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mercredi, 21 août 2019

Thalasso

   Ce film est présenté comme une suite (lointaine) de L'Enlèvement de Michel Houellebecq, mais, franchement, il n'est pas nécessaire de l'avoir vu pour comprendre les détails de l'intrigue. Derrière la caméra, on retrouve Guillaume Nicloux, qui s'est distingué jadis par quelques bons films de genre (Le Poulpe, La Clef et, dans une moindre mesure, La Religieuse).

   On attend évidemment le face-à-face Houellebecq-Depardieu. On commence par suivre l'écrivain, sur le point de débuter sa cure de thalassothérapie. Il ne pète pas la forme, son foie va mal et ses poumons subissent les conséquences d'années de tabagisme. La confrontation entre l'écrivain dubitatif et l'organisation méticuleuse des services de la thalasso ne manque pas de saveur. Le plaisir s'accroît quand le "héros" trouve un "compagnon de lutte" (pour la boustifaille et la picole) en Gérard Depardieu. Les dialogues sont crus et certaines situations sont particulièrement cocasses (comme la séquence avec les boues d'algues).

   Cependant, l'histoire connaît plusieurs coups de mou, comme lorsque les deux pochtrons discutent de la mort et de la réincarnation. Cela ne s'améliore pas quand débarquent les bras cassés de l'épisode précédent (les anciens ravisseurs de Houellebecq), qui viennent solliciter son aide pour... retrouver la mère de famille, âgée de 80 ans, et qui a subitement tout plaqué. Certes, cela redonne du tonus à l'intrigue, d'autant que les acteurs sont assez convaincants... mais cela ne suffit pas à sauver certaines scènes, comme celle qui se conclut en prière juive, d'un ridicule consommé.

   Au second degré, il y a le jeu sur l'image des deux personnages principaux. Le film se présente comme un portrait intime, nous montrant comment Gérard et Michel sont supposés être "dans le privé"... sauf que, pour construire ses personnages, Nicloux s'est appuyé sur leurs déclarations publiques. Et voilà Depardieu qui proclame à nouveau son amour pour Poutine, tandis que Houellebecq vomit la démocratie libérale. Et je ne vous détaille pas le wagon de conneries proférées par différents personnages, à propos de la mort de Coluche, de François Hollande ou encore des Chinois. Les scénaristes ont toutefois veillé à ne pas tomber dans l'abject : aucun personnage ne profère le moindre propos antisémite (d'autant qu'un des membres de la bande est juif) ou raciste. Mais, quand, à la fin, apparaît un personnage noir, affublé d'un horrible strabisme, on ne peut pas s'empêcher de ressentir un malaise... Quant à la conclusion de l'histoire, elle est bâclée.

   Le cinéaste est totalement en empathie avec ses deux personnages principaux. Qu'on ne s'attende donc pas à les voir dépeints comme deux enfants gâtés de la République, qui ont connu célébrité, richesse et conquêtes féminines. Maintenant que vieillissants, ils bandent mou, ils ressentent l'approche inéluctable de la mort... et le risque de disparaître un jour ou l'autre de la mémoire publique (ce qui commence d'ailleurs déjà à se produire pour Houellebecq, au cours de la seule scène asticotant un peu l'un des deux personnages principaux).

   Mais je reconnais que les acteurs ont de l'abattage, un incontestable sens de l'autodérision, et que certaines scènes sont particulièrement drôles. A voir pour les amateurs/trices de comédies décalées.

22:59 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Commentaires

Pas vu le premier. Wellbec me dégoute physiquement et intellectuellement... J'hésite...

Écrit par : Pascale | jeudi, 22 août 2019

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Dans le film, Houellebecq comme Depardieu apparaissent peu à leur avantage (physique) dans plusieurs situations. C'est le principal ressort comique. Cela atténue (un peu) le côté répugnant de Houellebecq (encore un mec marié à un femme qui pourrait être sa fille...). Depardieu s'en sort mieux. Il est vraiment bon.

Écrit par : Henri Golant | jeudi, 22 août 2019

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Aucun doute sur Depardieu.
Dans la BA lorsque Houellebecq est pris la main dans le sac en train d'essayer d'ouvrir l'armoire à vin, son pseudo sursaut est nul. On voit à quel point il joue mal. La scène a dû être refaite 30 fois.

Houellebecq est marié à amune jeune femme de la moitié de son âge, dans le film ou la vraie vie ?

Écrit par : Pascale | vendredi, 23 août 2019

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Les deux, mon général !

Il a épousé sa troisième compagne l'an dernier :

https://www.closermag.fr/people/mariage-de-michel-houellebecq-comment-il-a-rencontre-sa-femme-lysis-881599

http://www.lefigaro.fr/culture/2018/09/24/03004-20180924ARTFIG00198-l-amour-le-sexe-et-les-femmes-michel-houellebecq-se-marie.php

On ne la voit qu'au tout début du film, quand elle accompagne Houellebecq à l'entrée du centre de thalassothérapie.

Écrit par : Henri Golant | vendredi, 23 août 2019

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Des femmes de goût sans nul doute...

Écrit par : Pascale | samedi, 24 août 2019

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Bonsoir Henri Golant, je vais aller voir le film pour Houellebecq et Depardieu. Bonne soirée.

Écrit par : dasola | lundi, 26 août 2019

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