vendredi, 09 mai 2025
Un Monde merveilleux
Le titre de ce long-métrage (sans doute inspiré du Meilleur des mondes d'Aldous Huxley) est évidemment une antiphrase. C'est dans un monde cauchemardesque qu'estime vivre Max (Blanche Gardin, en forme). C'est une ex-enseignante, qui a été remplacée par un robot. On constate d'ailleurs rapidement que, dans la vie quotidienne de cette France (légèrement) futuriste, les êtres mécaniques exercent de nombreuses fonctions : soigneur en EHPAD, policier, chauffeur... sans parler des tâches assignées à ceux qui ont été achetés par des ménages fortunés : faire la cuisine, aider les enfants dans leurs devoirs, sortir les poubelles, promener le chien... Certains des gags du film montrent soit les ratés de ces machines ultra-perfectionnées, soit au contraire leur performance, ramenant les humains à leurs propres manques...
Max est aigrie... et rebelle. Elle vivote entre deux plans foireux, auxquels elle associe sa fille. Celle-ci aimerait bien avoir un compagnon de jeu : pas un chien ou un chat, mais un robot. Je me garderai bien de révéler les circonstances dans lesquelles son vœu va être exaucé.
J'ai apprécié que la mise en scène ne fasse pas de Max une héroïne parfaite. Elle est d'ailleurs parfois assez antipathique, même si (évidemment) son personnage va évoluer au contact d'un robot, T-0...
La première moitié de l'histoire est un peu dans le style Groland, centrée sur Max la rebelle, anticapitaliste et bordélique. Le scénariste lui a écrit quelques répliques bien senties, comme lorsqu'elle se trouve face à une policière, qui lui déclare : "Savez-vous pourquoi je suis ici ?". Max lui répond, crânement : "Parce que vous étiez nulle à l'école ?"
Concernant le monde des robots, j'avais peur que ce soit très kitsch, pas du tout réaliste. En fait, en dépit du manque de moyens, je trouve le résultat probant, notamment grâce aux bruitages. Les robots sont crédibles, dans leurs actions comme dans leur expression.
La seconde partie voit Max séparée de sa fille. Du coup, elle qui cherchait à se débarrasser du robot va le garder... et tenter de le rééduquer (à sa manière). Au contact de la machine, elle s'humanise, tandis que T-0 devient un peu moins à cheval sur les règles, acquérant lui aussi une part d'humanité.
Du coup, cette comédie loufoque, un brin grossière au départ, réussit à susciter de l'émotion, vers la fin... et tout ça en moins d'1h20.
15:06 Publié dans Cinéma, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, société