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L'école des promesses

   La question de l'avenir de l'école François Fabié suscite toujours de réactions passionnées, dont la presse locale se fait parfois l'écho. J'ai déjà évoqué la polémique dans un billet du 11 avril. Le principal "rebondissement" survenu depuis est la démission de l'une des conseillères municipales de la majorité, amplement traitée dans le numéro 8 du magazine Le Ruthénois.

   J'ai fini par retrouver la luxueuse plaquette éditée par la liste Teyssèdre au début de l'année 2008 :

Teyssèdre plaquette.jpg

   Ses 28 pages, richement illustrées, contiennent plus de 50 propositions touchant à tous les sujets de préoccupation des électeurs ruthénois... y compris l'éducation, dont il est question pages 10-11. Voici ce qu'on peut y voir :

Teyssèdre plaquette 2.jpg

   Vous noterez que la réhabilitation de l'école François Fabié était donc bien un engagement électoral de la gauche, engagement d'autant plus fort qu'il s'appuyait sur les propos d'une "experte" de la liste Teyssèdre, la directrice d'école Chantal Combelles... hé oui, celle qui vient de démissionner. On comprend d'autant mieux pourquoi elle avait du mal à "avaler" le virage opéré par la majorité municipale sur ce dossier.

   Ce changement était toutefois prévisible, avec le recul. J'ai examiné les comptes-rendus des conseils municipaux de Rodez et j'ai trouvé quelque chose d'intéressant dans celui du 14 mars 2008. C'est la date d'entrée en fonction officielle de la nouvelle équipe municipale. A cette occasion, Christian Teyssèdre avait prononcé une sorte de discours de politique générale. Voici ce qu'on peut lire pages 4-5 du compte-rendu :

Teyssèdre élu maire.jpg

   Lorsqu'il est question des écoles, désormais, seuls les sites de Bourran et Saint-Félix sont nommés. François Fabié a été "évacué", ce qui n'est pas bon signe. A peine cinq jours après la victoire électorale (dès le premier tour, le 9 mars), un esprit attentif pouvait déduire des propos du nouveau maire de Rodez que la réhabilitation du site de François Fabié n'était plus l'unique solution envisagée.

P.S.

   Le compte-rendu de la séance du Conseil municipal de Rodez du 9 avril dernier est enfin accessible en ligne. Il a vu la démission de Chantal Combelles (page 14), suite au vote du transfert de l'école Fabié vers deux autres établissements (page 9).

 

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mardi, 27 avril 2010 | Lien permanent

”Midi-Pyrénées info” numéro 40

   Aujourd'hui, j'ai trouvé dans ma boîte aux lettres le dernier numéro de la gazette publiée (grâce aux contribuables) par le Conseil régional de Midi-Pyrénées.

   Page 3, mon attention fut attirée par un article titré "L'axe routier Rodez-Toulouse entièrement en 2x2 voies à l'horizon 2015". C'est habile. Cela laisse entendre que tout le boulot consiste à relier les deux agglomérations, alors que la route nationale 88 mène de Toulouse non pas à Rodez... mais à Lyon. L'équipe de Malvy a raison de rappeler que la région a dû pallier la démission de l'Etat, pour qui les exonérations fiscales des riches sont plus importantes que l'aménagement du territoire. Le magazine se garde cependant bien d'évoquer le dernier morceau de la partie midi-pyrénéenne de l'axe routier, entre Rodez et l'autoroute A75. Et là, que ce soit pour le grand contournement du chef-lieu aveyronnais comme pour le dernier tronçon, ce n'est pas l'horizon 2015 qu'il faut fixer, mais plutôt 2020 voire 2025...

   Page 4, l'autosatisfaction de la majorité socialo-communisto-écolo-radicale peut paraître justifiée : les lycéens ont, depuis cette année, la possibilité d'acquérir un ordinateur portable à bas prix (celui-ci variant en fonction du revenu fiscal de leurs parents, une bonne idée ma foi). Cette opération, bien relayée par la presse locale (qui a, par exemple, parlé de la remise des ordinateurs dans deux lycées publics du Grand Rodez, Monteil et La Roque) s'appelle OrdiLib'.

