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lundi, 09 février 2009

Che 2 - Guérilla

   Voici donc le deuxième volet signé Steven Soderbergh. Il traite quasi exclusivement des pérégrinations boliviennes. Il débute toutefois à Cuba, où l'on voit Guevara en sommité de la révolution qui s'emmerde (n'ayons pas peur des mots), malgré une épouse ravissante (il l'a rencontrée au cours de l'épisode précédent... faut suivre, voyons !) et une brochette de moutards sans doute adorables. Bien vite, l'athlète de la révolution se décide à propager la bonne parole marxiste en Amérique latine. Il jette son dévolu sur la Bolivie, qui n'en demandait peut-être pas tant.

   Comme on sait par avance comment tout cela va finir, on peut voir ce film comme un (long) requiem au combattant déchu. Soderbergh tente de montrer les causes de l'échec des guérilleros, entre dans le détail de la vie quotidienne, des tensions qui émergent entre les personnes et des revirements qui se produisent. Il est toutefois peu causant sur l'ambiance à Cuba avant le départ de Guevara, comme sur l'attitude de Castro (sans parler même de celle des Soviétiques).

   Benicio del Toro est cette fois-ci excellent. Il incarne avec beaucoup de conviction le combattant intègre, exigeant que fut Guevara. Amaigri, affaibli par l'asthme, il en devient pathétique parfois (cela préfigure la fin quasi christique). Les vingt dernières minutes, qui montrent le héros vaincu, emprisonné, sont là pour peaufiner la légende : le Che est dépeint comme exerçant un ascendant jusque sur ses adversaires et son décès est filmé en caméra subjective.

   Le réalisateur semble donc prendre parti pour son personnage, mais il laisse beaucoup de zones d'ombre de côté. Je m'attendais, par exemple, à ce que le rôle des Etats-Unis dans la région soit davantage évoqué. On reste sur des considérations générales. J'aurais aussi aimé que soit expliquée l'origine de deux photographies assez célèbres (moins toutefois que celle de Korda) : celle prise peu après l'arrestation

Guevara Bolivie 1.jpg

et celle prise après l'exécution, dont le cadrage a été (inconsciemment ?) choisi de manière à présenter le Che comme un nouveau Christ.  Soderbergh a évacué celle-ci (de même qu'il n'est pas question de l'ensevelissement secret du cadavre) et donne de la première une version aseptisée. A voir le film, il semblerait que les Américains, pourtant présents dans la région, n'aient joué aucun rôle dans les derniers instants de Guevara.

   Bref, un film pas désagréable à regarder, mais assez paresseux. Cela laisse un espoir à d'autres cinéastes, celui de réaliser, pour la vie d'adulte de Guevara, l'équivalent de ce qu'a réalisé Walter Salles pour son périple de jeunesse en Amérique latine (l'excellent Carnets de voyage).

   Sur la fin d'Ernesto Guevara, on peut lire deux témoignages d'origine différente :

- celui d'un photographe

- celui de l'ancien agent de la C.I.A. 

   Des documents de la C.I.A. ont été déclassifiés : http://www.gwu.edu/~nsarchiv/NSAEBB/NSAEBB5/index.html#de....

   On ne sait toujours pas clairement ce qu'il advenu du cadavre de Guevara

   L'émission Là-bas si j'y suis a consacré un dossier à la mort du Che : une équipe avait été envoyée à La Higuera en 2007 (il est possible de réécouter l'émission).

 

20:03 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinema

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