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vendredi, 22 avril 2016

The Lady in the van

   Cette "lady" est une clocharde SDF assez âgée pour être à la retraite, viscéralement attachée à sa fourgonnette brinquebalante. (Par la suite, on découvre qu'elle en possède une seconde, plus récente, qu'elle a réussi à se faire payer par une bourgeoise compatissante... mais peu désireuse de la voir fréquenter son quartier.) Elle est incarnée par Maggie Smith qui, pour les jeunes générations, est l'inoubliable Minerva McGonagall dans la saga Harry Potter. Pour les cinéphiles confirmés, c'est une vieille connaissance, vue notamment dans des adaptations de pièces shakespeariennes et de romans d'Agatha Christie. Cette grande actrice n'hésita pas non plus à se commettre dans des productions grand public, comme le péplum Le Choc des Titans (celui de 1981), où elle prêta ses traits à la déesse Thétis :

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   C'est l'occasion de rappeler au jeune public que des comédiennes aujourd'hui grisonnantes et ridées ont souvent été jadis de (très) jolies femmes. Cela me rappelle une conversation que j'ai eue avec une adolescente, qui, sans doute influencée par certaines éructations médiatiques, sa gaussait du contraste entre le nom et l'apparence physique d'Eva Joly. Sachez mesdemoiselles à la peau douce, à la taille mince et aux chairs fermes, que la fleur de votre beauté se fanera un jour (peut-être pas si lointain) et que telle personnalité dont vous vous plaisez à vous moquer n'est pas plus laide que ce que vous deviendrez.

   Mais revenons à notre "lady". Le terme confine à l'antiphrase, tant le manque de propreté et le sans-gêne de Mary/Margareth la rapprochent peu (de prime abord) d'une personne distinguée. Notons toutefois qu'elle s'exprime dans une langue relevée, que l'on apprécie d'autant plus que le film est distribué en version originale sous-titrée. C'est un véritable bonheur que d'entendre parler du bon anglais, et pas cette bouillie mondialisée qui en est issue et qui nous est trop souvent servie par les médias anglo-saxons.

   Dans la première partie de l'histoire domine le ton de la comédie, avec l'irruption de cette mégère dans un quartier bourgeois de Londres. Comme les habitants se piquent de morale, ils n'osent pas la faire expulser. (Parmi ceux-ci, on reconnaîtra Roger Allam, alias l'inspecteur Thursday, le supérieur du jeune Morse dans la série qui raconte les débuts du célèbre enquêteur d'Oxford.) De temps à autre, ils lui font même de petits cadeaux, espérant qu'elle choisira de garer son fameux van à l'autre bout du quartier. Le plus drôle est que la "lady" ne leur en est nullement reconnaissante ! Elle va finalement échoir à un écrivain célibataire, très "maniéré" et qui reçoit de jeunes hommes tard le soir... à tel point que Mary se demande si un complot communiste n'est pas en train de se monter ! (L'action se déroule dans les années 1970-1980... et rappelons que c'est inspiré d'une histoire vraie)

   Concernant l'écrivain, la réalisation se fait originale, juxtaposant deux versions du personnage à l'écran, une vivant les épisodes racontés, l'autre les écrivant. C'est la source de nombreux gags, les deux versions de l'écrivain divergeant souvent sur la manière de se comporter avec la vieille dame !

   La seconde partie de l'histoire est plus riche en émotion. On en apprend davantage sur le passé de l'héroïne, qui fut infirmière, bonne sœur... et même pianiste. On comprend que sa vie n'a pas été souvent heureuse. De son côté, Alan (l'écrivain) culpabilise parce qu'il s'est trop peu soucié de sa mère, désormais veuve et touchée par une maladie neuro-dégénérative. On s'achemine tout doucement vers une conclusion prévisible, très émouvante. (Par moments, j'ai pensé à Philomena, même si le contexte est très différent.) Fort heureusement, le scénario s'achève sur une pirouette qui nous remet du baume au cœur.

   Et quelle actrice !

22:31 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

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