dimanche, 06 juillet 2025
Jurassic World : Recyclage
Je me faisais une joie de retrouver les dinosaures, sur très grand écran, en V.O. sous titrée, en 4K. J'avais récemment revu les deux premiers Jurassic Park, Jurassic World et Fallen Kingdom.
Autant dire que, dès le début, j'étais en terrain connu... mais pour d'autres raisons. En effet, la première séquence, qui se déroule dans le passé, a un furieux air d'Alien, tandis que la seconde, tournée en plein océan, n'est pas sans rappeler Les Dents de la mer. On nous a pourtant rabâché que, pour inaugurer cette (supposée) nouvelle trilogie, on avait mis du lourd, avec David Koepp (scénariste, entre autres, des deux premiers films de la franchise et du dernier Indiana Jones) à l'écriture et, à la mise en scène, Gareth Edwards (réalisateur béni de Rogue One, mais aussi -hélas- de Godzilla et de The Creator). Ce n'est pas la première fois que j'ai l'impression qu'on a mis une intelligence artificielle à contribution. Celle-ci a donc pioché dans ce qui avait eu du succès jadis et naguère, pour nous pondre un gloubi-boulga familiaro-héroïco-philanthropico-horrifique.
La bonne nouvelle est l'arrivée de Scarlett Johansson. (Ouf ! On a failli avoir Jennifer Lawrence !). La voir en jolie baroudeuse, cynique au grand cœur, n'est pas du tout déplaisant...
Son personnage fait partie de l'un des deux groupes humains qui évoluent au large puis sur l'île de Saint-Hubert, censée se trouver à proximité de la Guyane française. (Cela explique que l'un des personnages -employé sur un bateau- cause dans la langue d'Emmanuel Macron.) L'un de ces groupes est constitué principalement de mercenaires, plus ou moins cupides, l'autre d'une famille de gentils touristes. D'après vous, lesquels le scénariste expérimenté a-t-il choisi de faire mourir en nombre ? Le suspens est in-sou-te-nable ! (Cela donne l'occasion à celles et ceux qui s'ennuient ferme d'occuper agréablement leur temps : deviner qui va se faire croquer au cours de la nouvelle séquence.)
En moyenne, environ un humain (un peu plus, un peu moins...) décède au contact de chaque nouvelle grosse bébête carnivore. Il n'en meurt donc aucun lors de la (très belle) séquence avec les titanosaures, sans doute le meilleur moment du film. J'étais prêt à placer devant la séquence T-Rex, qui commence très bien, mais elle est gâchée par l'abus du "juste à temps" et d'énormes invraisemblances (notamment concernant un canot de sauvetage gonflable... un sommet du ridicule cinématographique).
La séquence en montagne était elle aussi prometteuse, mais elle devient très vite hyper-prévisible. Elle comporte toutefois une part de mystère : quelle civilisation avait construit l'abri rocheux ?
De vignette en vignette, on progresse jusqu'au climax qu'on attend depuis le début : quand les rescapés vont se trouver confrontés à ce qu'il faut bien appeler un "alienosaure", un truc très très gros, très très méchant... et très très con (en plus d'être pataud). Là, on sent que les spectateurs ne sont pas les seuls à ne plus y croire : les acteurs non plus !
Si c'était sorti pendant la Fête du cinéma, j'aurais conseillé l'expérience, pour cinq euros, un jour de canicule. Mais il y a beaucoup d'autres films à l'affiche, bien meilleurs que celui-ci.
23:13 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
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