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mardi, 01 mai 2007

Le candidat

   Pas facile de voir ce film, qui pourtant n'est pas sans lien avec l'actualité la plus brûlante. Plus qu'un polar (ce qu'il aurait pu être si le scénario avait davantage tourné autour de la maladie subite du président sortant, celui qui laisse sa place au personnage interprété par Yvan Attal), c'est une réflexion sur ce qu'est la pratique politique et sur le fait de jouer un rôle. Comme c'est une création de Niels Arestrup (qui s'octroie un beau rôle), on imagine bien qu'il est question du métier d'acteur (le fait de connaître un texte, le costume, le maquillage et l'éclairage sont des éléments importants de l'histoire). Certaines scènes sont d'ailleurs du pur théâtre. Mais nos politiques sont eux-mêmes de grands cabots...

   Je suis partagé : le film m'a paru long alors qu'il dure à peine plus d' 1h30. Je n'ai pas aimé le côté "tout est pourri" ou "on ne peut rien faire", même si l'enjeu est précisément (au-delà de la découverte des forces sous-jacentes) de savoir s'il est possible de faire quelque chose et de changer la donne. Dans le registre du benêt qui se rebelle, Yvan Attal est très convaincant. Il est servi par une mise en scène soignée, un peu trop appuyée peut-être : on voit bien les effets de caméra, qui sont souvent réussis, voire brillants, avec un côté un peu trop scolaire ou démonstratif.

   Reste le combat politique, illustré par le travail d'équipe (habile portrait de groupe, où se distingue une conseillère en communication tétanisée par la timidité !), le rôle des médias (ah, ces fameux débats !) et les coups bas. Face à face, à la fin, se trouvent le technocrate encore un peu idéaliste (un mélange de Jospin et Bayrou, je sais, c'est dur à imaginer... surtout que cet hybride a les cheveux raides !) et le fringant prétendant (un croisement entre Villepin et Sarkozy). Si je voulais prolonger, j'irais jusqu'à dire que le personnage d'Attal a comme une parenté avec Ségolène Royal (au masculin) : on lui reproche de ne pas assez trancher, de ne pas maîtriser ses dossiers (ce qui n'est finalement pas vrai) et il doit l'accélération de sa carrière à une série de coïncidences (qui sait si certains "amis politiques" ne souhaitent pas sa défaite...). Il y a un petit retournement de situation, pas tout à fait inattendu, mais bien amené. Un personnage qui peu auparavant proclamait des "valeurs" très honorables (le respect en tête) est pris à son propre piège : s'il avait mis en pratique ce qu'il proclamait, il n'aurait pas été pris en défaut. Une petite leçon qui permet de finir sur une note positive... et hautement morale !

21:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

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