vendredi, 16 février 2024
Madame Web
Sony-Columbia suit les traces de Disney, promouvant une nouvelle vague de super-héros, en féminisant et diversifiant (sur le plan ethnique) la distribution. On ne peut pas ne pas voir de similitude avec The Marvels, sorti il y a quelques mois.
Ici, l'intrigue se situe dans l'univers étendu de Spider-Man et s'inspire d'épisodes de comics que je ne connais pas (j'avais déjà arrêté d'en lire à l'époque de leur publication). J'ai donc éprouvé le plaisir de la découverte d'une ambiance à la fois familière et renouvelée, très féminisée.
L'héroïne reçoit très tôt dans la vie des pouvoirs spéciaux (prévoir l'avenir), grâce à une morsure d'araignée... mais je ne révèlerai pas dans quel contexte. Dakota Johnson prête sa plastique avantageuse à cette Cassandra Web, destinée plutôt à jouer le rôle de grande sœur dans ces aventures....
... eh, oui, la pauvre. Non seulement elle risque sa vie pour sauver celle de trois adolescentes qui mériteraient quelques gifles, mais, en plus, elle doit jouer le rôle de mère de substitution, un aspect intéressant du scénario : il met en avant une forme de "sororité" (une fois que les pisseuses ont pris un peu de plomb dans la tête) et critique indirectement la famille américaine de classe moyenne, dont sont issues les ados.
Celles-ci sont une illustration des quotas désormais à l’œuvre dans toute grosse production qui se respecte outre-Atlantique : le trio est composé d'une WASP, d'une Afro-américaine et d'une Latino. (Un partout, la balle au centre.) Notons que, si le film promeut l'égalité et l'inclusivité, c'est toujours par l'intermédiaire de petites bombasses hétéros, en mini-jupe ou crop top. (De ce point de vue, The Marvels était un poil plus audacieux, avec deux des héroïnes "bien en chair" et un soupçon d'homosexualité chez au moins une des trois.)
Ces (provisoirement) fragiles jeunes femmes se retrouvent confrontées à un mâle alpha, une sorte de self-made man doté de super-pouvoirs, incarné par... Tahar Rahim, ma fois très convaincant. Le plus intéressant dans l'histoire est que, pour le vaincre, les jeunes femmes vont devoir s'entraider et surtout... utiliser leur cerveau. Rien que pour cela, je trouve que ce film mérite le détour. Les effets spéciaux sont de qualité et, si le scénario souffre parfois d'approximations et d'un peu trop de "juste à temps", on passe un bon moment.
P.S.
Le public habituel des adaptations de comics, plutôt masculin et adepte d'une vision traditionnelle des rôles (le mec baraqué en sauveur, la jolie demoiselle impressionnée par la grosse bosse dans son costume hyper-moulant son altruisme et ses super-pouvoirs) semble ne pas avoir apprécié cette nouvelle recette : le film se fait méchamment (et - à mon avis - injustement) descendre sur Allociné dans l'évaluation des spectateurs.
22:09 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
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