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dimanche, 18 mai 2014

Godzilla

   Dieu a dit : "A la sueur de ton front, tu creuseras des trous, jusqu'à ce que tu retournes à la terre, puisque tu en es tiré, car poussière tu es et à la poussière tu retourneras." Aux Philippines, les hommes appliquent vachement les consignes de Dieu. (On est très catholique dans ce pays-là.) Le problème est qu'en creusant un gros trou, ils tombent dans un trou encore plus gros. Bien plus gros. Du genre qui a été creusé par une grosse bête que personne ne connaît. En se promenant dans le méga-gros trou, les personnages (et les spectateurs) ont l'impression de se retrouver dans le premier Alien.

   Mais le problème n'est pas là. Il semblerait qu'une chose ait réussi à sortir du méga-gros trou. La preuve ? Elle a laissé une méga-grosse traînée sur la pente d'une montagne, le genre de traînée que même en Russie on met des années à creuser pour les Jeux olympiques. Et la traînée mène à l'océan Pacifique.

   Acte II. Au Japon, on relève de fréquentes secousses, associées à des perturbations électromagnétiques. Rien d'extraordinaire, me direz-vous. Sauf qu'on se trouve dans une centrale nucléaire. Là, tout le monde commence à baliser. Les personnages (et les spectateurs) ont l'impression de (re)vivre Fukushima.

   Notons que, comme le film est américain, le scientifique en chef n'est pas japonais. Pourtant, on a de bons acteurs, au pays du soleil levant. Ken Watanabe, par exemple. Les cinéphiles occidentaux ont notamment pu le voir dans Mémoires de nos pères et Lettres d'Iwo Jima. Mais ici, on l'a gardé pour la deuxième partie du film, avec pour consigne d'alterner seulement deux expressions du visage. Les spectateurs se disent que Watanabe devait être à court de pognon pour payer ses impôts.

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   Les autres personnages se divisent en deux catégories. Ceux qui incarnent les militaires ont été recrutés sur leur aptitude à adopter le plus naturellement du monde la position repos, jambe écartées, mains derrière le dos et regard vide. Certains y réussissent très bien :

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   Aux autres, qui interprètent les civils, on a demandé de beaucoup écarquiller les yeux, crier et pleurer. Parfois en même temps. Parfois en courant devant un fond vert. C'est physique, comme rôle. Et mental. Pensez donc. Faire semblant d'avoir peur d'un fond vert. C'est pas donné à tout le monde.

   Bon, c'est pas tout ça, mais faut quand même que la centrale nucléaire soit détruite. Pour faire pleurer dans les chaumières, on fait mourir l'épouse du grand-scientifique-américain-que-l-on-aurait-dû-davantage-écouter. Notons que cette épouse est incarnée par Juliette Binoche. Quelle faute de goût que de faire mourir Juliette Binoche avant la fin de la première demi-heure ! Ceci dit, elle aurait pu s'en sortir, si elle avait couru plus vite ! On voit bien que le nuage radioactif qui se trouve derrière elle avance à deux à l'heure. Mais, bon, les scénaristes ont voulu nous la jouer un peu comme dans Abyss et Mission to Mars.

   Par contre, dès que l'on voit l'une des bêtes mutantes, on sent un nouveau le frisson d'Alien nous frôler. Sauf que... la grosse araignée ne boulotte que du radioactif. La chair des humains ne l'intéresse nullement. Mais, à l'occasion, elle ne se refuse pas d'en massacrer quelques dizaines. C'est méchant, une grosse bête mutante.

   Quinze ans après la première catastrophe, la grosse bébête se casse du Japon et, comme des millions d'Asiatiques, elle va tenter sa chance aux States. En fait, elle (je devrais dire "il", puisque c'est un mâle) cherche à rejoindre sa copine, pour se faire un nid douillet avec plein de méchantes petites futures grosses bébêtes dedans. De son côté, la femelle s'échappe d'un dépôt de déchets nucléaires perdu en pleine cambrousse ricaine. En chemin, elle va écraser pas mal de bâtiments, zigouiller des centaines de soldats et faire dérailler un train. Presque sans faire exprès. Les spectateurs français se réjouiront de son passage à Las Vegas, qui la voit défoncer la Tour Eiffel de pacotille que les Yankees ont osé construire dans ce lieu de perdition.

   Bon, là, vous vous dites que c'est pas possible, les États-Unis la Terre va disparaître sous l'action d'une horde de grosses bêtes pas gentilles. Eh bien non. Depuis le début, on nous a fait comprendre qu'une autre grosse bébête, peut-être moins méchante, est sortie de son sommeil et qu'elle se dirige aussi vers San Francisco.

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   Le héros va l'aider. C'est un djeunse, le fils du grand-scientifique-qu-on-aurait-dû-davantage-écouter (qui a fini par mourir à son tour). Il est devenu militaire, spécialisé dans le désamorçage de bombes. (Là, on se prend à regretter que la Kathryn Bigelow de Démineurs n'ait pas été aux commandes de ce film.) Après un séjour au Japon, le fiston se dirige vers San Francisco. Parce que les bébêtes y vont. Parce qu'il doit y convoyer une super-méga bombe atomique de sa race, capable d'exploser la tronche de toutes ces créatures malfaisantes... mais aussi de rayer de la carte une bonne partie de la région. Cela tombe mal, parce que l'épouse du héros et leur enfant vivent à San Francisco.

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   La suite est constituée de plusieurs grosses bastons entre bébêtes, les humains tentant de jouer un rôle pas trop ridicule dans l'action. Au milieu des foules hébétées, terrifiées et indisciplinées, on a glissé plusieurs enfants sages, dont des adultes gentils vont s'occuper.

   Les effets spéciaux sont réussis. (Manque l'odorama, pour que l'on puisse capter l'haleine des grosses bébêtes, qui doit être infecte.) La musique est chouette, pile ce qu'il faut. Mais les dialogues sont vraiment à chier.

   A vous de voir si cela vaut une place d'abonnement.

01:17 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film

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