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lundi, 30 décembre 2013

Twenty Feet from Stardom

   "A six mètres de la célébrité", c'est-à-dire tout près, mais plutôt dans l'ombre, évoluent depuis des dizaines d'années des femmes (et parfois des hommes), dont les voix n'ont pas grand chose à envier à celle des vedettes. Ces personnes sont les choristes. Ce documentaire leur est consacré.

   Blanches et lisses à l'origine, ces assistantes sont devenues majoritairement noires... et plus pétulantes. Leur point commun est d'avoir découvert le chant au temple. De manière générale, la musique populaire noire-américaine doit beaucoup à la manière dont le culte protestant est rendu outre-Atlantique.

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   La trame du film est linéaire. On part de la création des groupes de choristes noires à leurs tentatives de carrière solo, en passant par le fonctionnement de l'industrie du disque et les interactions avec les mouvements politiques des années 1960-1970.

   Parmi les vétéranes, il y a celle qui a servi la soupe à Ray Charles (qui avait ses "raelettes"). Dans le film, on nous propose l'intégralité d'une célèbre chanson (What'd I say), avec les choristes au premier plan (sur le côté toutefois), dans un jeu érotique (au niveau des gémissements) avec le pianiste, qui se trouve au centre. (Au passage, ceux qui ne connaissaient le musicien que très âgé et rabougri pourront le découvrir jeune et en pleine santé, très proche de l'interprétation de Jamie Foxx dans Ray.)

   L'une des plus talentueuses était Darlene Wright, qui dut changer son nom en "Love". Elle raconte comment elle n'a parfois même pas été créditée pour les voix qu'elle avait assurées sur des disques du groupe The Crystals. Le producteur Phil Spector ne semble pas avoir éprouvé un grand respect pour ces petites mains du spectacle chanté, sans lesquelles bien des artistes n'auraient pas eu autant de succès.

   D'autres, comme Claudia Lennear, Lisa Fischer et Merry Clayton, ont travaillé pour les Rolling Stones, David Bowie, Joe Cocker, Sting... En général, elles ont commencé jeunes (autour de 18 ans)... et elles étaient très jolies ! Le contraste est saisissant, puisque l'on voit ce qu'elles sont devenues, 30, 40 ou 50 ans plus tard...

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   Elles n'ont de plus pas été gâtées par la vie. Si elles se contentaient de rester choristes, au bout d'un moment, on leur faisait comprendre qu'il fallait laisser la place à de plus jeunes. Et presque toutes celles qui se sont lancées dans une carrière solo ont échoué. Le film n'ose pas trop s'attarder sur le sujet mais, s'il est incontestable que ces femmes possèdent des voix en or, cela ne suffit pas pour faire carrière. Sans auteur ni compositeur, le rossignol chante à vide. Et il y a ce petit "supplément d'âme", qui fait qu'une chanteuse techniquement moins bonne fait passer beaucoup plus de choses.

   Toutefois, bien que le film ne dure qu'une heure et demie, j'ai trouvé cela assez long. C'est le défaut des documentaires, en général. Et pourtant, ici, on a pris soin d'alterner images d'archives, entretiens récents (plus ou moins intéressants) et séquences chantées. Cela reste un film plaisant à voir... et à entendre.

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