Etats-Unis. Il se rend au Vatican (d'où il se fait virer), au Royaume-Uni (très belle scène finale...), aux Pays-Bas (où il rencontre, outre des musulmans, Geert Wilders, le populiste) et en Israël.

   Si le montage donne le beau rôle à Maher et s'il a un peu tendance à couper la parole aux autres, le film les laisse incontestablement exprimer leurs idées. La critique a fait la fine bouche et même des journaux supposés bien laïcs ont plutôt "cassé" le film. Dommage, parce que cela prive leurs lecteurs suivistes d'1h30 de franche rigolade façon libre pensée. Par les temps qui courent, ce n'est pas à rejeter.

20:02 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

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