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jeudi, 30 mars 2017

Paula

   Sous ce titre se cache un biopic germanique, signé Christian Schowchow, auquel on doit notamment De l'autre côté du mur. Cette fois-ci, le cinéaste a porté son attention sur Paula Modersohn-Becker, une peintre méconnue en France, mais célèbre outre-Rhin, en dépit de sa brève carrière.

   La première partie nous fait découvrir une jeune femme issue de la bourgeoisie de province, qui aspire à autre chose qu'un mariage conventionnel ou un emploi rébarbatif en ville. Douée pour le dessin, elle côtoie de petits peintres locaux, qui parfois se prennent pour de grands artistes. La réalisation est très académique. Ce que l'on voit à l'écran est très joli (en particulier les paysages, qui semblent sortis de tableaux impressionnistes), mais cette vie suinte l'ennui, sentiment qui gagne hélas le spectateur.

   Le rythme (et la photographie) changent dans la deuxième partie de l'histoire, au cours de laquelle on suit l'héroïne (brillamment interprétée par Carla Juri) dans sa tentative pour percer à Paris, à la toute fin du XIXe et au début du XXe siècle. Elle va croiser quantité d'artistes plus ou moins connus, dans la Ville-lumière, véritable carrefour culturel de l'époque. Se détachant du classicisme de sa formation (en même temps qu'elle adopte un mode de vie beaucoup plus libre qu'auparavant), elle va trouver son style. La réalisation s'adapte au ton de cette partie, plus gai et plein de vie.

   L'ambiance change à nouveau dans la troisième partie, que je n'ai guère appréciée. Des longueurs se font sentir. A mon humble avis, il aurait fallu remonter certains éléments. Du coup, je suis sorti de là un peu déçu, alors que c'est incontestablement un film qui mérite le détour.

   P.S.

   Les amateurs de clins d'oeil et d'anecdotes tendront l'oreille, vers la fin. Confronté à de grandes difficultés, l'un des personnages s'exclame (dans la version originale) : "Wir schaffen das". Pour tout germanophone et/ou germanophile qui se respecte, cette formule est une allusion à la chancelière Angela Merkel, qui l'a employée notamment à propos de l'accueil des réfugiés syriens migrants originaires d'Afrique et d'Asie. Cela peut se traduire par "On va y arriver" ou "On va gérer le problème". Par dérision, certains commentateurs se sont mis à l'utiliser pour parler d'un problème dont la solution pourrait tarder à venir...

00:49 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, art, peinture

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