   Reste pour les lycéens et leurs familles à mettre à jour régulièrement une partie des logiciels installés sur la machine... et donc à s'abonner à l'internet, de préférence à haut débit. Attention aussi à la protection de ce beau jouet. Seule la durée permettra de dire si ce fut une belle et grande initiative ou simplement une opération de com' de plus. Un signe ? Le successeur de Georges Frêche à la tête du Conseil régional de Languedoc-Roussillon, Christian Bourquin, va dans le même sens.

   Le dossier principal est consacré à la gastronomie, avec le salon SISQA en ligne de mire. (N'oublions pas que le "repas gastronomique des Français" vient d'être inscrit par l'Unesco au patrimoine immatériel de l'humanité.)

   Je regrette toutefois qu'aucun produit aveyronnais ne soit cité... On a par contre droit à un article sur l'AOC Rocamadour (très bon fromage, soit dit en passant)... un éclairage lotois qui ne doit sans doute rien au fait que le vice-président en charge de l'Agriculture, Vincent Labarthe, soit élu du côté de Lacapelle-Marival, dans un département cher au coeur de Martin Malvy.

   Il est toutefois question de l'Aveyron à deux reprises, lorsque sont évoqués les travaux ferroviaires réalisés autour de Capdenac-Gare et en toute fin de magazine, où une pleine plage est consacrée à l'inévitable Pierre Soulages et au futur musée. Evidemment, n'attendez aucun recul critique sur ce projet dispendieux et mal calibré.

 

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lundi, 29 novembre 2010 | Lien permanent | Commentaires (1)

Ma facture d'électricité

   Cela fait partie des "douceurs" que l'on reçoit à l'approche des fêtes de fin d'année. J'y ai été d'autant plus attentif que je me suis récemment intéressé au devenir des barrages hydroélectriques situés sur le Lot et la Truyère, abordé notamment lors de la réunion publique d'Entraygues.

   J'ai remarqué il y a un petit moment déjà que la facture détaillée révèle, quand on prend la peine de la lire et de l'analyser, quelques informations sur la manière dont le con-sommateur moyen se fait entuber. Je me suis amusé à construire un demi-camembert illustrant la composition de ma facture globale :

Facture EDF 2010.jpg

   Première surprise : la consommation ne représente que 42 % de la somme payée par moi en 2010... devant, ô surprise, l'abonnement (environ 80 euros au total). Voilà qui n'est pas sans rappeler des choses aux clients de France Télécom... Pour être honnête, il faut signaler que le tarif de cet abonnement a diminué de 18 centimes d'euro, soit une baisse de 2,8 %... largement compensée par l'augmentation du prix du kilowatt-heure (+7,3 % en heure creuse et + 7,4 % en heure pleine). Ah, la poésie des quatre chiffres après la virgule !

   Du coup, j'ai rejeté un coup d'oeil à mon bilan 2009... et j'en tire des conclusions similaires. Le tarif de l'abonnement avait diminué de 16,8 %, le prix du kilowatt-heure avait lui augmenté de 10 % en  heure creuse et de 4,5 % en heure pleine. Rétrospectivement, j'ai ressenti comme une vive douleur au niveau de l'anus...

   Les taxes tant décriées (au premier rang desquelles la T.V.A.) ne pèsent finalement que pour 20 % de la somme. Restent 6 %. C'est la cerise sur le gâteau : il s'agit de la C.T.A. (contribution tarifaire d'acheminement) et de la C.S.P.E. (contribution au service public d'électricité). La première finance... la retraite des employés d'EDF-GDF (donc celle de notre bien aimé maire de Rodez Christian Teyssèdre... J'en vois qui sont sur le point de faire une attaque !). La seconde permet notamment aux producteurs d'énergie renouvelable de voir leur courant acheté à tarif avantageux par EDF. (Les contempteurs des éoliennes sont priés de se calmer !)

