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jeudi, 03 mai 2007

Ze débat

   Au départ, je n'avais pas l'intention de le suivre. J'ai donc vaqué à mes occupations. Puis, à 22h05, par curiosité, j'ai allumé la radio (France info)... et j'ai écouté jusqu'à la fin ! En 2002, j'avais été frustré par l'absence de débat Chirac-Le Pen : son organisation aurait prouvé que la démocratie française était suffisamment mûre pour gérer une situation inédite et déstabilisante. Mais Chirac, comme à son habitude, s'était dérobé. Il avait compris qu'il n'avait rien à y gagner et donc il avait fonctionné avec son cynisme habituel.

   Hier soir, j'ai trouvé les deux adversaires assez bons, chacun dans son style. Nicolas Sarkozy avait besoin de ce débat pour adoucir son image. Il y a réussi, à mon avis. Il s'est présenté non comme l'homme de la droite, mais comme le technicien habile sans parti pris. Ca, ça n'a réussi qu'à moitié. Il connaissait bien la plupart de ses dossiers, mais Ségolène Royal est parvenue, selon moi, à réintroduire de la politique dans le débat : c'était bien la gauche contre la droite, quand bien même des points de convergence existent. Quant à la personnalité de la candidate du P.S., elle a pu être une révélation pour ceux qui ne la connaissaient pas vraiment : une femme de caractère, qui a réfléchi à ce qu'elle propose. Elle a donc elle aussi gagné en crédibilité, face à Nicolas Sarkozy plutôt à l'aise dans le costume de favori.

   En fonction des thèmes, l'un(e) a paru plus à son avantage que l'autre. Comme je n'ai pas suivi la première heure, j'ai une vue tronquée de l'ensemble. Sur la fiscalité, Ségolène Royal n'a pas assez creusé sur l'ambiguïté du programme de son concurrent, alors que lui a su caricaturer efficacement le sien. Sur l'éducation, Nicolas Sarkozy m'est apparu un peu "court" : au-delà de la proclamation des "valeurs" du début, on sentait quand même bien qu'il a une vision essentiellement budgétaire de la question. Ségolène Royal m'est apparue plus convaincante. Sur la sécurité et l'immigration, Sarkozy a fait du Sarkozy, efficacement, et Royal est apparue plus à l'aise que ce à quoi je m'attendais. Sur l'Europe, le candidat de l'U.M.P. a été précis, tranchant, Royal plus nuancée, mais les deux ont raison sur les élargissements futurs (la Constitution a été modifiée : les Français seront consultés pour toute nouvelle adhésion, bon point pour Royal, et avantage Sarkozy pour les motifs de refuser une adhésion de la Turquie).

   Au final, un "match nul" pas nul, intéressant, mais pas décisif, je pense. Sarkozy conserve sans doute une partie de son avance sur Ségolène Royal. Mais le résultat de dimanche soir sera peut-être plus serré que ce qu'escomptaient les dirigeants de l'U.M.P.. Les législatives n'en seront que plus importantes, ce qui va redonner du poids à François Bayrou.

11:45 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique

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