mercredi, 01 mai 2024
N'avoue jamais
Le bouche-à-oreille est bon... et j'apprécie les deux acteurs principaux. Sabine Azéma et André Dussolier ont accompagné ma vie de cinéphile et ils ont de beaux restes.
François est un général à la retraite, âgé de 75 ans. Sa maison respire le patriotisme, entre figurines napoléoniennes, drapeaux tricolores et souvenirs de la Seconde Guerre mondiale (sans doute du Débarquement de Provence, dont nous célèbrerons le 80e anniversaire en août prochain). L'introduction du film, mi-ironique mi-sérieuse, présente en images cet aspect du contexte familial.
L'ex-militaire a (presque) tout pour être heureux : une belle maison, une épouse formidable, Annie (Sabine Azéma, une fois de plus épatante), trois enfants, l'aîné, Amaury, lui ayant "donné" quatre petites-filles. Il manque juste une chose pour que son bonheur soit complet : un héritier mâle à la génération des enfants. Le fils aîné suit les traces de son père sous l'uniforme, tandis que la cadette Capucine demeure (apparemment) célibataire, le benjamin Adrien, antimilitariste et écologiste, semblant hostile à l'idée d'avoir une progéniture.
Pour François, cet univers rassurant commence à s'effondrer quand, en rangeant le grenier, il découvre un livre peu ordinaire, en réalité une boîte où sont cachées des lettres d'amour, celles que son épouse a jadis reçues d'un ami du couple... alors qu'elle était déjà mariée à François ! La décision de celui-ci de retrouver ce Boris, pour lui casser la gueule, enclenche une série de péripéties au départ insoupçonnées.
J'ai eu un peu peur au début. Si Sabine Azéma est vraiment très bien dans le rôle de l'ex-fautive restée par amour auprès de son mari, André Dussolier en fait un peu trop en vieux mâle dominant en perte de repères. Cela s'arrange par la suite, notamment grâce à la mise en scène. Si les dialogues sont parfois un poil trop littéraires, l'insertion de détails cocasses et un sens indéniable du comique de situation font de la première heure un moment très agréable, bien porté aussi par certains personnages secondaires, comme celui de Boris, l'homme tentateur, incarné avec un évident plaisir par Thierry Lhermitte. J'ai aussi aimé la prestation de Joséphine de Meaux en fille cadette rebelle mais très attachée à son père. (Les téléspectateurs ont pu la voir ces dernières années dans la série César Wagner ainsi que dans Tout le monde ment.)
Sans surprise, la petite expédition punitive montée par François en direction de Nice ne va pas se passer comme prévu. Les rebondissements sont assez nombreux, parfois très inattendus. De franchement comique, l'intrigue devient plus douce-amère. Le personnage d'Annie, la "coupable" du début, acquiert une belle épaisseur, celle d'une femme qui a dû sacrifier beaucoup de choses pour son mari et qui n'est plus prête à se laisser faire. Dussolier nous touche aussi en homme certes autoritaire, mais pas méchant, prêt à évoluer... cependant, n'est-il pas trop tard ?
Cela se conclut de manière malicieuse... laissant la porte ouverte à une suite.
Deux semaines après Nous, les Leroy, la comédie française confirme qu'elle peut sortir du caniveau où certains la confinent un peu trop souvent.
22:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Commentaires
Bonsoir Henri Golant, pas vu et le film n'est resté qu'une semaine dans un des salles que je fréquente. J'essaierai de trouver un autre cinéma à Paris pour le voir. La bande-annonce m'a bien donné envie. Bonne soirée.
Écrit par : dasola | vendredi, 03 mai 2024
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