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samedi, 06 mai 2017

Citoyen d'honneur

   Ce citoyen est Daniel Mantovani, un écrivain argentin (fictif), qui vient d'obtenir le prix Nobel de littérature. S'il a puisé son inspiration dans son enfance et sa jeunesse, passées dans un bourg argentin, il vit depuis des années en Europe, principalement à Barcelone, dans une somptueuse demeure. Il est sollicité de partout, mais s'inquiète surtout de son incapacité à se remettre au travail. Moitié pour échapper aux sollicitations, moitié par curiosité, il finit par accepter la proposition du maire de son village natal, qui veut le faire citoyen d'honneur, à l'issue de quatre jours de manifestations.

   Dans la première partie du séjour argentin du héros (parfaitement incarné par Oscar Martinez, qu'on a vu dans Les Nouveaux Sauvages), c'est le ton de la comédie qui domine. Le chauffeur qui vient chercher le grrrand écrivain à l'aéroport est assez limité sur le plan intellectuel (un peu à l'image des habitants du village) et Daniel réalise qu'en dépit des efforts fournis par ses hôtes, il va devoir supporter durant quelques jours des conditions de vie auxquelles il n'est plus habitué. (Soyez attentifs aux usages qui sont faits des pages d'un roman...)

   Le héros va revoir son premier amour et un ancien ami. Il va croiser les enfants de ceux qu'il a connus jadis... et faire de nouvelles rencontres, plus ou moins enthousiasmantes. C'est souvent bien vu, cocasse, pas très gentil pour les habitants de cette région reculée. L'écrivain, qui incarne le savoir, la culture, a le beau rôle.

   Mais, petit à petit, le voile se lève. Comme Daniel s'est beaucoup inspiré de ses souvenirs du village pour écrire ses romans, les habitants qui ont lu ceux-ci n'ont pas toujours apprécié de s'y retrouver, même sous la forme de personnages retouchés. Et puis le fossé culturel qui sépare même les élites locales (pleines de bonne volonté mais assez conservatrices) du littérateur mondialisé (qu'on sent plutôt de gauche... enfin d'une gauche "caviar") apparaît de plus en plus béant. Jusqu'où les apparences vont-elles craquer ?

   L'ensemble forme une très bonne satire à la fois du milieu littéraire et (surtout) du monde provincial. Dans ce village, l'alcool coule à flots, on ne se déplace quasiment qu'en voiture (la plus grosse possible), les femmes n'ont pas trop voix au chapitre et les hommes portent des armes. Du coup, l'intrigue subit une inflexion qui la tire vers le thriller... mais un thriller sud-américain parodique ! Les seconds rôles sont excellemment interprétés par des acteurs qui rendent totalement crédible une jolie bande de dingos !

23:21 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

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