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samedi, 15 avril 2023

Les Mystères de Barcelone

   Intitulé La Vampira de Barcelona dans sa langue d'origine (le catalan), ce film évoque une affaire criminelle célèbre outre-Pyrénées... mais pas de ce côté-ci. Voilà pourquoi sans doute le distributeur français a choisi un titre qui, aux oreilles des cinéphiles locaux, évoquera soit un film de Raoul Ruiz, soit un roman-feuilleton d'Eugène Sue.

   Ce n'est pourtant pas tant sur le fond que sur la forme que ce long-métrage est remarquable. Peut-être parce que son action se situe au début du XXe siècle, souvent dans les bas-fonds, le réalisateur a choisi de tourner majoritairement en noir et blanc. Le résultat est fort joli... et incite les spectateurs à se montrer attentifs quand on passe à la couleur, ou quand un détail coloré apparaît à l'écran.

   J'ai bien aimé aussi le travail sur la construction de l'image, constituée de plusieurs plans qui peuvent se détacher les uns des autres. (Merci, le numérique !) Ce n'est pas une coquetterie esthétisante. Quand deux personnages d'une scène en sont comme extraits, c'est parce que leur discussion revêt une grande importance. Quand l'arrière-plan change, c'est en liaison avec ce qui se dit et se passe au premier.

   De la même manière, le recours aux ombres chinoises se justifie pleinement. Le cinéaste veut montrer que l'univers officiel dans lequel évoluent les personnages est, pour lui, un théâtre d'ombres et que les déterminants de l'action se trouvent ailleurs.

   C'est précisément à ce niveau que surgissent les problèmes. Je crois avoir rarement (jamais ?) vu une histoire aussi manichéenne. Si l'on excepte la monarchie et le gouvernement catalan (absents de l'intrigue), toutes les "élites" sont corrompues : les juges, les avocats, les policiers, les médecins, les journalistes... sauf un, bien entendu, le héros. En face, les gens modestes sont presque tous présentés comme des victimes. Ce n'est que dans la dernière partie qu'un poil de nuance est introduit, à travers quelques révélations de dernière minute et un petit coup de théâtre.

   A part cela, de mystère il n'y a guère. Dès le début on nous offre en pâture la conclusion officielle de l'enquête, à laquelle la suite du film (un long retour en arrière) nous amène inexorablement. Ce n'est pas vraiment palpitant et c'est de surcroît surligné par une musique d'accompagnement digne d'un mélo télévisuel. C'est dommage, parce qu'il y a avait de la matière et, derrière la caméra, une personne de talent.

16:53 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

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