   Amis consommateurs, sachez que l'entubage n'est pas prêt de s'achever, car approche à grands pas l'invasion des compteurs électriques intelligents ! C'est nous qu'on va devoir les payer ! En plus, ils vont nous espionner ! Quant à l'argument-massue (les économies que nous sommes supposés réaliser à l'usage, en adaptant notre consommation aux tarifs horaires), il me paraît bien utopique et ne tient pas compte des rythmes de la vie moderne. Dans cette affaire, les grands gagnants seront EDF et GDF-SUEZ, qui vont pouvoir supprimer des postes de techniciens... grâce à l'argent des abonnés ! Trop fort !

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vendredi, 10 décembre 2010 | Lien permanent

A Rodez, bonjour les vélos !

   Ce n'est un secret pour personne : le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, est un grand amateur de cyclisme. Il arrive qu'on le voie, le week-end, pratiquer son sport de prédilection. Il s'est démené pour faire venir le Tour de France et soutient d'autres manifestations en liaison avec la pratique du vélo.

   Le buzz du moment tourne autour d'une mesure décidée par la mairie : la subvention de l'achat de vélos électriques. Le 23 avril dernier, les quotidiens régionaux, La Dépêche du Midi et Midi Libre, abordaient le sujet, juste après l'annonce faite par la municipalité.

   Il est fort possible que quelques Franciliens en vacances dans le département aient fait remonter l'info puisque, quelques jours plus tard, des médias nationaux se sont emparés de l'affaire. Cela a commencé, le 25 avril, par une dépêche AFP... qui a été largement copiée.

   Premier copieur : le site de France24 qui, au moins, cite sa source. Le gag est qu'il reprend la photographie illustrant la dépêche AFP, en remplaçant la légende par... le premier paragraphe de la dépêche, qui se retrouve donc deux fois dans l'article !

politique,presse

 

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   Deuxième copieur : France 3 Midi-Pyrénées, dont le site internet propose un article signé Michel Pech... qui n'est que la copie conforme de la dépêche AFP ! A moins que ce journaliste ne travaille pour les deux médias, il s'agit d'un plagiat, la source n'étant pas mentionnée. Seule l'illustration diffère :

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   Troisième copieur : Midi Libre lui-même, dans un second article, du 26 avril. Cette fois-ci, même si l'on sent que le (la) journaliste a "tapé" dans la dépêche AFP, il y a eu effort de réécriture. On a aussi choisi une illustration plus pertinente.

   De son côté, Centre Presse du même jour se contente d'ironiser sur le faible nombre d'adeptes du pédalage en centre-ville :

politique,presse

   On apprend donc qu'un journaliste de France Info était présent pour réaliser un sujet (déjà abordé en 2009 par la station). C'est pourtant dans le journal de 13 heures de France Inter de ce mardi 26 que j'ai entendu un petit reportage (où l'on entend des points de vue critiques) consacré au sujet. (Je pense que le journaliste doit travailler pour les deux radios.) Signalons que France Inter est, en terme d'écoute, la deuxième radio du département, après l'indéboulonnable Totem.

   Cela fait tout de même beaucoup de bruit pour une mesure somme toute anecdotique.

 

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mardi, 26 avril 2011 | Lien permanent

Bertrand Delanoë à Rodez

   J'en avais entendu parler, mais je n'y avais guère prêté attention. Et puis, ce soir, après le boulot, je suis allé faire un tour dans la vieille ville. En passant, je suis entré dans la (bonne... très bonne même) librairie La Maison du livre (dont le directeur, Benoît Bougerol, préside le S.L.F., syndicat de la librairie française). J'ai été étonné d'y voir régner une telle animation vu l'heure. De surcroît, la librairie est encore en pleins travaux (ils seront bientôt terminés... et le résultat est assez joli : l'intérieur est plus lumineux).

