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vendredi, 27 avril 2012

Le Fils de l'autre

   Lorraine Lévy s'est embarquée dans un sujet "casse-gueule" : le conflit israélo-palestinien, vu par un biais familial. Un échange (involontaire) de bébés, survenu des années plus tôt, a des conséquences dramatiques.

   Une banale visite médicale fait comprendre à un couple de classe moyenne que celui qu'ils prennent pour leur fils est en réalité le rejeton de Palestiniens ! Ceux-là ont aussi du mal à admettre qu'il ont élevé un enfant de l'ennemi.

   La nouvelle est d'autant plus mal perçue du côté du couple israélien que le père (Pascal Elbé, excellent) est un officier de Tsahal ! En face, l'autre père vit mal son déclassement social, attribué à l'occupant israélien. C'est donc des femmes que la solution pourrait émerger. Autant le dire : Emmanuelle Devos (la maman franco-israélienne) a su trouver le ton juste, toujours sur la corde raide. Orith a compris qu'on lui reproche (implicitement) de ne pas avoir senti que le bébé à peine né qu'on lui avait remis dans les bras n'était pas le sien. Elle aime finalement ces deux garçons, tout comme la Palestinienne.

   Le film mérite aussi le détour pour certains aperçus des sociétés israélienne et palestinienne. On mesure l'importance du service militaire chez les jeunes Israéliens... et le sentiment ambigu de celui qui en est dispensé, grâce au piston paternel croit-on, parce qu'il n'est pas considéré comme juif en réalité. On touche aussi du doigt le degré d'enfermement de la plupart des Palestiniens, soumis au contrôle de l'armée occupante.

   La réalisatrice n'a pas craint de se coltiner l'intégrisme juif (avec ce rabbin si pétri de certitudes)... sans oublier son pendant musulman, incarné par le frère palestinien de l'un des héros (Mahmud Shalaby, déjà remarqué dans Les Hommes libres, très bon), une vraie tête de con.

   Les deux fistons sont bien interprétés, par Jules Sitruk et Mehdi Dehbi.

   Le principal défaut du film est sa conclusion. Pendant 1h30, la réalisatrice fait monter la tension, laissant entrevoir plusieurs fins possibles. Même si un accès de violence survient, cela reste un peu trop "politiquement correct" à mon goût.

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