dimanche, 29 décembre 2013
The Lunchbox
A Bombay, de nombreux employés se font livrer le déjeuner sur leur lieu de travail, dans une sorte de cantine métallique verticale (la fameuse lunchbox). Soit c'est leur épouse qui l'a préparé, soit ils ont passé commande à un service de restauration rapide. Saajan est un comptable minutieux, pas très apprécié de ses collègues mais respecté pour la qualité de son travail. Il angoisse à l'approche de la retraite, d'autant plus qu'il est veuf :
Il est interprété par Irrfan Khan, un acteur que le public occidental a pu apercevoir dans Un Coeur invaincu ou Slumdog Millionaire, plus longuement dans L'Odyssée de Pi.
Ila est une femme au foyer qui, chaque matin, prépare la tambouille de son mari, qu'elle lui fait parvenir par le système de livraison mis au point par une communauté de travailleurs masculins (et qui a suscité l'intérêt de l'université de Harvard !). Est-il besoin de préciser qu'elle est incarnée par une ravissante actrice, Nimrat Kaur ?
Arrive l'accident de parcours. Un jour, une erreur de livraison est commise. L'époux d'Ila reçoit un déjeuner à base de choux, alors que les délicieux petits plats de la jeune femme atterrissent sur le bureau de Saajan. L'erreur se répète les jours suivants, ce qui pousse la jeune femme à s'interroger. Une correspondance anonyme naît entre les deux êtres que tout sépare.
C'est un petit bonheur de comédie de mœurs. La jeune femme cuisine sur les conseils de sa voisine du dessus, une dame âgée dont on n'entend que la voix... mais quelle voix ! Cette "Tatie" s'occupe de son mari cloué au lit... et aide l'héroïne à séduire le ventre des hommes... ou à se venger d'eux s'ils sont indélicats ! Une corde et un panier permettent aux deux femmes de communiquer.
Au bureau, Saajan tente de se débarrasser du jeune Shaikh qu'on l'a chargé de former, un ambitieux plein de bagout, mais sympathique au fond (une sorte de Jamel Debbouze indien) :
Le film vaut aussi pour le portrait social de l'Inde actuelle qu'il brosse. La mégapole est le siège de toutes les inégalités, entre ces gamins qui mendient dans les transports en commun et les ultrariches qui vivent à l'occidentale. Saajan lui-même est à l'abri du besoin, dans sa propriété verrouillée, alors que Shaikh cherche à faire son trou... et à obtenir la reconnaissance de sa belle-famille. Ila elle est une femme, de surcroît d'origine modeste. Son couple bat de l'aile.
Dans la deuxième partie, le ton balance entre comédie et drame. La relation entre la cuisinière et le comptable évolue. C'est la toute fin qui fait pencher la balance d'un côté plutôt que de l'autre.
Parmi les nombreux films à voir ces temps-ci, c'est peut-être celui qui file le plus la pêche.
22:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film
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