   Cette (relative) animation était due à la présence de l'actuel maire de Paris, venu dédicacer son livre :

Delanoé.jpg

    Vous aurez remarqué à quel point la photographie de couverture est travaillée. A mon avis, il y a eu quelques retouches au niveau du bronzage et du capillaire... Pour l'anecdote, il est assez piquant qu'un ouvrage dont le titre fait référence aux paroles prononcées jadis par le Jacobin Danton (un enfant de la classe moyenne, comme Berty, qui, en 1792, tentait par ce biais de stimuler le zèle révolutionnaire des Français menacés par une invasion autrichienne) soit édité chez Robert Laffont. Danton, précurseur du "social libéralisme" ?

   Vous vous demandez sans doute ce que le maire de Paris peut trouver à la préfecture aveyronnaise (selon moi, il n'a pas vraiment besoin de ce genre de séances pour faire vendre son livre). Eh bien sachez que le petit Bertrand a été scolarisé à Rodez... chez les curés, faut pas déconner non plus (ça tombe bien : la librairie La Maison du livre a comme un petit côté "catho de gauche"). Il a même été surveillant, dans un bahut public cette fois-ci (le lycée Monteil, aujourd'hui établissement général et technologique plus "populaire" que le select lycée Foch, public lui aussi). C'est à peu près à cette époque qu'il a adhéré au Parti Socialiste. Comme tout bon Aveyronnais de Paris, il a gardé des attaches (des amis mais aussi sa soeur, qui habite à Rodez).

    Le nouveau maire de Rodez, Christian Teyssèdre, est venu faire coucou à la librairie. Du coup, Delanoë s'est retrouvé avec le gratin du socialisme ruthéno-aveyronnais. J'ai laissé traîner un peu mes oreilles pour écouter de quoi qu'ils pouvaient bien causer. Officiellement, de la droite et de la gauche. Il ne fait plus aucun doute que Delanoë veut être candidat en 2012. Il semble avoir compris que l'électorat "de gauche" veut une victoire nationale, que le candidat (ou la candidate...) se déclare "libérale" ou pas. Du coup, notre petit maire de Paris a besoin du soutien des fédérations socialistes dans sa conquête du Parti. Peut-être vient-il câliner les roses Aveyronnais dans cet objectif. Il en a sans doute aussi profité pour causer du projet de musée Soulages (beurk !) avec Teyssèdre (qu'il avait soutenu lors de la récente campagne des municipales).

 

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vendredi, 06 juin 2008 | Lien permanent

En mai, fais ce qu'il te plaît

   Le réalisateur Christian Carion est de retour, six ans après L'Affaire Farewell. Il s'attaque à un épisode un peu négligé de la Seconde guerre mondiale, l'Exode de mai-juin 1940 (qui a toutefois été récemment évoqué dans Suite française).

   L'histoire débute par un prologue allemand bien conçu. Deux des personnages principaux vont fuir le régime hitlérien. Ils vont donner une autre image des Allemands, représentés dans le film essentiellement par des soldats dangereux et des nazis arrogants.

   Le caractère international est renforcé par la présence de troupes britanniques, dont l'un des membres (un Ecossais, interprété par Matthew Rhys) va rejoindre le village nordiste que les habitants viennent de quitter. Avant cela, on a droit à une reconstitution de la vie rurale de cette époque. L'image est soignée et les dialogues sont parfois truculents, avec le pinard qui coule à flots. On est à la limite de la carte postale mais, franchement, c'est bien fait.

   La deuxième partie de l'histoire montre le départ de la majorité des habitants, sous la conduite du maire (Olivier Gourmet, très bon, comme d'hab'). Cette caravane improbable associe une brochette de personnages secondaires bien campés, jeunes et vieux, hommes et femmes. Deux d'entre elles se distinguent : la bistrotière, compagne du maire (Mathilde Seigner, pour laquelle le rôle semble avoir été écrit) et l'institutrice (Alice Isaaz, une découverte).

   Si certains épisodes du parcours sont attendus (le mitraillage du convoi par l'aviation allemande, la dénonciation des profiteurs de guerre), ils sont bien mis en scène. D'autres aspects sont plus originaux, comme ces messages écrits à la craie sur des parois ou des portes, en route, pour informer les proches. J'ai aussi apprécié tout ce qui tourne autour de la réalisation du film de propagande par les nazis, avec un passage sur les soldats français issus des colonies.

