dimanche, 30 septembre 2012
Camille redouble
Noémie Lvovsky fait partie du paysage cinématographique français... à l'arrière-plan. Pas assez canon pour la plupart des rôles-vedettes, pas assez intello pour susciter l'enthousiasme des critiques, elle a surtout officié comme scénariste (pour Arnaud Desplechin et Valeria Bruni Tedeschi, notamment). De l'autre côté de la caméra, elle s'est fait remarquer dans plusieurs seconds rôles, par exemple Edith Marécaux (aux côtés de Philippe Torreton) dans Présumé coupable, ou Madame Campan dans Les Adieux à la reine.
Du coup, il y a une part autobiographique dans ce film. L'héroïne, Camille (incarnée par la réalisatrice), est une actrice qui n'arrive pas à percer ; elle sort d'une histoire d'amour douloureuse, elle fume... et qu'est-ce qu'elle picole ! Mon Dieu mon dieu mon dieu mon dieu ! Bien mal lui en prend, puisqu'à l'issue d'une soirée très arrosée, elle se retrouve dans la peau de la Camille de 16 ans, il y a plus de 25 ans !
Dans ce passé, la plupart des personnages sont joués par des comédiens qui ont (à peu près) l'âge du rôle. Pas Camille, toujours incarnée par Noémie Lvovsky, mais habillée à la mode de l'époque. Et ça marche ! C'est évidemment très drôle. On sent aussi une certaine gourmandise à faire revivre cette adolescence du début des années 1980. Entre marivaudages et questionnements intérieurs, on suit un groupe de filles très tentées par les garçons.
L'autre aspect du film est la transformation du passé. Camille voudrait éviter de revivre la douloureuse histoire qui était née à l'époque et, surtout, elle va essayer d'empêcher le décès de sa mère, interprétée avec talent par Yolande Moreau (le papa ayant les traits Michel Vuillermoz).
Parmi les autres acteurs, il faut distinguer Samir Guesmi, un autre habitué des seconds rôles (récemment vu dans Hors-la-loi et Adieu Berthe) qui se révèle excellent en incontournable amour de l'héroïne. Denys Podalydès est très bon en prof de physique (mieux qu'Amalric en prof de français... mais cela n'étonnera personne). Se distingue aussi Judith Chemla, pétulante à deux âges.
J'aurais peut-être préféré que les implications fantastiques du retour dans le temps soient davantage développées, alors que c'est sur l'émotion que joue essentiellement le film. Mais cela reste un excellent divertissement.
11:58 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film
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