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dimanche, 26 juin 2011

Le Chat du rabbin

   Joann Sfar est un dessinateur qui a le vent en poupe. Bien qu'encore jeune, il est l'auteur d'une ribambelle d’œuvres ; il a touché au cinéma (avec son film sur Gainsbourg, reconnu par la critique et primé aux Césars 2011) ; il a tenu une chronique dans Charlie Hebdo. On m'avait signalé la série Petit Vampire. (Je recommande tout particulièrement La Soupe de caca...). On peut aussi le découvrir à travers son site internet.

   Dans cette adaptation, l'animation n'est pas virtuose, même si elle est soignée, en particulier au niveau des mouvements des personnages. Mais on n'a pas cherché à faire du "beau" dessin. C'est le sens qui est privilégié. Ainsi, le héros n'est pas un joli chat (on en voit quelques-uns dans le film, brièvement), mais il est très spécial : il se met à parler... et il sait lire !

   Il entretient des relations ambiguës avec le rabbin algérien ; il est surtout proche de sa pulpeuse fille.

   L'action se déroule à l'époque coloniale. Le rabbin, pour être reconnu officiellement par la République française, doit passer un examen... et sa petite vie tranquille est bouleversée par l'arrivée d'un drôle de colis.

   C'est le mélange culturel qui est à l'honneur, dans cette Afrique du Nord beaucoup plus métissée que ce que les intégristes musulmans d'aujourd'hui voudraient nous faire croire. On croise donc des catholiques, des orthodoxes, des juifs et des musulmans.

   Sfar s'est arrangé pour que chaque communauté soit représentée par des personnages positifs et négatifs. Ainsi, au rabbin propriétaire du chat s'oppose son ancien formateur, un intégriste qui est en train de former un jeune à sa manière... Aux orthodoxes décrits comme massacreurs de juifs en Russie s'oppose le prince, qui sait passer au-dessus de ses préjugés (parfois). Côté musulman, aux bédouins fondamentalistes s'oppose le vieil ami du rabbin (doublé par Fellag), les deux hommes ayant sans doute une origine commune. (Sfar ayant des ancêtres nord-africains ne méconnaît pas cet aspect de l'histoire de la région.)

   Il n'y a guère que les catholiques qui soient quasi systématiquement montrés de manière négative. Les exemples les plus frappants sont ceux du cafetier et des clients de la ville, racistes et antisémites, et de Tintin, lourdement caricaturé en jeune beauf belge. (Ce n'est pas la scène la plus réussie du film, loin de là.)

   C'est globalement léger, virevoltant, à l'image du chat, le tout sur une musique entraînante. On note quelques ruptures de style : les séquences du pogrom russe et de la forteresse falacha ne sont pas dans le même ton. Ce sont aussi (ce n'est pas un hasard) les moments où l'action est la plus tendue (avec la séquence chez les bédouins).

   Au final, j'ai trouvé cela agréable à suivre, assez drôle, même si c'est convenu. Le film illustre assez bien l'idéologie dominante chez les bobos de gauche. Certains adoreront, d'autres en seront horripilés.

23:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma

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