   Pour être honnête, il faut ajouter qu'ici ou là, on note quelques facilités, un peu de mélodrame. J'ai aussi été à moitié convaincu par le personnage interprété par Laurent Gerra, qui incarne un paysan très attaché à sa cave, dont la collection de bouteilles remonte à son père. Il n'est pas mauvais mais, au bout d'un moment, j'ai été agacé par sa mimique (gonfler la peau autour des lèvres fermées pour se donner un air bonhomme). De plus, il n'est pas toujours bien dirigé, comme dans cette scène avec l'Allemand antinazi et l'Ecossais, jouée en français, en allemand et en anglais, deux langues que le paysan ne comprend pas... mais dont certains dialogues ne lui sont pas traduits, sans que cela le gêne.

   Sinon, cela reste un bon divertissement, sur fond d'histoire. L'intrigue s'arrête à la fin du printemps 1940, sur une note d'espoir. On nous évite les drames épouvantables qui ont suivi.

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dimanche, 15 novembre 2015 | Lien permanent

Paula

   Sous ce titre se cache un biopic germanique, signé Christian Schowchow, auquel on doit notamment De l'autre côté du mur. Cette fois-ci, le cinéaste a porté son attention sur Paula Modersohn-Becker, une peintre méconnue en France, mais célèbre outre-Rhin, en dépit de sa brève carrière.

   La première partie nous fait découvrir une jeune femme issue de la bourgeoisie de province, qui aspire à autre chose qu'un mariage conventionnel ou un emploi rébarbatif en ville. Douée pour le dessin, elle côtoie de petits peintres locaux, qui parfois se prennent pour de grands artistes. La réalisation est très académique. Ce que l'on voit à l'écran est très joli (en particulier les paysages, qui semblent sortis de tableaux impressionnistes), mais cette vie suinte l'ennui, sentiment qui gagne hélas le spectateur.

   Le rythme (et la photographie) changent dans la deuxième partie de l'histoire, au cours de laquelle on suit l'héroïne (brillamment interprétée par Carla Juri) dans sa tentative pour percer à Paris, à la toute fin du XIXe et au début du XXe siècle. Elle va croiser quantité d'artistes plus ou moins connus, dans la Ville-lumière, véritable carrefour culturel de l'époque. Se détachant du classicisme de sa formation (en même temps qu'elle adopte un mode de vie beaucoup plus libre qu'auparavant), elle va trouver son style. La réalisation s'adapte au ton de cette partie, plus gai et plein de vie.

   L'ambiance change à nouveau dans la troisième partie, que je n'ai guère appréciée. Des longueurs se font sentir. A mon humble avis, il aurait fallu remonter certains éléments. Du coup, je suis sorti de là un peu déçu, alors que c'est incontestablement un film qui mérite le détour.

   P.S.

   Les amateurs de clins d'oeil et d'anecdotes tendront l'oreille, vers la fin. Confronté à de grandes difficultés, l'un des personnages s'exclame (dans la version originale) : "Wir schaffen das". Pour tout germanophone et/ou germanophile qui se respecte, cette formule est une allusion à la chancelière Angela Merkel, qui l'a employée notamment à propos de l'accueil des réfugiés syriens migrants originaires d'Afrique et d'Asie. Cela peut se traduire par "On va y arriver" ou "On va gérer le problème". Par dérision, certains commentateurs se sont mis à l'utiliser pour parler d'un problème dont la solution pourrait tarder à venir...

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jeudi, 30 mars 2017 | Lien permanent

Ibiza

   Pour le dernier acte de la Fête du cinéma, va pour une comédie populaire "à la française" ! La bande-annonce m'a accroché et j'apprécie plusieurs des comédiens présents au générique... à commencer par Mathilde Seigner, d'une incroyable fraîcheur... même si, au début, elle n'est pas gâtée par la scène en voiture avec son nouveau compagnon, Philippe.

