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mercredi, 03 juillet 2019

Ibiza

   Pour le dernier acte de la Fête du cinéma, va pour une comédie populaire "à la française" ! La bande-annonce m'a accroché et j'apprécie plusieurs des comédiens présents au générique... à commencer par Mathilde Seigner, d'une incroyable fraîcheur... même si, au début, elle n'est pas gâtée par la scène en voiture avec son nouveau compagnon, Philippe.

   Celui-ci, un podologue pacifique ventripotent, est incarné par Christian Clavier, qui me laisse une impression mitigée. J'ai du mal à l'expliquer, mais sa manière d'être (sa "présence" pourrait-on dire) a tendance à susciter du dégoût, même si je reconnais le talent d'acteur (plutôt au niveau de la voix). Au début de l'histoire, on nous le dépeint comme un gros bourgeois conservateur, mais pas méchant. La suite du film va le faire apparaître sous un autre jour aux yeux des deux enfants de Carole/Mathilde, qui l'ont d'abord surnommé Shrek !

   Ces deux adolescents n'inspirent pas la sympathie. A plusieurs reprises, j'ai ressenti quelques démangeaisons dans ma main droite. Du coup, je me suis dit que c'est plutôt une comédie pour adultes que pour adolescents. (Il y avait pourtant des enfants dans la salle, que j'ai d'ailleurs entendu rire.)

   L'intrigue décolle vraiment à partir du séjour à Ibiza. Philippe est rapidement tourné en ridicule... mais, à la suite de l'ingestion (involontaire) d'une substance hallucinogène, il va vivre une soirée mémorable... tout comme sa compagne d'ailleurs. Ce sont les enfants qui ramènent les adultes au bercail !

   Sur l'île, on croise des individus souvent un peu louches. Même si l'on n'atteint pas la justesse des films tournés par l'équipe du Splendid, il y a quelques annotations sociologiques sur la faune des vacanciers... et le comportement en avion. Sur place, c'est Frankie le disc-jockey qui sort du lot. Joey Starr l'incarne à la perfection.

   L'histoire suit son cours, avec des hauts et des bas. Pour moi, le meilleur moment du film est la séquence dans la propriété des bobos écolos, qui déclarent vouloir vivre en harmonie avec la nature. Louis-Do de Lencquesaing et Frédérique Bel forment un couple détonnant, elle givrée et lui exhibitionniste arrogant. Cela devient tordant quand la situation dérape... et que le système d'irrigation s'emballe...

   Je trouve que la bande-annonce est fidèle à ce que l'on voit dans le film. Donc, si elle ne vous plaît pas, il vaut mieux ne pas aller voir Ibiza. Par contre, si elle vous titille, il se pourrait que cette petite comédie sans prétention vous fasse passer un agréable moment.

20:32 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

The Mountain

   Sous-titré "Une odyssée américaine", ce long-métrage se veut à la fois une reconstitution du travail d'un médecin controversé (Walter Freeman) et une réflexion sur la nature et le comportement humains.

   Je ne sais pas comment régissent les (rares) autres spectateurs de ce film, mais l'action de ce supposé médecin m'a mis extrêmement mal à l'aise. Jeff Goldblum incarne (très bien) un praticien calme, très sûr de lui et de ses théories. Il veille à expliquer en détail sa démarche à ses patients et à leur famille, mais considère les individus qu'il traite comme des objets d'étude, une pâte humaine qu'il peut pétrir à loisir.

   Les conséquences des opérations qu'il pratique (avec chocs électriques et perforations crâniennes) sont graves. Le film montre que, dans les années 1950, l'heure de gloire de Freeman est passée. Ses pérégrinations dans l'Amérique profonde pourraient se comprendre comme une fuite en avant, assaisonnée d'alcool et de rencontres féminines.

   L'image a un petit côté "vintage" et la reconstitution de l'époque mérite le détour. Mais c'est filmé de manière neurasthénique, comme si le metteur en scène avait lui-même été lobotomisé. Du coup, il faut s'accrocher pour ne pas piquer du nez face aux aventures peu palpitantes du médecin et de son jeune photographe attitré. (A ce propos, Tye Sheridan ne semble maîtriser qu'une expression et demie... et je réalise soudain que c'est lui qui incarne -plutôt mal- Cyclope dans les derniers X-Men, dont le médiocre Dark Phoenix...)

   Mais le pire est atteint dans la dernière demi-heure. Le duo rencontre un "client" très spécial, un homme fantasque qui vit seul avec sa fille dans une villa perdue dans la campagne. Ce "client" est joué par Denis Lavant, qui se livre d'abord une caricature de ce qu'il a précédemment interprété, dans un anglais mâtiné de français. On a beau sentir la fascination qu'éprouve le metteur en scène pour le comédien, à l'écran, c'est ridicule. Cela se conclut par une tirade du personnage en français, sensée être porteuse de sens. C'est surtout pompeux, horriblement prétentieux.

   Je trouve que 4 euros, c'est cher pour ce bousin intellichiant !

09:18 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films