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mardi, 26 juin 2012

Madagascar 3

   Ce film suinte l'anti-France. Cela commence, quasiment dès le départ, par une allusion au fait que les Français travailleraient peu : dans la version doublée, on a droit au couplet sur la durée des vacances et les RTT...

   On continue avec le personnage humain principal, une policière (Chantal Dubois) obnubilée par les trophées d'animaux, une increvable mégère qui n'est pas sans rappeler l'insubmersible mamie de l'épisode 2. (Un peu de misogynie ne peut nuire, au passage.) Les esprits forts feront remarquer que la policière est monégasque... mais ce détail n'est mis en avant que dans la séquence "montecarlienne" : par la suite, elle est qualifiée de française, jusqu'à la remise du chèque de récompense.

   Cette francophobie nous vaut toutefois un bon moment : le rétablissement express des subordonnés de miss Dubois, grâce à une chanson dont je me garderai de dévoiler le titre. Sachez seulement que c'est l'occasion de se payer la tête d'un film français qui a permis à une actrice très moyenne d'être oscarisée. Là, j'ai bien ri. Mais le second degré disparaît à nouveau à la fin, où l'on retombe sur le French Bashing (les "Freedom Fries" ont remplacé les "French Fries") si bien décrit naguère par Guillemette Faure.

   Mais d'autres Européens bénéficient d'un traitement à peine moins dégradant. Le Russe a perdu de sa superbe par rapport à une époque ancienne (sans doute celle de la Guerre froide) : c'est une poule mouillée qui fait des rodomontades. L'Italien est l'idiot utile, l'Italienne une femme-objet assez faible finalement... vite sous le charme du lion américain, qui va remettre le cirque sur pied (ben voyons...). Au passage, signalons qu'aucun personnage négatif ne semble faire référence à l'Allemagne. On a de ces prévenances, outre-Atlantique...

   Si l'on oublie cet arrière-plan nauséabond, on peut passer quand même un bon moment. L'humour pipi-caca est trop peu présent à mon goût (et à celui d'un jeune spectateur qui riait aux mêmes gags que moi) : un peu de vomi sur un gâteau au début, un spectateur ultra-chiant qui finit coincé dans l'anus d'un éléphant par la suite.

   Le ressort le plus efficace est l'intervention des inénarrables pingouins, dont le cynisme rigolard me fait bien marrer. Je garde aussi en mémoire la love story entre le roi lémurien et une ourse très timide... et assez dégueu... Mais l'amour -le vrai, le seul, l'unique- n'est-il pas aveugle ?

   Quand la tension baisse (ça arrive assez souvent, quand même : le film est très inégal), on peut s'amuser à essayer de repérer les références cinématographiques.

   Pour 2,5 euros, ça passe.

23:04 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma, film, cinema