   Celui-ci, un podologue pacifique ventripotent, est incarné par Christian Clavier, qui me laisse une impression mitigée. J'ai du mal à l'expliquer, mais sa manière d'être (sa "présence" pourrait-on dire) a tendance à susciter du dégoût, même si je reconnais le talent d'acteur (plutôt au niveau de la voix). Au début de l'histoire, on nous le dépeint comme un gros bourgeois conservateur, mais pas méchant. La suite du film va le faire apparaître sous un autre jour aux yeux des deux enfants de Carole/Mathilde, qui l'ont d'abord surnommé Shrek !

   Ces deux adolescents n'inspirent pas la sympathie. A plusieurs reprises, j'ai ressenti quelques démangeaisons dans ma main droite. Du coup, je me suis dit que c'est plutôt une comédie pour adultes que pour adolescents. (Il y avait pourtant des enfants dans la salle, que j'ai d'ailleurs entendu rire.)

   L'intrigue décolle vraiment à partir du séjour à Ibiza. Philippe est rapidement tourné en ridicule... mais, à la suite de l'ingestion (involontaire) d'une substance hallucinogène, il va vivre une soirée mémorable... tout comme sa compagne d'ailleurs. Ce sont les enfants qui ramènent les adultes au bercail !

   Sur l'île, on croise des individus souvent un peu louches. Même si l'on n'atteint pas la justesse des films tournés par l'équipe du Splendid, il y a quelques annotations sociologiques sur la faune des vacanciers... et le comportement en avion. Sur place, c'est Frankie le disc-jockey qui sort du lot. Joey Starr l'incarne à la perfection.

   L'histoire suit son cours, avec des hauts et des bas. Pour moi, le meilleur moment du film est la séquence dans la propriété des bobos écolos, qui déclarent vouloir vivre en harmonie avec la nature. Louis-Do de Lencquesaing et Frédérique Bel forment un couple détonnant, elle givrée et lui exhibitionniste arrogant. Cela devient tordant quand la situation dérape... et que le système d'irrigation s'emballe...

   Je trouve que la bande-annonce est fidèle à ce que l'on voit dans le film. Donc, si elle ne vous plaît pas, il vaut mieux ne pas aller voir Ibiza. Par contre, si elle vous titille, il se pourrait que cette petite comédie sans prétention vous fasse passer un agréable moment.

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mercredi, 03 juillet 2019 | Lien permanent | Commentaires (1)

Le Sens de la famille

   Fête du cinéma, acte IV.

   Cette comédie réunit à nouveau (après Tout le monde debout) le duo Alexandra Lamy - Franck Dubosc. Ils interprètent Sophie et Alain, un couple en crise... dont la famille est quelque peu dysfonctionnelle : la fille aînée, Valentine, est en pleine crise d'adolescence, le cadet Léo (Nils Othenin-Girard, vu notamment dans L'Aventure des Marguerite) vend de la drogue dans son établissement scolaire et la benjamine Chacha ne pense qu'à son anniversaire (et à faire pipi).

   Au départ, j'ai eu peur que la caractérisation des personnages se contente de miser sur le côté "tête à claques" de la progéniture. Fort heureusement, lors d'une sortie dans un parc d'attractions, un événement extraordinaire se produit : au réveil, les membres de la famille se retrouvent dans le corps d'un(e) autre !

   Cette première "vague d'échanges" (il y en aura d'autres...) est bien choisie, puisque Dubosc incarne désormais une enfant (suçant son pouce) dans le corps d'un rédacteur en chef, tandis qu'Alexandra Lamy doit faire croire qu'elle est habitée par l'esprit d'une adolescente ! Les deux comédiens s'en sortent très bien. Mais la bonne surprise est que leurs partenaires sont tout aussi crédibles, en particulier la petite Rose de Kervenoaël, censée faire croire que le corps d'une gamine de sept ans héberge l'esprit de sa mère. Cette jeune comédienne est étonnante !

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   La situation se complique quand la grand-mère débarque au foyer (une fois la famille revenue du parc d'attractions). Christiane Millet, Mathilde Roehrich et Nils Othenin-Girard font alors montre de leur talent.

