vendredi, 19 juin 2009
Le sens de la vie pour 9,99 $
C'est un film d'animation australo-israélien, fondé sur la technique du stop motion (dite aussi animation image par image... oui, comme dans Wallace et Gromit, Chicken run -sauf qu'il ne s'agit pas ici de pâte à modeler- mais aussi Les Noces funèbres), à partir de marionnettes. Imaginez le boulot que cela a dû représenter, même si le film dure un peu moins d'1h20 !
C'est la chronique douce-amère d'un quartier et plus précisément d'un immeuble, qui pourrait se trouver à Tel Aviv (ou peut-être Sydney... voire New York). On y croise un veuf esseulé, qui tente de nouer des contacts avec les autres habitants, notamment un jeune homme qui vit avec son père. Celui-ci est une caricature de petit bureaucrate, replié sur lui depuis que sa femme l'a quitté (et quel bide !). Son fils tente de lui redonner goût à la vie... et puise son inspiration un peu partout, notamment dans des bouquins, comme celui qui a donné son titre au film.
Mais le personnage le plus original de cette petite famille est sans conteste le fils aîné, qui bosse dans une boîte de recouvrement. Cela nous vaut, au passage, quelques scènes assez dures sur la saisie mobilière. Mais ce personnage va surtout se distinguer par l'histoire d'amour qui naît entre lui et un mannequin qui emménage dans l'immeuble. Cette partie du film, au départ la plus terre à terre, devient franchement surréaliste.
C'est d'ailleurs la marque de fabrique du film : le balancement régulier entre la description minutieuse des rapports humains au sein d'un petit groupe de voisins et les envolées fantastiques. Ainsi, l'un des habitants de l'immeuble (qui se fait larguer par sa copine l'institutrice) est parfois rejoint par trois petits compagnons facétieux (ah, le pet enflammé !...)... surtout quand il a picolé et/ou fumé des joints...
Le summum est atteint à travers le personnage de l'ange, qui n'a pas grand chose d'angélique. Je vous laisse le plaisir de découvrir les péripéties liées à ce deus ex machina qui n'arrange pas vraiment les choses. Ici l'humour est noir, grinçant.
L'émotion est plus grande lorsqu'il est question du veuf, mais surtout quand le petit garçon apparaît à l'écran. L'histoire bâtie autour des économies et du petit cochon est très belle, accordant une place grandissante à cette tirelire inanimée qui imprime l'imaginaire enfantin.
Le portrait social ne serait pas complet sans que ne soit évoquée la force du consumérisme, à travers le démarchage téléphonique. Ces enquêtes de consommation, sorte de fil rouge du film, donnent lieu à des moments assez cocasses.
Notons que la qualité de l'animation est grande. Aux effets cinématographiques proprement dits sont couplés les mouvements des marionnettes, criants de vérité (de la marche aux pleurs en passant par les caresses). A la fin, on en voit même faire quelques plongeons dans un lac !
Ajoutez à cela une musique subtile et légère, et vous obtenez une grande réussite !
Voici l'adresse du site officiel :
11:02 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
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