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dimanche, 04 juillet 2021

Le Procès de l'herboriste

   Fête du cinéma, acte V.

   Cette coproduction internationale, tournée en tchèque (et en allemand), est une sorte de biopic de Jan Mikolásek, un fils de jardinier devenu guérisseur. Il a connu la Première Guerre mondiale (dans l'armée austro-hongroise), la Ière République tchécoslovaque, le démembrement du pays suivi de l'occupation allemande et, enfin, la dictature communiste.

   Le film débute par le décès d'un président tchécoslovaque, Antonin Zápotocký, un communiste modéré qui a protégé Mikolásek des foudres des staliniens. À partir de là s'enclenche un engrenage, mêlant incompréhension, jalousie et règlements de comptes, qui aboutit au procès du "charlatan". Pendant que les nuages s'assombrissent au-dessus de la tête du guérisseur, des retours en arrière nous font découvrir les principales étapes de son existence.

   La réalisatrice Agnieszka Holland (auteure l'an dernier de L'Ombre de Staline) nous propose une vision un peu scolaire sur la forme, mais dérangeante sur le fond. Mikolásek n'était pas un homme ordinaire : d'abord incroyant, il est devenu de plus en plus pieux avec l'âge ; politiquement, il s'est accommodé de tous les régimes (acceptant de soigner aussi bien des pauvres que des riches, des nazis que des communistes...) ; enfin, bien que marié, il semble avoir entretenu au moins une liaison homosexuelle.

   Mais ce qu'on lui reproche est d'abord de pratiquer une médecine qui, pour les patients qu'il guérit, s'apparente à de la magie. Très tôt, il a senti qu'il avait un don, qu'il a pu cultiver grâce à ses connaissances en botanique. Il a rapidement su quels sont les effets de telle ou telle plante. Il lui manquait la compétence en diagnostic, qu'il a acquise auprès d'une guérisseuse, qui lui a montré comment analyser l'urine des patients.

   Celui qui refusait d'être appelé "docteur" s'est fait des ennemis par son refus d'engagement politique (à l'exception de l'aide aux démunis), par son attitude hautaine, son appât du gain (paradoxal)... et sans doute aussi par sa vie privée que d'aucuns jugeaient scandaleuse.

   Je ne connaissais pas cette histoire assez extraordinaire, que ce film a le mérite de nous raconter de manière prenante.

   P.S.

   On reconnaît la patte d'Agnieszka Holland à plusieurs éléments. Outre le classicisme de la mise en scène, il faut signaler l'importance accordée à la foi chrétienne et la mise dos-à-dos des deux totalitarismes (stalinisme et nazisme) : l'arrestation du héros par la Sûreté de l'État ressemble bigrement à celle qu'il a subie, quelques années auparavant, par la Gestapo.

   P.S. II

   Avis aux âmes sensibles : le film contient une scène presque insoutenable, impliquant des chatons.

Le Sens de la famille

   Fête du cinéma, acte IV.

   Cette comédie réunit à nouveau (après Tout le monde debout) le duo Alexandra Lamy - Franck Dubosc. Ils interprètent Sophie et Alain, un couple en crise... dont la famille est quelque peu dysfonctionnelle : la fille aînée, Valentine, est en pleine crise d'adolescence, le cadet Léo (Nils Othenin-Girard, vu notamment dans L'Aventure des Marguerite) vend de la drogue dans son établissement scolaire et la benjamine Chacha ne pense qu'à son anniversaire (et à faire pipi).

   Au départ, j'ai eu peur que la caractérisation des personnages se contente de miser sur le côté "tête à claques" de la progéniture. Fort heureusement, lors d'une sortie dans un parc d'attractions, un événement extraordinaire se produit : au réveil, les membres de la famille se retrouvent dans le corps d'un(e) autre !

   Cette première "vague d'échanges" (il y en aura d'autres...) est bien choisie, puisque Dubosc incarne désormais une enfant (suçant son pouce) dans le corps d'un rédacteur en chef, tandis qu'Alexandra Lamy doit faire croire qu'elle est habitée par l'esprit d'une adolescente ! Les deux comédiens s'en sortent très bien. Mais la bonne surprise est que leurs partenaires sont tout aussi crédibles, en particulier la petite Rose de Kervenoaël, censée faire croire que le corps d'une gamine de sept ans héberge l'esprit de sa mère. Cette jeune comédienne est étonnante !

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   La situation se complique quand la grand-mère débarque au foyer (une fois la famille revenue du parc d'attractions). Christiane Millet, Mathilde Roehrich et Nils Othenin-Girard font alors montre de leur talent.

   Ces échanges de personnalité interviennent à un moment crucial pour la plupart des membres de la famille : le père doit sauver son journal de la faillite, la mère hésite à prolonger une liaison, la fille aînée est amoureuse... tout comme la mamie, très rigide de prime abord... mais qui va se découvrir une âme de cougar !

   Je ne vous cache pas que les gags ne sont pas toujours d'une étourdissante finesse... mais c'est efficace ! La salle où je me trouvais était pleine de monde et a ri de bon coeur. Je déconseille toutefois cette comédie "familiale" au plus jeune public.

   P.S.

   Un mot sur la "morale" de l'histoire. Sur le fond, c'est assez conservateur. On tente de nous démontrer qu'il faut accepter tous les membres de sa famille, tels qu'ils sont. Dans la vraie vie, on peut croiser des enfoirés dans son arbre généalogique. La famille du coeur ne coïncide pas forcément avec celle du sang.

13:38 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films