lundi, 14 août 2017
Crash Test Aglaé
Cette Aglaé est une jeune femme souffrant de T.O.C. (et, sans doute, d'un autisme léger). Son obsession compulsive du détail et son obstination font d'elle une excellente technicienne d'un centre d'étude de l'accidentologie automobile. (Dans le rôle, India Hair, déjà vue dans Camille redouble, est formidable.) Mais elle y est considérée un peu comme une bête curieuse. Elle n'a que deux amies, Marcelle, une fan de mots croisés proche de la retraite (Yolande Moreau, épatante), et Liette, la copine du délégué syndical, qui désespère d'avoir un enfant (Julie Depardieu, que je suis ravi de retrouver en aussi bonne forme).
Peu après le début de l'histoire, on apprend que l'usine dans laquelle travaillent les trois femmes va être délocalisée en Inde, alors qu'elle dispose pourtant d'un carnet de commandes bien rempli. C'est l'aspect social de l'intrigue, qui dénonce les effets pervers de la mondialisation des échanges... tout en manifestant une belle ouverture à la diversité culturelle.
Les trois héroïnes vont se lancer dans un improbable périple, de la France métropolitaine à l'Inde, en passant notamment par la Suisse, l'Allemagne, la Pologne, la Russie et le Kazakhstan. Sans trop dévoiler la suite, je peux dire que les trois n'arriveront pas au bout. Entre temps, on aura croisé un milliardaire hypocondriaque, une belle-mère bisexuelle (et bordélique), des musiciens en caravane, un douanier chanteur, un soldat amoureux... et un médecin transgenre ! C'est dire le kaléidoscope de rencontres que nous propose cette histoire invraisemblable, qui tient la route grâce à trois actrices très attachantes, qui rendent totalement crédibles leurs personnages.
On notera que le réalisateur a placé au premier plan des femmes qui ont du charme, mais qui ne sont pas des reines de beauté. On en voit quelques-unes, au détour d'une séquence : la DRH érotomane, la chanteuse du mariage, la directrice polonaise... mais elles se trouvent au second plan, au service des autres personnages.
Le film vaut par la qualité de son humour. Le réalisateur (Eric Gravel) a un vrai sens du cocasse. J'ai davantage ri qu'en regardant Cars 3 ! On sent aussi l'empathie pour tous les personnages. Même le syndicaliste cégétiste, plutôt ridicule au départ, a droit à sa chance. Et puis, à partir du moment où l'héroïne se trouve en Asie centrale, on nous propose de magnifiques paysages, dans lesquels Aglaé va évoluer à pieds, à bicyclette, en moto, têtue comme une mule, obsédée par son idée de retrouver son travail en Inde. (Et quelle superbe scène qui voit Aglaé pédaler sur une route déserte, au milieu d'une pluie de parachutistes !)
Mais, comme tout voyageur le sait, dans ce genre de périple, le chemin emprunté compte souvent plus que le but à atteindre. Jusqu'à la fin, le film continue à surprendre, entre émotion et dérision.
Pour moi, c'est la comédie de l'été !
22:44 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
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