dimanche, 21 novembre 2010
Les barrages hydroélectriques ne sont pas éternels
Je ne fais pas allusion aux catastrophes naturelles, qui peuvent les endommager ou les détruire (ce qui est très rare), mais à la décision prise parfois de supprimer un barrage hydroélectrique existant. C'est ce que l'on appelle l'effacement de barrages.
Il en a été question lors de la réunion organisée vendredi 19 novembre à Entraygues-sur-Truyère. Lors de l'une des séances de questions du public, Anne Verlaguet-Souliès a évoqué cet aspect méconnu de la vie des barrages. (Elle l'a rappelé dans la réponse qu'elle a écrite à mon précédent billet.) Elle a demandé s'il était envisageable d'appliquer cette procédure à l'une des structures construites sur le Lot ou la Truyère.
L'un des intervenants (Jean Comby, si je me souviens bien) a répondu que la chose avait été faite en Bretagne. Je ne me souviens plus de l'exemple cité, mais j'ai retrouvé le cas du barrage de Kernansquillec, démantelé entre 1996 et 2001. (Ecologie et tourisme sont devenus les deux mamelles du développement de la vallée du Léguer.) Il en a été de même pour celui de Maisons-Rouges (en Indre-et-Loire) en 1998-1999.
D'après un ouvrage publié en 2005, Eaux et territoires : tensions, coopérations et géopolitique de l'eau (voir pages 153-155), la France et les Etats-Unis ont été pionniers dans l'effacement des barrages. Sur le site rivernet.org, on peut trouver une liste de sites concernés, en France, en Espagne aux Etats-Unis. (Les fiches auxquelles renvoient certains de mes liens ont été produites par l'Onema, Office national de l'eau et des milieux aquatiques, sur le site duquel on peut trouver une liste d'aménagements des cours d'eau, parmi lesquels l'effacement de barrages.)
Cela m'a conduit à la Haute-Loire, évoquée par Mme Verlaguet. Le barrage de Saint-Etienne-du-Vigan (situé à la pointe sud du département) a bien été détruit à la toute fin du XXe siècle. Dans la plupart des cas, c'est la circulation et la reproduction des saumons qui semblent avoir fortement pesé dans la décision. Le sort des anguilles peut-il jouer ce rôle vis-à-vis du barrage de Castelnau ? J'en doute. (Encore que... J'ai appris tout récemment que la France avait mis au point un "plan anguille", en application d'un règlement européen qui a pour but de sauvegarder cette espèce menacée.)
P.S.
Anne Verlaguet-Souliès a été candidate aux dernières élections régionales, (numéro 4) sur la liste Modem conduite par Jean-Marie Daures. On peut la découvrir dans une petite vidéo publiée sur le site Dailymotion. Elle enseigne l'histoire-géographie et cela s'est senti le soir de la réunion organisée par EDF : au cours de l'une de ses interventions, elle a fait référence au bon classement de la Norvège selon l'I.D.H. (l'indice de développement humain). Ce pays est d'ailleurs en tête selon le dernier rapport publié par le P.N.U.D. au début du mois de novembre.
00:21 Publié dans Aveyron, mon amour, Economie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : société, environnement
Commentaires
J'ai aussi assisté à la réunion publique d'Entraygues.
Depuis, j'allucine : aucun compte rendu dans la presse.
J'ai trouvé par hasard votre blog, qui a ma connaissance est le seul à en parler.
Pourtant, la salle était pleine, le public a soulevé des questions crutiales, des notables étaient là.
Silence assourdissant depuis.
Pas de vague, c'est le cas de le dire.
Dormez braves gens à l'ombre de barrages conçus pour la durée d'une concession, c'est à dire 3/4 de siècle. Qui arrivent au terme de cette échéance. Qui repartent pour encore des decennies...
The show must go on...
Écrit par : NaNa | samedi, 27 novembre 2010
Finalement, j'ai trouvé un organe de presse aveyronnais qui a traité de la réunion d'Entraygues, le "Bulletin d'Espalion" (avec une belle coquille dans le titre) : http://www.bulletindespalion.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=349:edf&catid=5:entraygues--truyere&Itemid=8
La version papier de l'article (sans faute dans le titre, légèrement différent) figure dans le numéro daté du 3 décembre.
Écrit par : Henri Golant | samedi, 04 décembre 2010
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