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dimanche, 06 février 2011

Règlements de comptes à Entraygues-sur-Truyère

   Moi j'vous l'dis, ça va chier lors de ces élections cantonales !... Notamment dans le canton d'Entraygues-sur-Truyère, qui regroupe, outre la commune éponyme, Le Fel (Enguialès), Espeyrac, Golinhac et Saint-Hippolyte.

politique

   Le sortant, membre de la majorité départementale, est le maire du Fel Jean-François Albespy. En 2004, il était parvenu à écarter le conseiller général qui avait été élu en 1998, Pierre Laurens, notaire et conseiller municipal à Entraygues (et accessoirement fils de Jean Laurens [un homonyme de l'ancien président de la Chambre d'agriculture], qui fut maire de la commune de 1953 à 1989). Cela nous avait valu une belle primaire à droite au premier tour. Bien qu'arrivé deuxième, juste devant le candidat socialiste, Pierre Laurens s'était désisté pour le second tour, assurant une confortable victoire à J-F Albespy. Cela lui est peut-être resté en travers de la gorge... Du coup, en 2011, il remet le couvert et tente de prendre sa revanche. L'un des enjeux est le vote des électeurs de la commune d'Entraygues (qui regroupe environ la moitié de la population du canton). Cela explique peut-être le choix de Pierre Laurens pour sa suppléante... mais aussi celui de Jean-François Albespy, qui a choisi une jeune conseillère municipale d'Entraygues ! Si ce n'est pas du marquage à la culotte !

   Rétrospectivement, je me demande si la crainte de devoir affronter une triangulaire n'explique pas l'obséquiosité dont le conseiller général sortant a fait preuve envers Jean-Claude Luche, notamment lors de la réunion consacrée (en novembre dernier) au renouvellement de la concession des barrages...

   En face, le P.S. présente une femme, Béatrice Orozco, qui a pour suppléant un jeune homme nommé... Pierre Laurens ! Voilà qui va simplifier les choses ! Mieux encore : au conseil municipal d'Entraygues siège un certain Gérald Orozco, qui doit être de la famille de la candidate !

   Curieusement, le candidat P.S. de 2004 ne retente pas sa chance. C'était Jacques Sérieys... dont le fils, Guilhem, est lui cette fois candidat, mais sous les couleurs du Front de Gauche. Signalons que le bonhomme est conseiller municipal... de Rodez (il siège aussi à l'assemblée du Grand Rodez). Il me semble d'ailleurs l'avoir croisé à plusieurs reprises dans mon quartier... donc dans le canton de Rodez-Est, où c'est un autre membre de son mouvement qui est candidat.

   Alors, qu'est-ce que c'est que cette magouille ? Le jeune élu n'en est peut-être pas responsable. Je pense que le Front de Gauche a du mal à trouver des candidats dans certains cantons ruraux. Par contre, en ville, les militants et sympathisants sont plus nombreux. Du coup, comme G. Sérieys a des attaches du côté d'Entraygues, on a dû trouver pertinent de l'envoyer là-bas. Et puis, de toute façon, sans vouloir être méchant, que ce soit à Rodez ou dans le Nord, les candidats "mélenchonistes" n'ont à mon avis aucune chance d'être élus.

   Il reste que c'est la deuxième fois en un an que les candidatures du Front de Gauche suivent une logique géographique toute particulière. Ainsi, à l'occasion des régionales 2010, on avait déjà assisté à un drôle de tour de bonneteau (sans doute le résultat de négociations secrètes entre le Parti socialiste et ses alliés).

   Revenons au canton d'Entraygues. Ici comme ailleurs, les services publics sont au coeur de la campagne. Chacun prétend en être le meilleur défenseur... en toute cohérence avec ses prises de positions antérieures. Je suis ainsi tombé par hasard sur une liste de parrainages pour l'élection présidentielle de 2002. Alain Madelin, ancien ministre, néo-libéral pur et dur, était candidat. Regardez qui figurait dans sa liste de soutiens :

Parrainages 2002.jpg

   La présence de Jean Puech n'a rien d'étonnant. On y trouve aussi une brochette d'élus aveyronnais, qui apparaissent surreprésentés dans cet échantillon tiré au sort. (D'autres, plus veinards, ont apporté leur soutien sans que cela soit publié.) Parmi ces parrains, vous noterez la présence de Jean-Claude Luche (à l'époque maire de Saint-Geniez-d'Olt) et de Pierre Laurens, alors conseiller général.

  D'accord, d'accord, figurer sur cette liste n'implique pas forcément d'adhérer totalement aux idées du candidat mais, tout de même, d'en être un peu proche, non ? (Il est aussi possible que la candidature Madelin ait été lancée -et soutenue- par ceux qui voulaient éviter qu'un trop grand nombre d'artisans et commerçants ne votent Le Pen...)

   Et puis, depuis 2002, de l'eau a coulé sous les ponts et tous ces élus aveyronnais chantres du libéralisme extrême ont pris conscience que, ne serait-ce que par intérêt électoral, il était nécessaire de paraître vouloir adoucir la cure d'amaigrissement des services publics...

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