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dimanche, 30 juillet 2023

A bord de "La Suzanne"

   Aujourd'hui, j'ai pris le train... mais pas n'importe lequel : un train à vapeur, restauré, sur une portion de la voie qu'il a jadis empruntée. La locomotive, toute verte, s'appelle La Suzanne. Construite en 1889-1890, propriété privée à vocation industrielle (au départ), elle a d'abord circulé en Meuse, autour du chef-lieu, Bar-le-Duc, avant d'être utilisée durant la Première Guerre mondiale, notamment pour ravitailler la place-forte de Verdun, située dans le même département (mais plus au nord).

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   Cet été, chaque dimanche, l'association dont les membres ont restauré la locomotive (et deux petites gares) propose (contre rémunération, bien entendu) de prendre ce train à vapeur, pour un court trajet à 15-20 km/h, agrémenté d'explications.

   C'est un peu à l'écart du centre-ville qu'il faut se rendre (se renseigner avant auprès de l'Office de tourisme), au nord, au même endroit où l'on peut pratiquer le vélo-rail, en semaine. Quelques vieux wagons ont été aménagés en guise de comité d'accueil, avec une présentation historique.

   De là, on s'approche du guichet de la petite gare (dite du Varinot) et l'on monte dans l'un des wagons ouverts aux quatre vents, s'asseyant sur un banc de bois. L'animatrice de la visite prend le public en mains, avec humour... et en route Simone Suzanne !

   Le temps était idéal : une vingtaine de degrés, un poil nuageux, mais ni pluvieux ni caniculaire. A l'odeur, on a vite compris que la locomotive n'était ni électrique ni diésel. Elle carbure aux bûches, qu'un(e) cheminot(e) charge avant le départ.

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   Ensuite, Suzanne nous montre de quel bois elle se chauffe... quitte à projeter des poussières carbonées dans l'atmosphère. (Mieux vaut ne pas venir vêtu de blanc, ou alors ne pas se placer sur les côtés du wagon.) En route, on croise plusieurs chemins de randonnée, d'où le transport est pris en photographie par des personnes visiblement venues dans cet objectif.

   En cas de problème, une locomotive plus récente suit le convoi, notamment pour pousser un peu dans les côtes ! Au bout de 20-25 minutes, on arrive à bon port, une halte aménagée en lieu d'exposition (la gare Saint-Christophe).

   Le baraquement est une "cabane Adrian", un bâtiment conçu de manière à pouvoir être construit en série et monté en un temps record. Il a été créé par un ingénieur lorrain, Louis Auguste Adrian, auquel on doit aussi le fameux casque (qui porte son nom), reconnaissable à son arête centrale, longitudinale. Plusieurs panneaux explicatifs retracent la carrière du polytechnicien et les utilisations successives des baraquements qu'il a conçus.

   Juste à côté, un mini-auditorium de campagne a été aménagé, où l'animatrice retrace devant son public l'histoire des chemins de fer meusiens (à voie métrique, plus étroite, moins coûteuse que celle des voies aménagées par les grandes compagnies). Son entrain et son érudition rendent cette séquence passionnante, pour les petits et les grands. Son propos ne s'arrête pas à la fin de l'exploitation commerciale de la ligne. Elle brosse aussi à grands traits l'histoire mouvementée de la restauration historique, qui vaut son pesant de scories.

   Vient ensuite le moment du retour. La locomotive a été permutée avec l'arrière du train (manœuvre que seul l'arrêt en gare permet d'opérer).

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   En chemin, de brèves haltes sont l'occasion d'apporter des explications complémentaires sur l'environnement de la ligne, qui traverse une forêt domaniale (celle de Massonges) et touche une zone naturelle protégée, où les batraciens aiment à se reproduire. D'autres animaux sont visibles au cours de la balade, notamment des vaches (des Charolaises, je crois), qui ont paru très intéressées par le passage de ces étranges visiteurs.

   J'ajoute que les bénévoles qui encadraient la visite étaient habillés en costume d'époque, une petite touche qui agrémente le tout. En début et fin de ligne se trouve une petite boutique, pour celles et ceux qui voudraient acquérir un souvenir.

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« Le ch'min d'fer, c'est super ! »

dimanche, 11 novembre 2018

Dégradation suspecte à Rodez

   Hier, le site de Centre Presse s'est fait l'écho d'une dégradation particulièrement révoltante, celle du monument aux morts de Rodez. L'article est paru dans la version papier de ce dimanche, mais les dégâts remontent sans doute à plusieurs jours. On ne s'en est aperçu que tout récemment, peut-être parce que, du trottoir, en jetant un simple coup d'oeil, un-e passant-e ne remarque rien de particulier :

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    Pour se rendre compte de la dégradation, il faut s'approcher beaucoup. Une photographie nocturne sera plus parlante :

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   Cette prise de vue pourrait nous faire croire que la plaque est complètement fichue. Fort heureusement, je crois qu'il n'en est rien, en raison de sa conception : il y a deux plaques, seule celle du dessous étant gravée. On peut d'ailleurs toujours distinguer le nom des poilus ruthénois morts pour la France :

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   Une inquiétude demeure : tout cela va-t-il rester en place lorsque l'on ôtera la plaque dégradée ? C'est d'autant plus problématique que la cause des dégâts est pour l'instant inconnue. J'ai passé la main sur les brisures et je n'ai senti aucune aspérité. Je n'ai pas non plus trouvé de point d'impact, qui serait la preuve qu'un objet (projeté ou pas) a percuté la plaque. Il me semble que les brisures ont un sens, qu'elles partent des jointures du bas vers le haut... mais ce n'est peut-être qu'une impression.