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dimanche, 05 juin 2022

J'adore ce que vous faites

   Et c'est parti pour une comédie "à la française", signée Philippe Guillard, qui a déjà dirigé Gérard Lanvin dans Le Fils à Jo et Papi-Sitter. L'intrigue s'inspire sans trop le cacher de L'Emmerdeur et surtout du Boulet (déjà avec Gérard Lanvin), cité au cours de plusieurs dialogues. On ne doit donc pas s'attendre à une originalité folle.

   Gérard Lanvin est dans son propre rôle, celui d'un acteur vieillissant, ancienne gloire des salles obscures pour laquelle les bons rôles se font de plus en plus rares. Une occasion se présente avec le tournage de la partie française de l'intrigue d'un film américain consacré au Débarquement de Provence (celui d'août 1944).

   Au départ, tout semble bien "se goupiller" pour l'acteur. Il va jouer dans une superproduction, est logé dans une villa de standing et s'entend bien avec le réalisateur états-unien. Petit à petit, tout se dégrade... à commencer par l'ambiance à la villa. Y contribue fortement un employé de l'entreprise d'entretien de piscines, "Momo", un gentil lourdaud, d'autant plus envahissant que lui et sa famille (à l'exception d'un beau-frère ou d'un cousin) sont des fans absolus de... Gérard Lanvin. Ses maladresses contribuent à compliquer l'existence du comédien, qui, dans son travail, n'aime rien tant que la rigueur et l'absence de surprise.

   Dans le rôle de Momo, Artus est très bon. On dirait que cela a été écrit pour lui. Il a de l'allant, du bagout et n'a pas peur du ridicule. Comme Lanvin a volontiers adopté le costume de psychorigide qu'on a cousu pour lui, l'association des deux fonctionne bien, sans faire toutefois d'étincelles.

   Sans surprise, on passe de la phase découverte et amusement, à celle de l'agacement, puis de la colère, de la rupture avant que, bien entendu, une réconciliation ne survienne. Il n'y a pas grand chose à attendre de ce côté-ci.

   Sur le fond, l'histoire n'est pas si idiote que ça. Elle rappelle aux vedettes du cinéma populaire que, derrière leur célébrité et leur confort pécuniaire, il y a des spectateurs parfois d'origine très modeste, auxquels ils ont apporté un peu de bonheur. Leur affection,  aussi maladroitement exprimée soit-elle, n'est pas méprisable. La scène qui se passe chez la mère de Momo (avec Lanvin) est à cet égard très réussie.

   Je ne vais pas en rajouter. Ce n'est pas la comédie du siècle, mais un honnête divertissement.

   P.S.

   Le générique de fin contient un clin d’œil aux circonstances dans lesquelles le film a été réalisé : le président Emmanuel Macron y est remercié pour avoir attendu (que s'achève) le dernier jour de tournage pour confiner les Français !

16:58 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Compétition officielle

   Le fait que ce film sorte juste après la tenue du dernier Festival de Cannes n'est évidemment pas le fait du hasard. Il propose une vision assez ironique du petit monde du septième art et, dans sa dernière partie, il contient une scène se déroulant au cours d'un festival de cinéma.

   Sans surprise, le titre est à double sens. A la compétition entre les films s'ajoute celle entre les acteurs, en particulier deux "mâles alphas" aux carrières et aux tempéraments très différents.

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   A gauche se trouve Félix, le beau gosse, mondialement connu, idole d'une partie de la jeunesse, coureur de jupons. A droite se trouve Ivan, qui participe à des productions plus confidentielles, mais dont le talent est salué par la profession. Il donne des cours de théâtre, sans doute pour compléter ses revenus.

   Leur association est due à un milliardaire, propriétaire d'un gros groupe pharmaceutique et désireux de laisser une trace dans l'Histoire. Il sent que son "œuvre" économique ne va pas faire de lui un héros de l'humanité. Alors quoi ? Construire un pont ?... et pourquoi pas financer un film ?

   Ni une ni deux, une brillante réalisatrice est engagée, les droits d'un roman achetés et les deux meilleurs acteurs du pays approchés. Tout les sépare et pourtant tous deux ont intérêt à ce que le projet réussisse : en dépit de ses fanfaronnades, Félix est conscient de ne pas avoir joué dans d'impérissables chefs-d’œuvre et Ivan crève (secrètement) d'envie de toucher enfin le grand public qu'il affirme mépriser. Dans ces deux rôles, Antonio Banderas et Oscar Martinez sont excellents. Cela faisait très longtemps que je n'avais pas vu le premier aussi bon. Le second est connu des cinéphiles pour sa participation aux Nouveaux Sauvages, à La Conspiration des belettes et à Citoyen d'honneur, déjà sous la direction de Mariano Cohn et Gaston Duprat.

   C'est donc un film d'acteurs, durant lequel chacun a droit à ses morceaux de bravoure. L'habileté des auteurs est d'entremêler fiction et réalité. Les répétitions finissent par déborder sur la vie privée qui, de son côté, rejaillit sur la préparation du film. Les répliques sont souvent à double sens...

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   A ce duo masculin il faut ajouter la délicieuse, la pétillante, la frappadingue, l'incontrôlable réalisatrice, incarnée avec entrain par Penélope Cruz, en pleine forme, belle, fine et cinglée. Elle va en faire voir de toutes les couleurs aux deux mâles dominants !

   On attend avec impatience certaines scènes, comme celle du baiser, celle des récompenses ou celle du rocher. On s'intéresse aussi au sous-texte. Il y est évidemment question des "deux cinémas", celui d'auteur et celui grand public. On s'interroge aussi sur la trace qu'on va laisser derrière soi, qu'on soit PDG, comédien, réalisatrice ou auteure de livres pour enfants. L'intrigue semble sous-entendre que tout cela n'est que vanité. C'est donc assez drôle, mais pas aussi sarcastique que ce à quoi je m'attendais. J'ai quand même passé un bon moment.

00:14 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films