Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 10 mai 2014

Girafada

   C'est une sorte de conte, qui s'inspire d'une histoire vraie dans laquelle le réalisateur, Rani Massalha, a été impliqué, comme il le raconte dans le dossier de presse consacré au film.

   Le contexte est celui de la deuxième Intifada, au début du XXIe siècle. Kalkiliya (aussi écrite Qalqiliya), est une ville frontalière, à la limite de la Cisjordanie et d'Israël. A proximité se trouvent aussi des colonies juives et des points de contrôle, qui empoisonnent la vie des Palestiniens. (Notons que le film a été tourné dans une autre ville de Cisjordanie, Naplouse.)

cinéma,cinema,film

   Cette ville possède un zoo, qui survit tant bien que mal, grâce notamment à l'énergie d'un vétérinaire bien sous tout rapport (Yacine) : c'est un laïque, passionné par son travail, modéré dans ses propos et qui tente d'élever seul son fils unique. (On apprend plus tard pourquoi la mère est absente.)

cinéma,cinema,film

   Le film ne cache pas les tensions qui peuvent exister au sein de la population palestinienne. On les perçoit notamment au travers du regard du fils du vétérinaire, très bien joué par Ahmad Bayatra. Des Israéliens, on a une vision essentiellement négative, avec ces soldats du check point (un homme et une femme) assez désagréables, voire racistes. Même le collègue israélien de Yacine (interprété par Roschdy Zem, pas super à l'aise) est présenté sous un jour ambigu : on le voit au départ comme un jouisseur égoïste et il finit par aider son "ami"... quand on lui force un peu la main.

cinéma,cinema,film

   Dans cette histoire, la journaliste française joue un rôle non négligeable. Elle est évidemment charmante (elle a les traits de Laure de Clermont), évidemment propalestinienne... et l'on sent qu'entre elle et le vétérinaire de Kalkiliya pourrait naître quelque chose.

cinéma,cinema,film

   Mais il y a d'abord une girafe à sauver. Depuis la mort de son compagnon (à cause d'un bombardement... signalons que l'animal a fini empaillé), la femelle, enceinte, refuse de s'alimenter, au grand désespoir du fils du vétérinaire. La deuxième partie du film montre le périple accompli par l'improbable trio (le père, le fils et l'esprit critique) pour tenter de ramener en Cisjordanie un nouveau mâle (nommé Roméo !), "emprunté" à  un zoo israélien.

   Comme c'est un conte (ou une fable), l'histoire n'est pas que tragique. Elle ménage des moments d'humour, dès le début d'ailleurs, quand le gamin fait l'éloge des girafes, dont les excréments sentiraient très bon, au contraire de ceux des babouins, qui ont attrapé la diarrhée à force de manger des cacahuètes ! De temps à autre, le vendeur ambulant Hassan contribue lui aussi, par son regard décalé, à dédramatiser les événements.

   C'est joli à regarder, avec de superbes paysages ruraux et un moment de grâce, lorsqu'une girafe franchit le mur de séparation (inachevé) entre les deux territoires. On la voit poursuivre sa déambulation dans les rues d'une ville... mais je me garderai bien de dire comment tout cela se termine.

Les commentaires sont fermés.