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mardi, 07 avril 2009

Gran Torino

   Imaginez que l' Inspecteur Harry (ou le Maître de guerre) soit à la retraite et qu'il vienne de perdre son épouse. On se retrouve avec un vieux blanc aigri, misanthrope, raciste, homophobe (très souvent filmé en contre-plongée, comme pour accentuer ses défauts)... et très attaché à ses armes.

   Voilà un rôle taillé sur mesure pour notre ami Clint, le cinéaste républicain le plus intelligent des États-Unis ! Les scénaristes ont la bonne idée de lui flanquer dans les pattes de nouveaux voisins, asiatiques, hauts en couleur : la grand-mère crache encore plus ignominieusement que notre ex-soldat, ex-ouvrier de chez Ford. En plus, le fiston, une vraie "tafiole", risque de passer sous la coupe d'un gang local. Il n'y a guère que la sœur aînée qui mérite le détour : elle est intelligente, courageuse et ne manque pas de répartie.

   Évidemment, le salaud a un grand cœur et ce film est l'histoire de l'ouverture de ce cœur. Eastwood manie la pâte humaine comme il sait si bien le faire (revoyez par exemple l'excellent Million dollar baby ou encore L'Echange). La caméra sait suivre le personnage principal aussi bien à l'intérieur (quand il est invité chez ses voisins Hmongs ou qu'il bricole dans son garage) qu'à l'extérieur (quand il intervient pour mettre fin à une agression ou qu'il fanfaronne sur son patio). On retrouve un peu le tempérament de Dirty Harry, parfois emprunté, tête de cochon et mauvais langage (en version originale sous-titrée, ça déchire... même si je préfère la voix française de Clint). On notera au passage un message "politiquement incorrect" : les liens d'amitié sont plus importants que ceux du sang... surtout quand la famille est indigne !

   Tout ça pour dire quoi, au final ? Ben j'ai adoré, j'ai ri (même -surtout ?- aux blagues racistes auxquels le personnage croit à moitié)... et j'ai eu les yeux qui piquent, à la fin. Tout n'est pas dit concernant ce dernier quart d'heure. Le film terminé, on réfléchit et on se dit que l'ancien ouvrier cancéreux a donné une sacrée leçon de vie à son jeune apprenti.

00:58 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : film

Commentaires

Les Zétasuniens ne sont pas les seuls à se précoccuper des Hmongs. Héritage de la présence française en Indochine, cette minorité est présente en Guyane : http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_4/sci_hum/39290.pdf

Écrit par : Henri Golant | samedi, 18 avril 2009

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