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mardi, 22 décembre 2009

Vincere

   Benito Mussolini redevient à la mode, à travers ses aventures féminines. Récemment a été publié un ouvrage consacré à l'une de ses maîtresses, Marguerita Sarfatti. Dans le passé, on s'était plutôt intéressé à Clara Petacci, qui fut exécutée en compagnie du dictateur en avril 1945 (et dont le journal en dit long sur le véritable caractère de son amant). On a par contre peu creusé du côté de l'épouse légitime, Rachele Guidi.

   Ce film a pour héroïne une autre des maîtresses du futur Duce, Ida Dalser, dont je dois avouer que je n'avais jamais entendu parler jusqu'à présent. La première partie (où le réalisateur semble très à l'aise) nous narre donc la naissance d'un amour. On sent que celui-ci est un peu déséquilibré : elle semble éprouver des sentiments bien plus profonds que lui. La scène-clé est celle qui voit apparaître l'épouse légitime (dont l'existence nous avait été cachée jusque-là, un peu comme par effet de miroir, puisque, dans la réalité, c'est l'existence de la maîtresse qui a été dissimulée à la "régulière"), alors que l' "autre" doit libérer la place, de force. L'acteur qui incarne Mussolini jeune est très bon. C'est l'un des intérêts du film que de nous faire découvrir les premiers pas politiques de celui qu'on a pris l'habitude de voir en homme de pouvoir installé.

   Cependant, Bellocchio ne faisant pas oeuvre d'historien, il ne donne aucune explication sur deux épisodes très importants dans la carrière de Mussolini. Ainsi, on ne sait pas vraiment pourquoi ce socialiste militant, antiguerre avant 1914, a retourné sa veste et soutenu l'intervention de l'Italie au côté de Triple Entente en 1915. De plus, la "marche sur Rome" est presque complètement passée sous silence ! C'est tout de même dérangeant.

   La figure du dictateur devient secondaire dans la suite du film. Le paradoxe est que celui-ci est désormais centré sur le personnage d'Ida, alors que celle-ci voue sa vie à son aimé... qui l'a laissée tomber... mais pas oubliée, puisqu'une grande attention est portée à cette ancienne relation. Mussolini en quête de respectabilité ne veut pas passer pour un mari volage... voire un bigame.

   Cela tient la route d'abord grâce au talent de l'actrice principale, Giovanna Mezzogiorno (qui a un petit air de Marion Cotillard), vraiment épatante. C'est aussi bien filmé, très classiquement certes, mais c'est joli à regarder. C'est toutefois un peu long. On aurait pu facilement procéder à des coupes. Et puis, au bout d'un moment, on se perd un peu dans la chronologie des faits. La partie de l'intrigue qui s'étend de 1922 à 1937 n'est pas bien organisée.

   C'est dommage, parce que cette vision somme toute anecdotique du fascisme nous en donne malgré tout un bon aperçu, tant il est évident que même ceux qui ont côtoyé Mussolini ne sont pas épargnés par la violence du régime qu'il a mis en place.

14:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, histoire

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