   Ces échanges de personnalité interviennent à un moment crucial pour la plupart des membres de la famille : le père doit sauver son journal de la faillite, la mère hésite à prolonger une liaison, la fille aînée est amoureuse... tout comme la mamie, très rigide de prime abord... mais qui va se découvrir une âme de cougar !

   Je ne vous cache pas que les gags ne sont pas toujours d'une étourdissante finesse... mais c'est efficace ! La salle où je me trouvais était pleine de monde et a ri de bon coeur. Je déconseille toutefois cette comédie "familiale" au plus jeune public.

   P.S.

   Un mot sur la "morale" de l'histoire. Sur le fond, c'est assez conservateur. On tente de nous démontrer qu'il faut accepter tous les membres de sa famille, tels qu'ils sont. Dans la vraie vie, on peut croiser des enfoirés dans son arbre généalogique. La famille du coeur ne coïncide pas forcément avec celle du sang.

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dimanche, 04 juillet 2021 | Lien permanent

Royal Affair

   Le titre aurait pu être traduit par "Liaison royale", mais cela aurait sans doute trop souvent évoqué le film d'Adrian Lyne (avec Michael Douglas et Glenn Close), pour le public francophone. L'intrigue s'inspire de l'histoire, méconnue, du médecin roturier allemand Struensee, qui devint le favori du roi du Danemark Christian VII (au XVIIIe siècle)... et l'amant de la reine Caroline. Le médecin n'était pas qu'un jouisseur : il tenta de moderniser le royaume.

   Ce film réussit l'exploit de tout aborder sans jamais paraître pesant. On a donc droit à une belle reconstitution historique, les messieurs bien cintrés dans leurs costumes et les dames à la poitrine impeccablement mise en valeur par leurs robes. On nous fait toucher du doigt les grandes inégalités sociales dont souffre le royaume. On sent le poids du puritanisme protestant.

   Les spectateurs français découvriront peut-être l'aura dont jouissaient les philosophes des Lumières jusqu'en Europe du Nord... chez les esprits éclairés. C'est un livre de Jean-Jacques Rousseau qui va enclencher la liaison entre la reine et le médecin... et celui-ci, devenu régent du royaume, recevra une lettre de Voltaire, ravi de la nouvelle politique suivie par le gouvernement.

   Mais c'est d'abord une histoire d'amour. La jeune Anglaise, encore adolescente, cultivée, croit que son royal époux sera le prince charmant qu'elle attend depuis toujours. Très dur est le retour sur terre, avec un époux à moitié dingue, jaloux de l'envergure intellectuelle de sa nouvelle jeune femme (qu'il va finir par appeler "maman" !), qui doit se soumettre aux aspects les moins reluisants de l'étiquette royale. Une fois la transmission de la couronne assurée, le souverain va d'ailleurs rapidement retourner dans les bras des prostituées (un monde dont le film trace hélas un portrait quasi enchanteur...).

   Le deuxième choc dans la vie de Caroline d'Angleterre est la rencontre de Struensee, qui la fascine de plus en plus. De son côté, le libertin contestataire, auteur de pamphlets contre la monarchie absolue et les privilèges, opposé au mariage, se rend compte qu'un sentiment inconnu est en train de naître en lui.

   Les acteurs sont excellents. La jeune Alicia Vikander est à la fois délicieuse et touchante en femme amoureuse et attachée au progrès. Mads Mikkelsen, que j'avais découvert dans Les Bouchers verts, a fait du chemin depuis. Il faut aussi signaler la performance de Mikkel Boe Folsgaard, dans le rôle du roi fantoche. Les autres acteurs sont tout aussi épatants.

   On regrettera toutefois que le réalisateur ne se concentre que sur les "élites" (et leur rivalité), le peuple étant montré comme une masse informe, manipulable, dont on sent néanmoins la réprobation à travers le silence qui accueille une exécution.

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dimanche, 25 novembre 2012 | Lien permanent | Commentaires (1)

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