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dimanche, 01 janvier 2023

Vivre

   Sorti sous le titre originel Living, ce film est le remake britannique de l'une des œuvres du maître japonais Akira Kurosawa (auquel on doit, entre autres, Rashōmon, Les Sept Samouraïs, Les Bas-Fonds, Kagemusha, Ran...). L'action se déroule au début des années 1950, dans un Londres en pleine croissance, mais où subsistent des traces de la Seconde Guerre mondiale.

   Le film repose en grande partie sur le talent de Bill Nighy, qui incarne Mr Williams, chef de service dans l'administration londonienne. Ce gentleman, comme il aime s'appeler, est un symbole de la modération conservatrice. Il s'habille toujours de la même manière (foncée), est réglé comme une horloge, se montre courtois mais un peu froid. On ne l'entend jamais prononcer un mot plus haut que l'autre et, afin d'éviter tout conflit ou esclandre, il use de la litote à la perfection.

   La première partie du film nous présente une Angleterre vintage, avec des cols blancs habitant en banlieue proche de la capitale (ici, dans le Surrey), où ils se rendent quotidiennement en train. On découvre un monde fait d'apparences et de rituels, dont nous sommes informés en suivant les débuts d'un nouvel employé du service des Travaux publics. C'est aussi, indirectement, une satire de la fonction publique municipale, où beaucoup de monde fait semblant de travailler et se défausse à la première occasion sur un autre service. Les pérégrinations d'un trio de femmes cherchant à accélérer l'aménagement d'une aire de jeux ne sont pas sans rappeler celles d'un duo de célèbres Gaulois dans Les 12 travaux d'Astérix...

   La routine ennuyeuse du héros est perturbée par un rendez-vous médical, qui l'oblige -fait exceptionnel- à quitter son travail plus tôt que prévu. Mais, surtout, il apprend à cette occasion qu'il est atteint d'une maladie incurable. Cela remet en question toutes ses certitudes. La mise en scène suggère qu'il a d'abord songé au suicide... avant de se raviser. Il choisit de goûter un peu plus aux plaisirs de la vie, ce à quoi il avait renoncé après le décès précoce de son épouse, se consacrant pleinement à son travail et à l'éducation de son fils unique.

   Deux personnes vont aider Mr Williams à mieux profiter de la vie : un ancien fêtard, qui lui fait découvrir le Londres underground et une jeune employée de la mairie, si fraîche et colorée à côté du terne fonctionnaire. Mais cela ne va pas suffire à celui-ci. Une nouvelle rupture intervient, que je ne vais pas raconter.

   Comme son devancier japonais, le film britannique ne s'achève pas à la mort du héros. Le dernier tiers de l'histoire se déroule après celle-ci. Certains retours en arrière permettent de combler les ellipses de la deuxième partie. C'est aussi à ce moment-là que le questionnement personnel se fait le plus fort : qu'as-tu fait de ta vie et que comptes-tu en faire à présent ? C'est très fort et Bill Nighy est particulièrement émouvant dans le rôle principal.

   Ce n'est clairement pas le film le plus gai du moment, mais c'est pour moi l'un des plus beaux.

17:14 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Commentaires

Oh la la je me suis beaucoup ennuyée mais j'ai beaucoup aimé Bill.

Écrit par : Pascale | lundi, 02 janvier 2023

Bonjour Henri Golant, je ne me suis pas ennuyée du tout, j'ai adoré ce film émouvant et Bill Nighy est sensationnel (comme souvent). Bonne fin d'après-midi et bonne année 2023.

Écrit par : dasola | jeudi, 05 janvier 2023

Les commentaires sont fermés.